Paris, le Bataclan, un soir déjà froid d’octobre 2003.
Je suis invité par une amie à venir voir un groupe, " une bande de copains " d’après sa propre description ;
Les Wriggles. " Tu verras, c’est vraiment sympa " m’a-t-elle annoncée devant ma réticence en voyant l’affiche initiale du spectacle présentant un clown plus inquiétant que sympathique. " Ne regarde pas cette affiche, elle a peu de rapport avec ce que tu verras sur scène ". D’accord ! A l’abordage de l’entrée de salle, une queue hétérogène s’étale sur une centaine de mètres sous une pluie fine et fraîche. Majoritairement une jeunesse universitaire, artiste, sans doute écolo, alter-mondialiste comme on dit de nos jours. Il est toujours surprenant, un brin vexant, de s’apercevoir dès le trottoir qu’un artiste ou un groupe ne semble inconnu que pour soi-même.
Dans la salle, l’ambiance est différente, chaude, enfumée, bruyante.
Le public n’est pas composé (que) de couples comme c’est souvent le cas mais de groupes d’amis qui se réservent des places, se retrouvent après quelques heures de séparation pour une soirée qui s’annonce festive.
Les Wriggles ce sont cinq camarades qui se sont rencontrés il y a plus de 10 ans à l’Ecole Nationale Supérieure des arts de la scène.
Christophe Gendreau, Stéphane Gourdon, Antoine Réjasse, Frédéric Volovitch et
Franck Zerbib qui ont parcouru la France entière sur de nombreuses tournées avant qu’un éditeur – Atmosphériques - leur donne leur chance discographique.
L’appelation Wriggle est directement liée à la signification de ce mot anglo-saxon
définissant une façon de bouger en tournant rapidement, en ondulant comme un serpent, se tortiller en quelque sorte. C’est le fondement de l’humour développé par les cinq compères.
Outre des textes à dominante satirique et un accompagnement musical matérialisé par une seule guitare acoustique qui passe de bras en bras, le spectacle repose sur la gestuelle corporelle et faciale des cinq clowns.
De ces cinq pitres devrais-je plutôt dire car s’ils n’ont pas le nez rouge du clown ils ont une tenue vestimentaire qui laisse présager que la performance s’avère comique (voir photos). Le décor est représenté physiquement par un immense rideau noir et dans notre imaginaire par les paroles des chansons ou des quelques sketches comiquement absurbes. Encore faut-il pouvoir écouter ! Car le problème majeur durant tout le spectacle restera de s’affranchir de mes multiples voisins qui entonnent, chantonnent et reprennent les dialogues de toutes les chansons connues ! C’est sans aucun doute la force des compagnons d’avoir eu, au –delà d’une prestation scénique évidente pour leurs compositions, su imposer leur style sur support discographique (leur troisième album s’intitule " Ah bah ouais mais bon " chez Atmosphériques). Les Wriggles s’apprécient sur scène mais aussi chez soi, tranquillement. Cela permet bien évidemment de réviser les textes pour accompagner les artistes durant leur show.
Ce soir là, Stéphane Gourdon à la jambe dans le plâtre.
Après renseignement cela est directement lié à ses impulsions récurrentes de faire le pitre sur scène. Qu’importe la mise en scène est adaptée pour le monsieur qui se déplace avec sa béquille comme s’il était né avec. Les cinq compères, bougent tout le temps (la caméra hésite durant tout le show entre suivi en gros plan – mais ça bouge vite – et vue large) dans une mise en scène qui associent pantomimes et clowneries mais que l’on devine scientifiquement répétée bien que le making of présent sur ce DVD tende à prouver le contraire.
Les sujets abordés sont larges et d’actualité.
Sous une bonne humeur incessante, les Wriggles sévissent sans compromis ; il vaut mieux être de gauche et écolo pour amender leurs propos. Cela semble être le cas ici puisque toute la salle (sauf moi !) connaisse les textes, s’esclaffe sans retenue et applaudit à tout rompre.
Le DVD présente le spectacle 2003/2004, enregistré le 17 juin 2003 à La Cigale de Paris.
Le making of est quant à lui relatif à leur prestation quelques semaines plus tôt à l’Olympia de Paris. La liste des villes visitées partout en France est longue et je vous engage vivement à noter si ces drôle de gars ne s’arrêtent pas près de chez vous. Ne les loupez pas, ou jetez vous sur ce DVD pour découvrir un talent textuelle et scénique très intéressante.
Les menus sont inventifs et permettent dès l’insertion du DVD de se fondre dans l’humeur des Wriggles.
Le premier morceau de choix repose sur un " making of ".
Il s’agit en fait de plonger dans les coulisses de répétitions avec un caméra complice prenant les yeux d’un camarade du groupe. Seul petit problème, cette complicité reste souvent de l’autre coté de la caméra et n’intéresse que partiellement l’amateur avide de découvrir le travail sous-jacent des cinq compères.
La section carte blanche regroupe cinq court-métrages,
un pour chacun des équipiers. D’une durée unitaire légèrement inférieure à 2 minutes, ils permettent de découvrir cinq histoires loufoques. La réalisation et l’esthétique de ces films est différente et doit sans doute traduire les délires sous-jacents de nos cinéastes en herbe.
Sans canal fixe :
Huit minutes de délires correspondant à un montage de sketchs / bêtisiers filmés à différentes époques entrecoupés.
State OVNI :
Un sketch filmé de plus, en moins de deux minutes.
Les chapitres / sketches du DVD
1/ La mauvaise réputation
2/ Ah bah ouais mais bon
3/ Plouf
4/ Pourquoi
5/ Rébecca
6/ L’eau
7/ Dieubouddallah
8/ C’est comme ça
9/ La petite olive
10/ Pourquoi
11/ Pénombre 1
12/ La phase
13/ Pénombre 2
14/ Roucoucou Paolita
15/ Le moustique
16/ Pénombre 3
17/ Planète
18/ Run day vouille
19/ PSG
20/ Pénombre 4
21/ Kloukli
22/ Pourquoi
23/ Full Cash
24/ Géraldine
25/ Taxis
26/ Le goût des filles
27/ Pénombre 5
28/ Poupine et Thierry
29/ Les vacances
30/ Juste avant que je
31/ Pénombre 6
32/ Oh putain non
33/ Pourquoi
34/ On se la pète
35/ Monolithe
36/ Petite Candy
37/ La trapouille de èphèlants
38/ N’import’ nawak
39/ Mes amis