Memento Mori

Titre Original
Yeogo goedam II
Genre
Pays
Corée du sud (2002)
Date de sortie
jeudi 17 juillet 2003
Durée
93 Min
Producteurs
Oh Ki-min
Scénaristes
Kim Tae-Yong
Compositeur
Cho Sung-woo
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Coréen
Non
Non
Non
Français
Oui
Oui
Non
Le Film
Critique de Nicolas Polteau
Editeur
Edition
Collector
Label
Zone
2
Durée Film
93 min
Nb Dvd
2


Dans la cour de son lycée de jeunes filles, Min-ah trouve le journal intime de Hyo-shin et Shi-eun, mémoire de leur amitié profonde et ambiguë. Au fil des pages, elle entre dans le monde des amantes et découvre leur intimité et leur secret.
Le suicide de Hyo-shin provoque l’émoi dans l’établissement. Passé et présent se confondent tandis que le journal déploie de plus en plus sa fascination morbide. Les couloirs du lycée chuchotent la présence d’une âme vengeresse, la panique s’installe...


 
Critique subjective

 

Film sud-coréen réalisé en 1999 et à l’affiche en France en 2002, Memento Mori surfe sur la vague asiatique qui déferle sur notre pays, et cela, à notre plus grand plaisir ! En Corée du Sud, ce film est connu sous un autre nom : Yeogo goedam II (ou Whispering Corridors II). C’est donc une suite d’un film du même nom sorti en 1998, pourtant, il n’existe aucun rapport entre les deux histoires. En fait, devant le refus des deux metteurs en scène de réaliser une véritable suite, le producteur permis aux deux acolytes d’élaborer un projet comme ils le désiraient avec pour seules contraintes, intégrer du fantastique dans le récit (comme dans le premier opus) et garder le titre original du premier film. En France, Memento Mori, à ne pas confondre avec le formidable Memento de Christopher Nolan, n’a pas connu un franc succès lors de sa diffusion en salles malgré des critiques plutôt élogieuses. En Corée du Sud, le film ne trouva également pas réellement son public, il était très partagé ! L’histoire du titre pourrait être une explication plausible à cette incompréhension, le public ne retrouvant pas la suite du premier film ! Par contre, les critiques furent dithyrambiques, et ce, bien que le sujet abordé soit tabou !

 
Un conte dramatique

 

Memento Mori ne s’inscrit dans aucun genre spécifique, même s’il pourrait être classé comme un drame fantastique. Un drame, car on assiste progressivement à une longue dégradation des personnages, surtout après le suicide de Hyo-shin qui vient perturber l’école déjà préoccupée par l’histoire d’amour que cette dernière entretenait avec Shi-eun. A partir de ce moment-là, le fantastique intègre le film sous forme d’esprits, de bruits bizarres et de fantômes. Ces apparitions vont devenir de plus en plus présentes dans l’établissement jusqu’à l’apothéose finale ! Memento Mori n’est pas seulement un drame fantastique, c’est aussi une représentation cinématographique de la société coréenne qui n’est pas encore libérée de tous ses sujets tabous comme ici, de l’homosexualité. Côté inspiration, certains évoquent d’ambler une adaptation asiatique de Créatures Célestes de Peter Jackson et de Carrie de Brian de Palma. C’est vrai que les similitudes avec les deux films sont nombreuses même si le cadre n’est pas du tout identique, cependant les réalisateurs affirment ne pas avoir visionné les films avant de mettre en scène Memento Mori.

