Bienvenue chez les Rozes

L'histoire :
deux dangereux repris de justice s'évadent et prennent en otage dans sa charmante maison la sympathique famille Rozes. Mais, les gangsters ne s'avérant pas si menaçants que cela, les rôles vont peu à peu s'inverser, chacun des Rozes succombant à ses plus bas instincts et profitant de cette situation extrême où tout est permis.

La critique :
grâce à cette ambiance particulière et plutôt originale, servie par une bande-son précise et dynamique tant au niveau de la musique que des effets (coup de feu, oiseaux, chats...),  Françis Palluau réussi à nous entrainer dans cette série d'évènements incontrolables et imprévisibles où l'humour noir parfois glaçant est présent à la manière d'un personnage à part entière.

Quelle belle concentration d'acteurs et d'actrices qui sont réunis ici dans cette histoire dingue, un brin déjantée, truffée de stiuations cocasses, de rebondissements qui surprennent souvent le spectateur pour son plus grand plaisir.
Pour les seconds rôles, finalement tout aussi importants dans la cohérence de l'histoire, s'il en est,  on retrouve par exemple Olivier Saladin et Yolande Moreau de l'ancienne troupe des Deschiens mais également Michel Duchaussoy et encore Dominique Pinon.

Ce divertissement déluré au ton particulier nous gratifie également des prestations justes et étonnantes de Carole Bouquet (la femme d'intérieur bourgeoise pernicieusement déjantée et pince-sans-rire), le doué et surprenant Jean Dujardin (le repris de justice qui subit bien malgré lui la situation qui lui échape), le talentueux Lorant Deutsh (le jeune paumé gaffeur qui ne sait plus où donner de la tête et qui ne maîtrise rien du tout) et encore le sublime André Wilms (cynique et froid dans son personnage de père de bonne famille aux répliques décalées et à l'univers surréaliste).

Ainsi, Françis Palluau a choisi le rire et le cynisme pour gratter le vernis social.
L'humour est présent partout : dans les dialogues, dans les situations, dans les jeux des acteurs, dans les plans, dans le choix des costumes mais également dans les décors.
Rien n'est laissé au hasard et le résultat offre un coktail innovant et déroutant.

En conclusion, même si ce n'est pas un film culte, nous voici en présence d'une réussite dans le genre comédie cynique pour le tout premier film de Françis Palluau dont on attends impatiemment les autres méfaits !

Pour ses premiers pas à la réalisation, Françis Palluau a effectué un travail minutieux sur l'image et les contrastes. La technique du "sans blanchiment" consiste à durcir les contrastes et à atténuer les couleurs. Cette technique a été utilisée ici pour les images représentant les deux évadés afin de marquer l'opoosition avec le monde idyllique des Rozes, symbolisé par des couleurs chatoyantes.
Ainsi, quelque soit le monde décrit, l'image est de très bonnes factures et les couleurs véritablements éclatantes, surtout dans la maison bourgeoise de la famille Rozes où le rouge et le jaune dominent.
De plus, absolument aucun défaut de compression n'est à déplorer.

Sans proposer un déluge d'effets arrières, ce DVD nous offre une ambiance sonore d'un dynamisme parfait mais également une bonne spatialisation, bien que finalement peu utilisée, pour tout ce qui touche aux effets d'ambiances.
Cette qualité sonore générale sert admirablement bien la bande musicale rythmée et agréable.

un bel effort a été fait sur le menu général qui apparaît après un long et doux mouvement sur la nappe à carreau de la table de cuisine orné de macarons.
La transition entre les différents menus du DVD s'effectue également sans heurs et dans un déplacement agréable et fluide. De plus, ils sont sonorisés et proposent ainsi, pour chacun d'entre eux, quelques répliques amusantes du film.
Outre l'accès direct aux chapitres du film et au réglage sonore, on y retrouve les suppléments suivants, accessible sous l'appellation "derrière les apparences" :

Bandes-annonces (1 minute 49) : la bande-annonce du film ainsi que son "teaser".

Filmographies : les filmographies des acteurs principaux et du réalisateur présentées en simple texte avec la photo de l'artiste concerné.

Making-of (29 minutes 20) : ce making-of très sympathique et surtout très intéressant nous présente le travail de toute l'équipe du film dans une ambiance plutôt bon-enfant. On y décrouvre, entre autres, le travail nécessaire aux plans se déroulant aux abords et dans les véhicules (camionettes et vélo) , les problèmes de tournage lié aux conditions météorologiques, les trucages et effets spéciaux pour les coups de feu et le sang, les scènes ratées...

Bêtisier ( 2 minutes 30) : un bêtisier qui ne déroge pas à la règle, celle de nous faire rire des accrocs, lapsus et fou-rires des comédiens avec certaines scènes ratées que l'on retrouve dans le making-of.

Commentaire audio (90 minutes) : ce commentaire apporté par les deux acteurs principaux (Lorant Deutsh et Jean Dujardin) et également par le réalisateur (Françis Palluau ) nous montre la véracité, la spontanéïté et l'humour de Jean Dujardin et Lorant Deutsh. Parmi ce non-sérieux dominant pour notre plus grand plaisir, le réalisateur arrive cependant à glisser quelques précisions techniques et quelques anecdotes sérieuses relatives au film.