L’histoire :
Echoués en territoire inconnu, des naufragés vont découvrir que la jungle qui les entoure dissimule de terribles créatures.
Critique subjective :
Responsable de plusieurs DTV qui sentent sous les bras (dont Jeu fatal avec Steven Seagal et The marine 2 sans John Cena), Roel Reiné revient avec Primal (The lost tribe), un nouvel inédit DVD pour lequel il endosse les fonctions de coproducteur, réalisateur et directeur de la photographie. A l’aune du palmarès du monsieur, c’est donc sans s’attendre à un chef d’œuvre que l’on enfourne la galette versatile dans le lecteur. Primal va-t-il déjouer ce pronostic peu enjoué ? Evacuons d’emblée ce suspense insoutenable : non.
Le métrage va en effet cumuler les défauts, à commencer par un démarrage très laborieux où l’on assiste au naufrage de personnages mal écrits (et mal joués) sur une île perdue. Non contents d’être privés de téléphone portable et de connexion à Facebook, les malheureux devront aussi survivre à des humanoïdes belliqueux (des créatures simiesques au design raté) qui ne sont autre que les derniers spécimens vivants du fameux « chaînon manquant ». En manque d’inspiration, Primal s’applique à copier sur tout ce qu’il peut. Lost (le naufrage, la jungle hostile), Predator (point de vue des primates observant discrètement leurs proies depuis la cime des arbres), Apocalypto (jungle, sacrifice humain), The descent (héroïne puisant dans ses forces ancestrales pour affronter l’ennemi, cache-cache mortel dans une grotte), tous passent à la moulinette du plagiat éhonté. Le reste ? Du vide. Des personnages qui se baladent dans la jungle en lançant des « hello ? » semi-apeurés, des couloirs narratifs à gogo et un Lance Henricksen qui apparaît moins de temps à l’écran qu’il n’en faut pour encaisser un chèque. On a connu plus émoustillant.
Malgré tout, Primal fait un peu mieux (ou moins pire) en certains domaines. Les visuels sont ainsi beaucoup moins cheap que ceux de la majorité des produits DTV (on échappe à l’habituel rendu vidéo ultra lisse), la mise en scène fait quelques efforts (pas toujours payants mais c’est déjà bien d’essayer), le sound design est travaillé et un élément narratif (le seul) mérite l’intérêt : l’Eglise emploie les grands moyens pour étouffer la découverte du chaînon manquant, révélation scientifique qui pourrait ébranler les fondements du christianisme.
Verdict :
Pas déplaisant au point de se défenestrer ou de s’arracher les globes oculaires avec un tire-bouchon rouillé, Primal reste toutefois un survival fantastique sacrément boiteux. Mauvais.
Un rendu qualitativement surprenant pour un produit de ce calibre. Non content d’afficher des visuels au-dessus de la moyenne pour un DTV, le film bénéficie en plus d’un pressage de belle facture offrant des images précises, des couleurs bien gérées et un encodage relativement discret.
Là encore, le niveau technique est étonnant pour un simple inédit DVD. Du 5.1 … et de belle tenue. L’immersion auditive est garantie avec des pistes claires, amples, nerveuses et remarquablement bien spatialisées. Seuls des doublages français très médiocres viennent quelque peu ternir le tableau.