En provenance de Cape Town, Jacob King débarque à Los Angeles à la recherche de sa sœur disparue. Avec un billet retour pour l’Afrique du Sud sept jours plus tard, et 600 dollars en poche. Au bout de 24 heures, il découvre que sa sœur est morte dans des circonstances étranges…
Et si des scénaristes, réalisateurs et autres producteurs tentaient de renouveler le genre du Thriller en regardant ce qui se faisait de mieux il y plusieurs décennies, à l’époque où tout se tentait pourvu que cela apportait une nouvelle vision, une approche différente des genres plus en phase avec les spécificités de l’époque ? Des genres qui donnaient naissance à d’autres sous-genres qui, au fil du temps sont devenus majeurs dans leurs catégories, comme les films d’horreurs, la Blaxploitation ou encore le Thriller solitaire. Ce dernier étant un genre en constante somnolence depuis les années 80, il était nécessaire de lui donner une nouvelle énergie et un nouveau départ plus centré sur un style bien particulier : Le polar Urbain.
Et c’est donc ce qu’a décidé le réalisateur belge Fabrice Du Welz (Calvaire) pour son premier film Anglophone. Ressusciter avec brio le film de héros solitaire plongé dans une histoire sombre et poisseuse. Et c’est bien ce qui va se passer, car le scénario
d’Oliver Butcher (Riddick) et Stephen Cornwell (A Most Wanted man) s’inspirant directement d’œuvres majeures du genre comme « Get Carter » de Mike Hodges ou encore de la trilogie du Dollars de Sergio Léone (Le Bon la Brute et le Truand), donne une approche résolument plus intéressante de son personnage central de solitaire qui va découvrir tout au long de son périple le sordide et l’horreur de ce qu’a vécu sa sœur pendant son séjour à Los Angeles. La ville californienne étant présentée elle-même sous un jour différent, avec une pluie constante et une noirceur qui la rende dangereuse, opaque et beaucoup moins lumineuse que d’habitude. Et puis il y a cette petite phrase : « Los Angeles englouti souvent ses anges », qui résume avec beaucoup de cynisme cette vision différente de la ville des paillettes et des strasses.
Et du coup le travail de l’équipe aura été de donner vie à une œuvre sombre et violente, portée par un scénario qui s’inspire de grands noms du genre et apporte un nouveau souffle aux intrigues dans lesquelles des héros solitaires se retrouvent plongés dans une histoire de violence et de vengeance implacable, comme le sous-entend le titre qui n’est autre que La réplique marquante du film. Le réalisateur soigne sa mise en scène et chaque plan participe un peu plus à la mise en abîme du héros, avec des environnements souvent pluvieux, sombres et poisseux qui poussent le spectateur à voir Los Angeles par son côté sombre, sans pour autant écorner son image mais en se rapprochant finalement du choc que peut ressentir un visiteur étranger lorsqu’il découvre le revers de la ville des stars et milliardaire.
Le comédien Chadwick Boseman (Captain America : Civil War) se glisse avec aisance et charisme dans la peau de Jacob King, un héros venu d’Afrique du Sud qui va tout faire pour retrouver sa sœur puis la venger tout en acceptant le remords et la colère. Car, tout est là dans ce film et dans la composition de son acteur principal : une dualité permanente entre fureur, héroïsme et de façon plus intime l’inquiétude, la peine et surtout la culpabilité de n’avoir pas été plus présent pour sa sœur. Face à lui L
uke Evans (La Belle et la Bête) en chirurgien-dentiste des stars bien sous tout rapport en apparence et
Alfred Molina (L’Apprenti Sorcier) en Producteur Hollywoodien malsain offrent des compostions tout en nuance pour mieux imprégner l’histoire et surtout le spectateur d’un malaise constant où rien ne semble réellement être ce qu’il devrait être.
En conclusion, « Message from the King » est film violent et âpre dans la plus pure tradition des films de genre, où le héros solitaire se lance dans une quête à la fois de rédemption et de vengeance. Un scénario impeccable, une mise en scène redoutablement efficace et inventive et une distribution inspirée, font de ce film une excellente surprise qui pourrait bien, enfin renouveler le genre.
Découvrez la bande annonce
Le making of du film nous permet de mieux comprendre les enjeux de ce film et surtout cette vision ancrée des producteurs, des scénaristes et surtout du réalisateur d’utiliser les codes du genre pour mieux les renouveler.
Les commentaires audios, pour ceux qui les supportent, viennent donner plus de précision sur les choix artistiques du réalisateur.