K-19: le piège des profondeurs

Titre Original
K-19: The Widowmaker
Genre
Pays
USA, Royaume-Uni, Allemagne (2002)
Date de sortie
jeudi 15 mai 2003
Durée
132 Min
Réalisateur
Producteurs
Kathryn Bigelow - Edward S. Feldman - Sigurjon Sighvatsson - Chris Whitaker
Scénaristes
Christopher Kyle
Compositeur
Klaus Badelt & Geoff Zanelli
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Anglais
Oui
Oui
Oui
Français
Oui
Oui
Oui
Néérlandais
Non
Oui
Oui
Le Film
Critique de Christophe Bonnet
Editeur
Edition
Widescreen collection
Label
Zone
2
Durée Film
132 min
Nb Dvd
1


L'histoire :
Alors que la guerre froide entre les Etats-Unis et l'U.R.S.S est à son paroxysme, les Russes tentent de construire leur premier sous-marin nucléaire opérationnel, le K-19. Le chantier de ce "petit bijou" n'avance pas et les dirigeants russes estiment que la faute en incombe au capitaine Mikhail Polenin (Liam Neeson), responsable du projet. Ce dernier est remplacé par le capitaine Alexei Vostrikov (Harrison Ford), un homme de poigne, exigeant et dévoué au régime. Le bâtiment entreprend son voyage inaugural en dépit de nombreux problèmes techniques et d'intendance. Le 4 juillet 1961, en plein océan atlantique, une fuite apparaît dans le système de refroidissement du réacteur nucléaire qui menace d'exploser. L'équipage est en danger mais surtout, si une explosion devait avoir lieu, les Etats-Unis pourraient croire à une offensive et déclencher la troisième guerre mondiale. En dépit de leurs antagonismes, les deux capitaines vont tenter d'empêcher cet évènement, avec en filigrane le dévouement, l'honneur et le sacrifice des hommes d'équipage.

La critique :
Incontestablement, le sous-marin est un univers propice à générer des moments de suspense et d'action. Les décors, la promiscuité, la hiérarchie et le fonctionnement de l'équipage sont pratiquement toujours des éléments majeurs des films impliquant ce type de navire, on peut citer "Das Boot" (1981), "A la poursuite d'Octobre Rouge" (1990), "USS Alabama" (1995), ou encore "U571" (2000). Très souvent, l'aspect psychologique n'est pas oublié, pour contrebalancer la technologie et l'armement.
Dans K-19, Kathryn Bigelow a choisi de mettre en avant, le courage des hommes au travers d'un équipage non pas américain comme on aurait pu s'y attendre, mais soviétique. Elle a travaillé cinq ans sur ce projet tiré de faits réels mais longtemps ignorés en raison d'un secret imposé.  La réalisatrice a insisté sur la psychologie des personnages, les scènes d'action ne constituent pas l'essentiel du film. Quelques passages sont néanmoins chargés d'intensité comme par exemple les exercices à bord, le premier tir de missile ou bien les tentatives de réparation de la fuite.
Comme le déclarait Harrison Ford à Deauville en 2002 : "Pour moi, K-19 n'est pas un film d'action. On ne me voit pas courir, ni sauter ou me battre. C'est une histoire très intelligemment écrite, un vrai drame psychologique". Il incarne un Capitaine impitoyable dont l'unique but consiste à mener à terme sa mission, sans s'embarrasser d'états d'âme. A l'inverse, Liam Neeson est beaucoup plus  humain, plus critique sur son rôle, plus proche de ses hommes mais aussi plus faillible. En un mot, il "transpire d'humanité". Cette opposition de caractère est bien interprétée mais un peu caricaturale. De son côté, chaque acteur est crédible dans son personnage, mais les deux réunis leur cédibilité s'effondre quelque peu. Le reste des personnages est traité de la même façon, les hommes d'équipage apparaissent comme des illettrés alcooliques. Du reste, les vrais marins russes, dont d'anciens sous-mariniers du K-19, se sont plaints du tableau dressé mais les 1 % des recettes du film destinés aux survivants et aux veuves sont de nature à les consoler.
La production n'a pas lésiné et, au lieu de travailler à partir de maquettes, elle est partie d'un vrai sous-marin, de classe Joliet, assez similaire, qu'elle a modifié pour le rendre le plus conforme possible au vrai K-19. Kathryn Bigelow a travaillé cinq ans sur ce projet, a fait beaucoup de recherches et s'est manifestement impliquée dans son oeuvre. Les décors, les costumes, les effets spéciaux sont convaincants, aucun point n'a été négligé. La musique, sans être franchement mauvaise, insiste trop lourdement sur certaines scènes; à défaut d'une ambiance dramatique, elle instaure malheureusement un climat pathétique ! 


