Les Thibault

Genre
Pays
France (2003)
Date de sortie
mercredi 26 novembre 2003
Durée
360 Min
Réalisateur
Producteurs
Septembre Productions - Jean Mainchrik
Scénaristes
Jean-Claude Carrière - Joëlle Goron - Jean-Daniel Verhaeghe
Compositeur
Carolin Petit
Format
Dvd 9
Site Internet
Informations
Complémentaires
D'après la fresque historique de Roger Martin du Gard.
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Français
Non
Non
Non
Le Film
Critique de Geneviève Silva
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
360 min
Nb Dvd
2


L'histoire
C’est celle d’une famille de la grande bourgeoisie parisienne depuis le début du siècle jusqu’à la guerre de 1914 qui vient détruire le confort matériel et moral dans lequel cette classe avait cru s’installer pour toujours.



Oscar Thibault (Jean Yanne) fait preuve d’une autorité écrasante sur ses deux fils, Antoine (Jean-Pierre Lorit) et surtout sur le plus jeune, Jacques (Geordy Monfils puis Malik Zidi), qui fait une fugue et se voit enfermé dans l’institut pénitencier que son père a fondé. Jacques restera toujours un révolté incapable de trouver le bonheur, que ce soit dans l’amour ou dans la réussite intellectuelle. Il quittera brusquement Paris pour rejoindre en Suisse des groupes d’émigrés anarchistes et socialistes. Antoine, plus âgé, d’un caractère équilibré, s’insère au contraire tout naturellement dans la société bourgeoise et amorce une brillante carrière de médecin qui masque un peu sa bonne conscience de privilégié, mais qui lui permet de s’ouvrir au monde et à la réflexion. Quant au tyran de la famille, il se dépouille difficilement de son masque de catholique assuré et de dominateur mais, derrière, se cache un homme touchant de sensibilité à l’aube de sa mort. Enfin, la partie dominée par la guerre de 1914 vient poser des problèmes capitaux pour une conscience moderne.



La critique
Le film est divisé en quatre épisodes de 90 minutes: Le Cahier gris, La Belle Saison, La Mort du père et L’Eté 14 englobant les volumes de l’oeuvre (Le Pénitencier, La Sorellina, La Consultation).



Encore une nouvelle adaptation d’une oeuvre littéraire, direz-vous, mais non des moindres puisque Les Thibault est une véritable fresque historique. C’est donc dans un travail d'écriture colossal que s’est engagé Jean-Daniel Verhaeghe, le réalisateur, en voulant offrir cette oeuvre merveilleuse aux téléspectateurs. Il faut donc déjà lui reconnaître la volonté de faire redécouvrir cette saga à certains et de permettre à d’autres de la revoir portée à l’écran après une première adaptation également pour la TV en 1972 par Alain Bourdet et André Michel avec,dans le rôle du patriarche, le grand Charles Vanel. Mais il faut ajouter à cette noble intention les risques pris pou rendre compte d’une oeuvre riche et complexe tant sur le plan psychologique que social et historique. Ses choix, quant à ce qu’il fallait trancher, privilégier ou laisser dans l’ombre pour satisfaire la mise en images, ont été judicieux pour retenir l’attention, émouvoir et provoquer la réflexion sans rien enlever à la qualité de l’écriture de l’auteur, Roger Martin du Gard. Néanmoins, j’oserais avancer un regret car l’épisode L’Eté 14 me semble traiter un peu trop rapidement l’événement et ses répercussions tant sur les protagonistes que sur la société. Mais il va s’en dire que tout un chacun peut ensuite se plonger dans la lecture des livres pour y trouver tous les détails. C’est là l’avantage aussi d’une adaptation qui se veut incitative pour la découverte du support original.



