L’histoire :
En acceptant un travail de tueur à gages, un ancien militaire entame une descente aux enfers.
Critique subjective :
Avec Kill list, un deuxième long-métrage sur lequel il cumule les fonctions (scénariste, réalisateur, monteur), le britannique Ben Wheatley passe à la vitesse supérieure et signe une œuvre choc.
Kill list frappe tout d’abord par la qualité de son ancrage réaliste. Empruntant au cinéma « social » anglais, Wheatley prend son temps pour dépeindre la normalité d’un quotidien banal (la première partie du film tient du pur huis-clos domestique). Un pari gagnant : la bascule dans un univers bizarre et dangereux n’en sera que plus puissante. Progressivement, le film va en effet ménager des éclats de violence dévastateurs et surtout acquérir une tonalité fantastique aux accents païens (on pense à The wicker man, l’inoxydable chef-d’œuvre de Robin Hardy). A ce stade, difficile d’en dire plus sans risquer d’éventer l’effet de surprise.
Sans verser dans le spoiler, on pourra en revanche louer la capacité du métrage à transcender une histoire très simple sur le papier (engagé comme tueur à gages, un ancien militaire doit exécuter une poignée d’individus) et à déployer une ambiance étrange, brossée avec un sens indéniable du montage et de la mise en scène. Originale, l’atmosphère de Kill list est à la fois mystérieuse, intrigante (les remerciements des victimes), glauque (l’entrepôt de l’archiviste), dépressive, horrifique (la formidable séquence dans les souterrains), dérangeante. Film à plusieurs visages, Kill list trouve néanmoins sa propre voie et parvient à instiller une authentique sensation de malaise jusqu’à un final aux allures d’électrochoc. Un tour de force.
Verdict :
Une œuvre singulière et troublante, vouée à hanter durablement le spectateur.
Une restitution visuelle de belle facture. L’image affiche un piqué plus qu’honorable et une colorimétrie conforme à l’identité graphique du métrage. On (re)découvre donc le film dans des conditions idoines, d’autant plus que la compression ne faillit jamais malgré des visuels volontiers obscurs.
Trois pistes au choix avec de la VO en DD 2.0 et DTS 5.1 et une VF au format 5.1. À chaque fois, la qualité est au rendez-vous avec des conditions d’écoute très confortables. Logiquement, la piste DTS s’impose de loin comme la meilleure de cette édition avec un rendu ample, précis et énergique.
- Making of (12 minutes) : Comportant deux parties (les tests caméra et le tournage à proprement parler), ce supplément s’avère un peu trop brut pour passionner.
- Interviews (24 minutes) : Trois sessions d’entretiens (le réalisateur, les producteurs, les acteurs) d’un intérêt moyen.
- Bande annonce (2 minutes).
- Liens Internet.