 
Une équipe gagnante

 

Les réalisateurs, Kim Tae-Yong et Min Kyu-Dong, qui se connaissent depuis l’école de cinéma mettent en scène leur premier long métrage en commun. Min Kyu-Dong avait déjà réalisé auparavant Her Story en 1995, une histoire d’amour entre deux lycéennes. Les deux amis sont très complices dans la vie comme dans le travail. Lorsque l’un s’occupe des acteurs, l’autre travaille avec un membre de l’équipe technique. Pour le scénario, c’est Kim Tae-Yong qui est crédité bien que les deux aient participé à son élaboration. L’idée de cette histoire est liée à un article de journal qui racontait que deux filles s’étaient embrassées dans le couloir d’un lycée et que, suite au renvoi d’une d’elles et du mépris des élèves à son égard, l’autre fille se suicida. Le premier concept était meilleur, selon Min Kyu-Dong, que l’original, il était plus provocateur, plus audacieux, mais l’obligation d’intégrer du fantastique changea la donne à son grand regret ! Côté réalisation, elle est soignée. On remarque l’utilisation fréquente de prises de vue surplombant l’action et les protagonistes. Concernant le casting, les trois actrices principales sont des débutantes dans le métier mais l’on peut dire que leurs premiers pas sont plutôt encourageants, en particulier Kim Min-sun, qui enchaîna par la suite avec 2009 Lost Memories.

 
Bilan
Sorti depuis près de quatre années en Corée du Sud, Memento Mori réalise depuis, un véritable tour du monde des festivals avec de nombreuses récompenses à la clef ! Sa réputation n’est point usurpée, Memento Mori est une très belle surprise ! Accompagné d’une magnifique photographie et d’une somptueuse musique, le film offre un compromis idéal entre le drame et le lyrisme !
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1
L’image proposée sur le DVD est dans son ensemble de très bonne qualité même si elle n’est pas parfaite. La définition est réussie et les couleurs sont magnifiques. De plus, le master est vierge de toutes poussières. Seul petit bémol, les légers défauts de compression (cf. 41’35’’). Mais ceux-ci n’apparaissent que lors des scènes sombres qui sont très rares durant le film, par conséquent ces défauts ne sont aucunement gênants à la bonne vision du film.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Coréen
5.1
Coréen
5.1
Le DVD comporte deux pistes audio : la VO Dolby Digital 5.1 et la VO DTS 5.1. Film où l’action est absente, on aurait pu se poser des questions sur l’exploitation des différents canaux. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le résultat est très satisfaisant. La piste son offre un panel varié d’effets sonores sur l’ensemble des enceintes bien que les surrounds soient peu utilisées, comme la corde de piano qui lâche (21’12’’), le bruit limpide (artificiel) d’une canette tombant par terre (40’58’’) ou les coups de tonnerre (76’50’’).
Concernant les différences entre les deux pistes (le changement de piste à la volée est possible), on remarque une supériorité indéniable pour la piste DTS qui est plus percutante que la Dolby Digital, les sons s’avèrent plus détaillés !

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
230 min
Boitier
Amaray


Menus

 

Les menus sont presque tous animés (sauf le menu du choix audio) avec la musique du film en fond sonore.

 
Suppléments (vost)

 

DVD 1 :

 

