Le poids de l'eau

Synopsis :


A bord d’un voilier, Jean (Catherine McCormack), photographe, part en reportage sur la petite île de Smuttynose, au large de la Nouvelle-Angleterre, où, au siècle dernier, un double crime a été commis. A ses côtés, Thomas (Sean Penn), son mari, un poète assez renommé, Rich (Josh Lucas), frère de Thomas et propriétaire du voilier, et son aguichante amie Adaline (Elizabeth Hurley).

Au fil de son enquête, sur les lieux mêmes du drame, Jean revit la tragédie qui s’est nouée par une nuit de 1873 : comment deux jeunes immigrées norvégiennes, Anethe (Vinessa Shaw) et Karen (Katrin Cartlidge) furent tuées à la hache, tandis que la troisième, Maren Hontvedt (Sarah Polley), trouvait refuge dans une grotte. Un marin, Louis Wagner (Ciaran Hinds), fut jugé, condamné à mort, exécuté deux ans plus tard. Etait-il vraiment coupable ?

Peu à peu obsédée par l’affaire, Jean se plonge dans l’existence de Maren, la survivante. Elle y trouve un écho à ses propres doutes, à ses propres interrogations sur l’avenir de son couple. Passé et présent se mêlent, se confondent, jusqu’à ce qu’inéluctablement le drame se produise à nouveau.

La critique :

 

Avec Le poids de l'eau, Kathryn Bigelow réalise une oeuvre beaucoup plus intismiste que les précédentes comme "Aux frontières de l'aube" ( 1987), "Blue Steel" (1989), "Point Break"(1991) ou "Strange days" (1995). A noter que son dernier film "K19 le piège des profondeurs" (Harrison Ford) devrait bientôt sortir en DVD, c'est donc une vague "Bigelowniène" qui va déferler sur nos écrans.

Sur la base du roman d'Anita Shreve, la réalisatrice s'est employée à faire cohabiter deux histoires, a priori non liées, l'une actuelle et l'autre datant de plus de 100 ans. Si ce genre de scénario n'a rien d'exceptionnel, il devient alléchant de part le casting retenu. En premier lieu Sean Penn, infiniment plus mature depuis qu'il a quitté la rubrique "faits divers" et sans aucun doute l'un des meilleurs acteurs de sa génération. Son rôle d'écrivain "torturé" par son passé et en perpétuel doute lui convient parfaitement, son jeu est toujours caractérisé par un certain détachement, ce qui lui donne sa force. Sa femme, Catherine Mc Cormack, avec ses faux airs de Carla Bruni, incarne fort bien la journaliste en quête de vérité. La seule faille réside dans le jeu de Elizabeth Hurley, troublante à souhait, mais probablement trop, un bon exemple de "sur-jeu". Pour le reste, l'équipe est homogène, le choix des acteurs pour l'histoire de 1873 étant particulièrement réussi, tant par leur qualités que par leur physique nordique.
Sarah Polley devient une Maren troublante, ambiguë et sensuelle avec sa conception excessive de l'amour.
En ce qui concerne les deux histoires, je n'en dévoilerai pas les détails, mais simplement on peut dire que des points communs se révèlent au fur et à mesure. Elles alternent, du présent au flash-back , avec beaucoup de maîtrise pour se réunir à un moment donné, mais chut ! Quatre personnes sur un voilier, dans un monde clos et hostile, avec des fortes personnalités vont ressentir des émotions similaires à celles vécues sur l'île. En dehors des points matériels, ce sont surtout des comportements des uns et des autres que naissent les interrogations. Quelques astuces permettent de tenir le spectateur en haleine (scène d'amour avortée dans le sous sol des archives). Enfin, les belles images tournées à Halifax (Canada) et la musique "envoûtante"de David Hirschfelder sont propices au lyrisme de Kathryn Bigelow.
On ressent malgré tout une frustration à l'issue de ce film. D'abord les 110 minutes semblent longues : ce n'est jamais un bon signe. Ensuite, il manque du rythme, surtout dans la première partie, la réalisatrice s'est trop appliquée à mettre en place ses histoires, d'une manière peut être trop académique. Il y a Elizabeth Hurley, avec son rôle de potiche sexuelle qui décribilise quelques passages.Enfin il manque un peu de "profondeur" dans l'histoire contemporaine qui, à elle seule, n'aurait aucun intérêt à être portée à l'écran.

Donc un sentiment mitigé sur ce film qui, malgré tout, sera susceptible de captiver une majorité, ses qualités l'emportent sur ses défauts.

Elle est dans l'ensemble très réussie, sans défaut majeur. La compression ne montre aucun signe de faiblesse. Sur certaines scènes, plus particulièrement sur celles du passé, on note un léger voile qui gomme un peu le contraste. Il y a peut être là une volonté de la réalisatrice ou du directeur de la photo mais les interviews n'en font pas état.

Le Dolby Digital 5.1 (VO et VF) et le DTS 5.1 (VF) bénéficient d'une reproduction de qualité.
Assez peu d'effets, en dehors de la scène du meurtre, si ce n'est quelques bruitages "marins" lors des scènes sur le voilier. Le DTS se détache très légèrement surtout pour la restitution des voix.

L'arrivée sur le menu principal est précédée d'un habile montage de quelques moments du film, une excellente façon de se mettre "en condition".
Les menus sont agréables à voir, lisibles, animés et sonores. On peut accéder à :

- Film
- Chapitres
- Audio : deux choix pour la VF et un choix pour la VO 
- Bonus :
* Film annonce en VO et en VF : deux fois la même bande annonce, très bien réalisée (4 min en tout), en DD 2.0 et sans sous-titrage pour la VO.
* Filmographies et interviews : Les filmographies relativement succintes concernent Kathryn Bigelow, Sean Penn, Elizabeth Hurley, Catherine Mc Cormack et Sarah Polley. Pour les interviews (25 min en VO - s/titrée Français) il faut ajouter à ces artistes, Josh Lucas, Ciaran Hinds, Ulrich Thomsen et Anders Berthelsen. Rien d'exceptionnel dans les propos tenus, en dehors des habituelles présentations des rôles interprétés. Kathryn Bigelow s'en sort le mieux et Sarah Polley révèle une anecdote amusante. 
* Galerie photos : 17 photos et 1 affiche en diaporama
* Bandes annonces Studio Canal : En VF et DD 2.0 sur 8min15 vous avez droit à : "La sirène rouge", "L'adversaire", "La vie promise", "Corto Maltese La cour secrète des Arcanes" et "Quelqu'un de bien".

En dehors d'une présentation inspirée, l'intéractivité de ce DVD ne vous laissera pas un souvenir impérissable.