L’histoire :
Avocat dans une petite ville du New Jersey et entraîneur de l’équipe de lutte locale, Mike Flaherty voit son existence bouleversée par l’arrivée de Kyle, un adolescent à la dérive.
Critique subjective :
Souvent acteur (on l’a vu chez George Clooney, Clint Eastwood ou Peter Jackson), parfois scénariste (il a travaillé sur le script de Là-haut), Thomas McCarthy réalise aussi ses propres films. Succédant à The station agent et The visitor, Les winners (Win Win) est son troisième long-métrage derrière la caméra.
Scénarisé par McCarthy, Les winners brille avant tout par sa qualité d’écriture et son excellent niveau d’interprétation. Humain, touchant, le scénario joliment ciselé exhale un doux parfum mélancolique que vient renforcer le décor (une petite ville du New Jersey au début de l’hiver). Les dialogues affutés et les personnages attachants sont du pain béni pour une distribution copieuse. Outre l’indispensable Paul Giamatti, on retrouve Amy Ryan (la Beadie Russell de Sur écoute), Bobby Cannavale (100 feet), Jeffrey Tambor (Hellboy), Burt Young (Rocky), Melanie Lynskey (Créatures célestes), Margo Martindale (Million dollar baby). Excusez du peu. Apportant une fraîcheur bienvenue et une intensité étonnante, le débutant Alex Schaffer (Kyle) vient parfaire le casting.
Enracinée dans son époque, Les winners est aussi une comédie sur fond de crise économique. Mike Flaherty (Giamatti) symbolise ainsi l’américain moyen qui se débat en cette période troublée. Pour ce petit avocat, l’ambiance n’est pas à la fête. Les affaires tournent au ralenti (compromettant les finances de la famille) et l’équipe de lutte qu’il entraine durant son temps libre est abonnée aux défaites. Avec habileté, Tom McCarthy dénoncera les effets pervers de la course au pognon (l’intégrité de Mike en fera les frais), montrant comment l’argent est sans pareil pour gangréner les rapports humains. Le plan où Giamatti apparaît derrière un billet géant sérigraphié sur la vitrine d’une banque trouve ainsi une forte valeur symbolique.
Parvenant à transcender la simple comédie sportive et à esquiver la plupart des travers du cinéma indépendant US, le métrage emporte l’adhésion tout en donnant l’impression … qu’il aurait pu être meilleur. Malgré d’évidentes qualités, il manque encore un petit quelque chose, l’étincelle de magie qui l’aurait hissé vers d’autres cimes. Dommage.
Verdict :
Une œuvre sympathique, à défaut d’être inoubliable.
Des visuels très agréables. Un master propre, un piqué appréciable et une colorimétrie respectueuse de l’identité du métrage, que demander de plus ? Une compression sans coup férir ? Banco. Tous les ingrédients sont donc rassemblés pour découvrir le film dans de très bonnes conditions.
- Scènes inédites (2minutes) : Deux scènes coupées sans aucun intérêt.
- Tom McCarthy et Joe Tiboni discutent du film (6 minutes) : Supplément plutôt sympathique dont le principal intérêt est de nous dévoiler la dimension personnelle de l’histoire. On apprend en effet que le personnage incarné par Paul Giamatti est fortement inspiré de la vie du coscénariste Joe Tiboni.
- David Thompson au festival de Sundance 2011 (2 minutes) : Le festival de Sundance vu par l’un des jeunes acteurs du film. Un bonus hautement dispensable.
- Entretien avec Tom McCarthy et Paul Giamatti à Sundance 2011 (2 minutes) : Une interview très superficielle.
- La dynamique familiale (2 minutes) : Retour assez inintéressant sur les relations familiales dans le film.
- Clip vidéo « Think you can wait » - The national (5 minutes).
- Bande annonce cinéma (2 minutes).