· A l’école des fantasmes (54’30’’). Ce supplément est un long entretien, divisé en quatorze parties, avec le second réalisateur du film, Min Kyu-Dong.
1) Happy Together. Dans cette première partie, il évoque sa rencontre avec Kim Tae-Yong, l’autre réalisateur du film (21 courts métrages ensemble) et souligne leur étroite complicité.
2) Homosexualité : sujet tabou. Le réalisateur explique que faire des films sur des sujets tabous, comme l’homosexualité en Corée, permet une concertation nationale sur un sujet délicat.
3) De la suite dans les idées. Min Kyu-Dong évoque la genèse du projet. Ils se sont inspirés entre autres d’un article de journal qui disait que deux jeunes filles s’étaient embrassées dans un couloir entre deux cours. Une des filles fut renvoyée. L’autre resta mais ne put supporter la violente animosité des autres élèves, si bien qu’elle se suicida. On apprend aussi qu’ils ne voulaient pas d’une histoire de fantômes, mais le producteur insista lourdement pour en intégrer une !
4) Un casting très tendancieux. Il raconte que les cinq actrices principales posaient pour des magazines avant de faire le film. Ils recherchaient « la passion du débutant. »
5) Unhappy together. Il explique les difficultés qu’ils ont rencontrées avec les actrices car elles voulaient devenir des stars et par conséquent, elles prenaient les choses à la légère, « leur attitude était très négative. » Mais elles se sont assagies par la suite.
6) L’éducation par la pensée. Il parle, ici, du système éducatif coréen, qui est, selon lui, inadapté à notre époque, « c’est un vestige du colonialisme japonais. »
7) Femmes, je vous aime. Il aborde dans cette partie, les difficultés à tourner avec autant de femmes à la fois.
8) Journal de bord d’un tournage. Il revient sur la conception, l’élaboration du journal intime. Il nous informe que l’idée d’un tel journal lui est venue lorsqu’il en a trouvé un !
9) Les sanglots longs du fantastique. Il le répète encore une fois, ils ne désiraient pas de fantastique dans Memento Mori mais il fallait pour le producteur un lien entre le 1 et le 2 (Memento Mori). Personnellement, il n’a rien contre ce genre, bien qu’il soit difficile de l’effrayer !
10) Des effets très spéciaux. Peu d’effets spéciaux dans le film mais les quelques plans où ils sont présents ont été retouchés car ils décevaient beaucoup !
11) Duo et débats. Il évoque sa complémentarité avec Kim. Lorsque l’un des deux parlait aux acteurs, l’autre travaillait avec le chef opérateur (ou un autre membre du plateau).
12) Un festival de réactions. Le film a été présenté dans de nombreux festivals et il a toujours reçu un accueil chaleureux. Les critiques furent positives ; par contre, le public coréen était plus partagé !
13) Un héritage cinématographique. Le cinéma coréen est en pleine explosion et bat des records, selon lui, il faut préserver cet héritage.
14) L’exil parisien. Voulant découvrir d’autres cultures (cinématographiques), ils se sont exilés, Kim à New York et Min à Paris.

Ce supplément qui pourrait en rebuter plus d’un de par sa longueur est en fait, une très bonne approche pour mieux découvrir l’univers de Memento Mori. Très instructif !

 
DVD 2 :

 

· Interview des réalisateurs (38’42’’). Min Kyu-Dong commence à parler, malheureusement les sujets évoqués sont redondants par rapport au supplément présent sur le premier disque, on retrouve l’écriture du scénario, leur collaboration, le journal intime, le casting, les séquences clés (il s’attarde sur la scène du baiser et celle qui clôture le film) et les réactions. Le deuxième réalisateur n’intervient qu’au bout de 28 minutes. Il raconte ses débuts au cinéma, des similitudes entre Créatures Célestes et Memento Mori (selon lui, les deux films ne se ressemblent pas), l’écriture conjointe du scénario, leurs inspirations (Godard) et quelques anecdotes.
Cette interview est vraiment trop répétitive avec celle du disque 1, elle apporte peu d’éléments nouveaux !

 

· Making of (24’16’’). Le reportage propose de suivre tout d’abord les trois filles (Min-ah, Hyo-shin et Shib-eun). Chacune d’entre elle est interviewée séparément, puis on assiste ensuite au tournage d’une ou plusieurs scènes ou elles interviennent ! Enfin, le reste du making of est une succession des coulisses des scènes clefs, avec beaucoup d’images et peu de commentaires. Un reportage intéressant !