Conclusions :
Un sentiment mitigé à la fin de ce film. Cette histoire vraie est, en elle-même, d'un grand intérêt. Si le film la retranscrit avec sérieux sur le plan technique, il n'en reste pas moins pénalisé par une vision trop manichéenne des personnages et une touche trop solennelle des dernières scènes.  Les spectateurs américains n'ont pas adhéré à cette oeuvre mais il faut relativiser les choses et considérer qu'il s'agit là d'une difficulté pour eux à encenser ces "soviets", en quelque sorte des séquelles de la guerre froide.
Quoi qu'il en soit on peut être en accord avec Kathryn Bigelow et Harrison Ford lorsqu'ils prétendent que ce film trouvera son public avec le temps, il est loin d'être inintéressant. 
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1
Elle est en tous points réussie et participe amplement à instaurer une ambiance particulière avec des mariages heureux, dans les mêmes scènes, de noirs profonds et de sources lumineuses vives (par exemple un incendie à bord durant des exercices). Les scènes de réparation de la fuite sont visuellement très chargées en émotion grace à un rendu de la couleur bleue très travaillé.
Seul bémol un passage (minute 88) qui associe une définition limitée et des défauts de compression : ce défaut ne doit pas cacher un excellent travail sur l'image.    

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Anglais
5.1
Le Dolby Digital 5.1 est disponible en VO et en VF. L'absence d'autres formats ne constitue pas un problème dans la mesure ou la restitution audio est de tout premier ordre. Pas d'effets artificiels, pas de dynamique excessive mais plutôt un parfait dosage entre les principales caractéristiques d'une bande son, aucune ne prédominant sur l'autre.
Dans les moments on peut citer le passage durant lequel la coque du navire se déforme sous la pression  (minutes 36 à 39) lors d'une plongée en profondeur maximum : la gestion et la précision des effets est telle que l'on a l'impression que la coque se déforme tout autour de la zone d'écoute. Mais le plus surprenant c'est que l'on se surprend à baisser la tête tant les informations sonores semblent provenir du haut du navire ! 

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
45 min
Boitier
Amaray
Un premier écran permet de choisir la langue des menus. Ces derniers font preuve d'une recherche esthétique, bénéficient d'animations et de bruitages, la naviguation n'en n'est que plus agréable. Les rubriques proposées sont :
- Lecture
- Sélection audio : choix de la version (VO ou VF) mais, comme trop souvent, sans indiquer le format audio concerné (ici tout est en DD 5.1).
- Sous-titres
- Bonus : section consacrée aux suppléments.
Commentaire du réalisateur Kathryn Bigelow et du Chef Opérateur Jeff Cronenweth : le duo n'est pas avare en explications, analyses et autres anecdotes, mais l'essentiel des informations est concentré dans les autres rubriques des bonus. Donc un commentaire qui n'apporte rien de plus que ce qui est présenté par la suite mais a le mérite d'exister, pour les fan de ce genre de supplément.
K-19 le piège des profondeurs : le making off (20min15-DD 2.0-VO sous-titrée Fr)
Documentaire très complet qui alterne les scènes du film avec des interventions des acteurs, de la réalisatrice, du producteur, du scénariste. Bien rythmé, cette section aborde les points les plus importants comme les lieux de tournage (Halifax, Russie), les moyens déployés (flotte de navires), les décors (reconstitués à partir un navire épave de type Juliet). Un passage instructif et complet à visées promotionnelles certes, mais pas seulement ...  
Un métier à explorer : les techniques des maquilleurs (5min27-DD 2.0-VO sous-titrée Fr). Le maquillage est présenté au travers de deux exemples, celui des marins brûlés par irradiation et celui du vieillissement de Harrison Ford. Dans le premier cas on apprend que l'aspect donné aux blessures relève plus d'une interprétation des maquilleurs que d'une réalité, la documentation sur de telles blessures n'étant pas forcément abondante et de plus, leur reproduction fidèle dans le cadre de ce film aurait été trop choquante. En ce qui concerne Harrison Ford les phases de maquillage sont expliquées chronologiquement très simplement et de façon très détaillée : surprenant.
Un sous-marin brise la glace (5min10-DD 2.0-VO sous-titrée Fr) : partie qui traite d'une unique scène, lors de laquelle le sous-marin emerge en brisant la glace. Très instructif à voir même si l'aurait aimé avoir plus de détails sur l'intervention du numérique en complément des effets spéciaux plus "classiques"
Dans les détails (11min49-DD 2.0-VO sous-titrée Fr) Là encore les détails et explications ne manquent pas. Les recherches historiques, la production, le recours aux conseillers techniques et beaucoup d'autres choses sont présentées. D'un intérêt certain, cette rubrique mérite un détours.
Bande annonce cinéma (2m20-DD 5.1-VO non sous-titrée) : rien à dire, l'efficacité est au rendez-vous !
- Accès aux scènes : chapitrage avec des vignettes figées mais de taille correcte. Des titres permettent de situer les passages dans l'histoire du film.
L'intéractivité est riche tout en apportant réellement quelque chose en complément du film. Bien sûr l'appréciation portée sur les qualités ou défauts de l'oeuvre ne changent pas mais les différents commentaires, interviews et making off mettent en exergue un sérieux et un profesionnalisme qui sont à considérer.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage