Cela fait maintenant trois ans que les dinosaures se sont échappés de leurs enclos et ont détruit le parc à thème et complexe de luxe Jurassic World. Isla Nublar a été abandonnée par les humains alors que les dinosaures survivants sont livrés à eux-mêmes dans la jungle. Lorsque le volcan inactif de l'île commence à rugir, Owen et Claire s’organisent pour sauver les dinosaures restants de l’extinction. Owen se fait un devoir de retrouver Blue, son principal raptor qui a disparu dans la nature, alors que Claire, qui a maintenant un véritable respect pour ces créatures, s’en fait une mission. Arrivant sur l'île instable alors que la lave commence à pleuvoir, leur expédition découvre une conspiration qui pourrait ramener toute notre planète à un ordre périlleux jamais vu depuis la préhistoire.
Enorme succès de l’été 2015, « Jurassik World » est aussi un film qui a eu l’intelligence de se poser les bonnes questions et de ne pas sombrer dans la facilité comme le fit son précédent opus d’il y a déjà presque 10 ans. Non le Reboot, réalisé par Colin Trevorrow et son équipe de scénaristes, se posait la question essentielle : « Imaginons un parc d’attractions présentant de véritables dinosaures, quelle serait son ambition première ? », se renouveler, et pour cela, l’équipe de généticien fou à l’origine du projet s’amuse à créer une nouvelle espèce, mais comme dans les précédents opus, comment l’homme peut-il contrôler ce que le nature a volontairement éteint pour laisser la place à l’homme.
Et toute l’intelligence du film résidait d’ailleurs dans cette volonté assumée de rendre plus actuel, de coller à l’évolution de la société sans pour autant en oublier le principal : Le public venait voir ce qui avait fait le succès de Jurassik Park : Les dinosaures et l’impossibilité de contrôler les plus méchants d’entre eux afin de rendre l’ensemble gentiment effrayant. Et le réalisateur signait alors un film efficace aux rebondissements multiples qui n’hésitaient pas à faire des clins d’œil aux premiers opus sans pour autant sombrer dans la copie pâlichonne. Les ingrédients de bases y étaient : Le parc, les enfants invités qui vont être malmenés tout au long du film, et surtout : les vélociraptors, le T-Rex et un nouveau venu encore plus effrayant que tous les autres réunis. Le rythme y était effréné et le spectateur était rivé sur son siège avec quelques instants de pauses pour reprendre son souffle pour mieux repartir dans une débauche de hurlement de dinosaures et d’humains apeurés.
Alors forcément, malgré ses défauts et ses imperfections, le film fut un succès et fut déterminant pour le lancement d’un nouvel opus. Ce dernier est donc réalisé par Juan Antonio Bayona (L’Orphelinat) sur un scénario de Trevorrow. Seulement voilà, que faire ensuite ? Que faire lorsque nous avons relancé une licence dont la recette ne cesse de fonctionner sur le même schéma que le premier opus ? Comment continuer d’intéresser le spectateur et de le surprendre à nouveau ? Et bien, à vrai dire, ce nouvel opus ne répond pas à la question ! Bien au contraire il enfonce le premier clou du cercueil dans lequel reposera la licence « Jurassic Park ». Pourquoi ? Tout simplement parce que « Fallen Kingdom » a atteint les limites du scénario. Ce qui était une bonne idée dans le précédent opus, ou tout du moins une surprise, devient très rapidement la plus mauvaise idée de cet épisode : Créer un nouveau dinosaure mutant. Cela a été fait dans le précédent, pourquoi remettre le couvert ? Reprendre les mêmes recettes que les premiers opus ! Ça aussi ça a été fait et franchement là, nous n’en pouvons plus ! Nous n’en pouvons plus car, non seulement il n’y a plus de surprise, mais en plus cette sombre idée de rendre l’un des Vélociraptor gentil est certainement la pire que l’équipe pouvait avoir. Du coup le public s’ennuie et le fait savoir en boudant les salles de cinéma. « Jurassic Park : Fallen Kingdom » n’arrive jamais à passionner. Et même si Chris Pratt et Bryce Dallas Howard donnent de leurs personnes, cela ne suffit pas à sauver le film.
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our conclure, on pourra saluer la prestation de Chris Pratt (Les Gardiens de la Galaxie) qui assure le job et donne une sorte d’ironie machiste à son personnage de dresseur de raptors qui vient apporter une certaine fraîcheur à l’ensemble, son duo avec l’actrice Bryce Dallas Howard (La Couleur des sentiments) est à la fois intense et cohérent pour s’intégrer parfaitement à l’histoire. Mais voilà « Jurassic Park : Fallen Kingdom » ne parvient pas à réitérer l’exploit du précédent et plonge la licence au fond de ses limites.