Robert Taro est maire de Marseille depuis 25 ans. Les prochaines élections municipales vont l'opposer à l'homme qu'il avait choisi pour lui succéder, un jeune loup aux dents longues. Les deux candidats vont se livrer un combat sans merci au terme duquel un seul sortira vainqueur. Une lutte au couteau s'engage, tournant autour de la vengeance et animée par les barons de la drogue, les politiciens, les syndicats et les acteurs politiques de la ville.
Il y a des séries qui donnent envie, que l’on a envie d’aimer avant même d’en avoir vu les premières images, juste parce que la distribution nous livre tout ce que l’on souhaite voir ou entendre. Et puis il y a le résultat ! Une série qui enfile les perles convenues et assène les caricatures dans une intrigue mal fagotée. Dan Franck, l’homme qui était déjà derrière « Les hommes de l’ombre » écrit une intrigue cousue de fil blanc, avec des fantasmes et des blessures certainement, tant il fait de la ville de Marseille le centre de la haine, des coups bas et de la délinquance sous toutes ses formes, avec ses jeunes qui n’ont aucune limite, ses politiciens véreux et ses caricatures d’hommes que l’on a déjà vu mille fois à la télévision mais en vrai.
Après, il y a la déception de la mise en scène qui ne parvient jamais à totalement se trouver un rythme. Chaque plan est soit ultra stylisé soit trop éludé pour apporter une once d’intérêt à l’ensemble. La réalisation se perd dans un montage qui tente de captiver le spectateur mais se limite à trainer la patte sans jamais réellement assumer un style ou une ligne de conduite. Alors, il y a la musique qui vient ponctuer de manière totalement bien dosée les sentiments de chaque scène. On y entend des percussions violentes pour assumer les transitions et des violons dès lors que les héros vivent un drame personnel intense. D’ailleurs en parlant de drame intense, la série en elle-même, en est un ! Aucun effet de surprise à relever tout est parfaitement convenu, même les liens entre les protagonistes ne suscitent aucun intérêt, dès les deux premiers épisodes ont comprend tout ce qui se trame et aucune surprise ne vient s’interposer.
Déception Ultime : la distribution ! Gérard Depardieu (Cyrano de Bergerac) se laisse aller à son jeu le plus intimiste possible, celui qui consiste à faire croire qu’il est un simple débutant et qu’il n’a plus rien à prouver. Du coup on se laisse porter et séduire mais on ne peut que regretter qu’il soit le seul acteur à tirer son épingle du jeu. Face à lui
Benoit Magimel (La Pianiste) fait pâle figure, le comédien semble déconnecté de son personnage et ne parvient jamais à trouver le ton juste qui puisse le rendre crédible et sa prestation malheureuse lui fait perdre tout le relief et tout le volume qu’il aurait mérité. On ne parlera pas du reste car la série se perd en budget trop serré qui ne laisse aucune marge de manœuvre aux acteurs pour composer un personnage et trouer la meilleure tonalité.
En conclusion « Marseille » est une déception tant scénaristique, que dans le cadre de la mise en scène et une distribution très en dessous de ce qu’elle est capable de faire dans d’autres conditions.