 

· Scènes coupées (106 mn). Pas moins de 32 scènes coupées ou allongées sont présentées sur ce DVD malheureusement aucun commentaire n’est disponible pour expliquer le retrait de ces scènes !
1) La subvention (1’01’’). Cette scène n’est pas présente dans le montage final, elle souligne l’intérêt du professeur pour Shi-eun par rapport aux autres élèves. 2) Aux toilettes (2’04’’). Scène inédite qui n’apporte rien d’intéressant. 3) La lettre (1’37’’). Séquence où l’on voit Shi-eun déposer une lettre sous la porte du proviseur. 4) Le bain (45’’). Les deux filles prennent un bain ensemble, cette scène coupée montre les sentiments amoureux des jeunes filles. 5) La biche (3’14’’). Cette séquence est allongée et, fort heureusement elle a été coupée pour le film car elle s’avérait bien trop longue ! 6) Mensurations (1’58’’). Scène allongée sans aucun intérêt. 7) La glace (2’17’’). Scène inédite qui en fait le prolongement de la scène du bain, elle montre leur tendre complicité. 8) Le suicide (3’45’’). Cette scène est légèrement allongée par rapport à l’original. 9) Le casier (42’’). Rien de vraiment intéressant ici ! 10) Des bruits bizarres (4’51’’). Longue séquence inédite où l’on voit Min-ah qui suit Shi-eun. 11) On dit que (1’54’’). Encore une nouvelle scène des deux jeunes filles dans le bain. 12) Hyo-shin et Mr Goh (1’26’’). Cette partie souligne l’ambiguïté naissante entre Hyo-shin et le professeur Goh. 13) Taisez-vous (1’47’’). Scène inédite sans aucun intérêt. 14) Témoignages (1’03’’). Scène allongée sur les témoignages des élèves à propos de leur camarade décédée. 15) L’empreinte (4’32’’). Cette séquence montre les évènements postérieurs au suicide (Shi-eun venant chercher les affaires de Hyo-shin, le cours du professeur de sport). 16) La petite fille (4’54’’). Séquence inédite sur une mystérieuse petite fille qui terrorise Hyo-shin. 17) Au piano (1’59’’). 18) Shi-eun et Min-ah (3’37’’). Les deux camarades évoquent les bruits bizarres qu’elles entendent. 19) Mr Goh accusé (10’02’’). Très longue séquence regroupant des scènes coupées et des scènes présentes dans le film. 20) La rupture (7’51’’). Scène très allongée sur la rupture entre le professeur Goh et Hyo-shin. 21) L’antidote (8’05’’). Même chose que la précédente, c’est une scène très allongée de l’antidote. 22) Les funérailles (8’01’’). 23) Le baiser (4’40’’). Version longue de la scène du baiser avec en plus, une explication avec le professeur. 24) Elle va venir (3’44’). Scène inédite pour le moins brouillon ! 25) Min-ah malade (4’37’’). 26) Au téléphone (59’’). Mr Goh téléphone à sa femme. Aucun intérêt ! 27) Le sac de Hyo-shin (3’05’’). Séquence présente dans le film mais en version plus courte. 28) Enfermées (2’16’’). Version longue par rapport au film. 29) Panique (4’20’’). De drôles évènements se déroulent dans l’école. C’est une scène allongée. 30) Hyo-shin laisse le journal (47’’). Scène inédite qui divulgue trop de mystère autour du journal intime. 31) A l’infirmerie (1’36’’). Scène allongée où Min-ah écoute la conversation des deux jeunes amantes. 32) Sur les toits (3’58’’). Séquence dévoilant les circonstances du suicide, par conséquent elle est intéressante à regarder même si le mystère s’en trouve affecté !

Au final, les scènes coupées sont assez médiocres même si certaines sont bien entendues meilleures que d’autres, notamment la dernière mais dans l’ensemble elles n’apportent rien d’intéressant à l’histoire. On remarque aussi que de grandes parties ont été supprimées, par exemple celles où l’on voit une petite fille (qui représente un fantôme).

 

· Diaporama (33 photos).

 

· Bande-annonce coréenne (2’30’’) et bande-annonce française (2’).

 

· Bonus caché (4’23’’). Sélectionnez l’icône en bas à droite et vous pourrez voir quelques images sur l’enregistrement de la musique.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
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