Cesária Évora chante son titre « Sodade » en 1992, la faisant reconnaître internationalement à 51 ans. Longtemps simple chanteuse de bar au Cap-Vert, la légende que l’on connaît n’a pas toujours connu la gloire sinon la pauvreté. Femme profondément libre, généreuse et bien entourée, la « Diva aux pieds nus » a su finalement faire briller sa musique à travers le monde tout en restant fidèle à son Cap-Vert, la consacrant reine de la Morna et reine des cœurs.
Le chanteur Stromae lui a dédié une chanson dans lequel il exposait ce que la voix si particulière et si belle de la chanteuse Cap Verdienne, Cesaria Evora, provoquait chez lui. Mais que sait on réellement de celle que l’on appelait la « Diva aux Pieds Nus » (Titre de son premier album), ne fut pas une star comme les autres. Internationalement connus, Cesaria Evora connu la célébrité sur le tard, puisque c’est seulement en 1987, alors qu’elle a 47 ans que la chanteuse va faire la rencontre qui va changer sa vie. Alors qu’elle chante depuis sa plus tendre enfance, et qu’elle est reconnue comme chanteuse à part entière au Cap-Vert, l’indépendance du pays, va mettre un terme à sa carrière pendant dix années. C’est là qu’en 1987, donc, elle va rencontrer José Da Silva, ancien cheminot français, qui va prendre sa carrière en main, et c’est là que sortira son premier album : « La Diva aux Pieds Nus », une première incursion dans l’industrie musicale, qui trouvera un écho sans précédent au Cap Vert, le deuxième album « Distino di Belita » est un échec, c’est « Mar Azul » son troisième qui sortira en 1991, qui va tout changer, puisque la chanteuse va commencer à connaître la reconnaissance en dehors de son ile. En France, le nom de Cesaria Evora, devient une référence, et l’année suivante c’est l’explosion international avec « Miss Perfumado » et son titre phare « Sodade » qui vont faire entendre la voix cette femme, qui a connu l’extrême pauvreté et qui vécu le plus simplement possible en s’occupant des autres.
Car ce que montre le documentaire « Cesaria Evora : La Diva aux Pieds Nus », c’est avant tout une personnalité hors du commun, qui vécu toute sa vie dans l’extrême pauvreté et qui n’avait d’un rêve s’acheter une voiture et qui la première fois qu’elle en a eu les moyens, utilisa cet argent pour aider les siens et surtout les autres. Alors qu’elle est en tournée, Evora apprendra que sa maison s’est écroulée mais que sa famille est hors de danger, elle reste alors étonnamment calme et n’achètera sa maison qu’à ce moment-là. Durant toute sa vie, Cesaria, fera comme rarement le firent des artistes de son niveau, elle recevra, chez eux, tous ceux qui en ont besoin et leur fera donner à manger ou de l’argent. Comme si l’argent qu’elle n’avait jamais eu et qui soudainement coulait à flot devait lui servir d’abord à aider les autres avant de l’aider elle. Touchante, amusante, mais surtout renversante dès lors qu’elle prenait le micro. La chanteuse avait pourtant ses démons, l’alcool, la cigarette et surtout une maladie qui pouvait la plonger dans une profonde dépression, où la diva devenait alors incontrôlable.
Cesaria Evora a vécu pour la musique, jusqu’à ses dernières heures. Cesaria Evora aimait la musique et vécue pour elle. Même après sa première attaque, elle se bat pour continuer à chanter, alors même que les médecins lui demandent de se reposer et annonce déjà un danger en cas de récidive. Elle s’éteint en 2011, lassant le Cap Vert Orphelin de sa plus représentante culturelle. Ce documentaire est un hommage réussit et touchant qui montre toutes les facettes complexes de cette femme à la générosité débordante et à la voix d’or.