Professeur de psychologie à Harvard dans les années 30, William Marston mène avec sa femme les recherches sur le détecteur de mensonges. Une étudiante devient leur assistante, et le couple s’éprend de la jeune femme. Un amour passionnel va les lier, et ces deux femmes deviennent pour Marston la source d’inspiration pour la création du personnage de Wonder Woman.
Héroïne iconique de l’univers des Dc Comics, « Wonder Woman » n’en demeure pas moins un personnage qui eut des débuts particulièrement sulfureux, du moins dans l’esprit des ligues de bonnes pensées de l’époque. Dés sa sortie la BD de William Marston fut un carton dans les cours de récréation, auprès des petites filles qui y virent toute de suite la possibilité de rêver d’être aussi forte que « Superman », autre célébrité de l’univers DC. Mais voilà, ce que l’histoire n’a pas gardé, ce sont les origines de ce personnage de super-héroïne. A commencer par son auteur, destiné à être oublié derrière ses créations, William Marston, qui fut également l’inventeur, avec son épouse, du célèbre « Détecteur de Mensonge ».
Professeur en Psychologie, l’auteur vivait à contre-pied de son époque et suscita bien des critiques sur sa vie privée. La réalisatrice qui signe également le scénario s’intéresse particulièrement à cette relation particulière que l’homme, sa femme et leur assistante vont entretenir jusqu’à former une famille atypique qui fera, bien sûr, beaucoup parler d’elle. Et si on peut reprocher au scénario une certaine complaisance qui met en parallèle les préjugés de l’époque et ceux de la nôtre, le scénario a tout de même le mérite de nous plonger au cœur d’une romance surprenante qui va pousser les sentiments des uns à bousculer les évidences des autres. Si Marston a évidemment le beau rôle dans cette histoire, il n’en demeure pas moins un homme tiraillé entre ses propres pensées et ce que la vie lui apprend.
La mise en scène d’Angela Robinson (the L World), se veut d’ailleurs à l’image de l’histoire de ce trio surprenant, simple et voluptueuse en même temps. Jamais dans le voyeurisme, la réalisatrice parvient à nous entrainer dans une romance à trois, qui se veut également une parabole sur l’acceptation des différences, une romance qui prône la tolérance et amène à l’inspiration de cette héroïne hors du commun. Et comme l’œuvre de Marston lui a survécu à travers les comics la deuxième partie du film nous plonge avec un certain académisme, dans le procès en intention qui fut fait à l’auteur par la présence de scène violente, parfois même un brin Sado-maso, dans lesquelles des hommes et des femmes se faisaient attacher et fouetter. Après la mort de l’auteur ces planches seront bien sûr introuvables et l’héroïnes deviendra plus en phase avec la morale de l’époque.
Autant le dire, l’histoire hors du commun de William Marston demandait une distribution inspirée et ce fut le cas avec le choix de Luke Evans (La belle et la Bête), Rebessa Hall (The Town) et Bella Heathcote (The Neon Demon). Les trois acteurs forment un trio de charme et de sensualité autant que de force de caractère remarquable. Si la mise en scène joue clairement la carte de la voluptuosité, le jeu des acteurs joue en permanence la carte de la dualité entre force d’esprit et abandon de soi dans une relation qui les dépasse tous.
En conclusion, « My Wonder Women » a le mérite de remettre au bon endroit les clés de l’histoire d’une héroïne unique dans tous les sens du terme, par sa force, son charme et sa complexité. Si le cinéma n’est pas encore totalement parvenu à lui rendre un hommage à la hauteur de son succès, le film d’Angela Robinson a le mérite de rappeler que l’auteur de « Wonder Woman » fut avant tout celui qui inventa le détecteur de mensonge et qu’il fut trainé dans la boue pour n’être pas rentré dans le moule des conventions de l’époque.
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Un trio Dynamique : La Naissance d’une icône féministe », un focus sur l’œuvre et surtout sur son auteur.
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Un point de vue Crucial : Diriger le professeur Marston et ses Wonder Women », un making of intéressant qui revient sur le point de vue de la réalisatrice et son approche féministe de l’œuvre.