Mais revenons au contenu car cette histoire de deux frères doit aussi être abordée sur le plan de l’interprétation du rôle de chacun et de ceux qui les entourent. En effet, les acteurs de choix qui les représentent rendent compte avec élégance et subtilité des changements qui s’opèrent en eux et autour d’eux. La sensibilité d’écorché vif et d’éternel insatisfait de Jacques est ainsi bien illustrée par Geordy Monfils puis Malik Zidi qui laissent entrevoir ses contradictions, ses doutes, son attitude provocante, son désarroi ou encore sa quête de certitudes. A la génrosité de ce jeune homme s’oppose l’expression de la sagesse de l'aîné, médecin en activité, joué par Jean-Pierre Lorit qui parvient à exprimer à la fois le respect qu’il voue à son père, le rejet de la rigidité de l’éducation qu’il lui a inculquée et l’amour pour son jeune frère représentant, en fait, tout ce que lui n’a jamais pu ou voulu transcender. Il n’était donc pas facile d’incarner ces êtres sensibles et complexes issus d’une classe sociale d’extrême droite héritière de la bourgeoisie. Quant à endosser le costume austère et autoritaire d' Oscar Thibault qui, mieux que Jean Yanne, pouvait aussi brillamment s'y frotter? On peut alors dire que le dernier rôle qu’il nous aura servi lui a sied à ravir tant il est criant de vérité, d’authenticité et de sincérité (il suffit de voir la photo sur la jaquette). Ce grand acteur a, par conséquent, su imposer la rude personnalité de ce personnage ennemi du radicalisme, de la laïcité et des protestants (la famille de Fontanin) dont il se méfie. Il est parvenu à exprimer les facettes de cet être orgueilleux qui ne voit dans ses oeuvres qu’une façon de survivre à sa future disparition, de rester dans la mémoire collective. L’épisode la Mort du père déjà forte en émotions s’impose de manière d’autant plus troublante que, quelques jours plus tard, Jean Yanne s’éteignait. Il est, dès lors, difficile de ne pas voir la réalité prendre le pas sur la fiction lors de la projection.



Trois personnalités sont ainsi saisies dans toute leur puissance par un casting de choix et un jeu à la hauteur. Reste quand même à signaler que d’autres bons acteurs servent à merveille les rôles secondaires mais non moins primordiaux à l’évolution de l’intrigue tels Florence Pernel (Mme de Fontanin), Didier Bezace (M. de Fontanin), Alice Olive puis Julie Delarme (Jenny de Fontanin), Jérôme Hardelay puis Clément Sibony (Daniel de Fontanin) pour ne citer qu'eux.



Enfin, pour faire court, musique, costumes et décors participent à la restitution fidèle de l’atmosphère et du paysage du début du siècle.





Au final, il suffit de rappeler qu’il n’était pas facile de se lancer dans un tel projet mais que Jean-Daniel Verhaeghe a osé et qu’il s’en tire très honorablement: chapeau bas! Mais peut-être faut-il rappeler que le duo Jean-Daniel Verhaeghe - Jean Claude Carrière (scénariste) n'en sont pas à leur première arme quant à l'adaptation d'un chef d'oeuvre de notre littérature...
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.77:1
L'image est un allié de taille pour ce programme. Elle retranscrit parfaitement les différentes atmosphères et ne souffre d'aucun défaut majeur. Tout au plus, on pourrait lui reprocher, sur certains passages, une certaine dureté, en raison d'un contraste trop marqué.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
2.0


Le Dolby Digital, seul format audio disponible, délivre un signal sonore assez "ordinaire" en terme de qualité. Il est assez détaillé mais pas trop, avec une dynamique sur la retenue. Il offre des voix qui, si elles sont bien positionnées, manquent trop souvent de "coffre". Donc un ensemble correct mais sans plus ...

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
57 min
Boitier
Amaray


Avant toute chose, une erreur notable de sérigraphie est à signaler sur le DVD 2 qui annonce en titre du quatrième épisode "L'Eté 44" au lieu de "L'Eté 14". Espèrons que cela soit rectifié au plus vite. Les menus sonorisés et animés bénéficient d'un habillage des plus réussis sans pour autant négliger la qualité de navigation. Chaque disque offre l'accès aux deux épisodes du film, un making of et des teasers.



Disque1 :Carole Equer Hamy affirme avoir pris beaucoup de plaisir à filmer l'envers du décor. La première partie du making of (27 minutes 31) permet de bien entrer dans les coulisses du tournage en présence du réalisateur Jean Daniel Verhaeghe et de tous ses nombreux assistants soucieux du moindre détail. Si ce n'est la coupure brutale, cette section revêt un certain intérêt.
A cela s'ajoute le teaser de l'épisode 2 (36 secondes).

Disque 2 : Deuxième partie du making of (27 minutes 31) sur le même principe et pour un résultat similaire. Il est suivi des teasers des troisième et quatrième épisodes (36 secondes chacun).
En conclusion, de l'intérêt mais, c'est plutôt décevant dans le sens où une telle adaptation d'une grande oeuvre littéraire pouvait prétendre à une interactivité bien plus conséquente. En effet, nous ne trouvons rien sur l'auteur Roger Martin du Gard, rien sur la période historique, aucun document sur l'assassinat de Jean Jaurès ou encore sur la Grande Guerre. C'est franchement regrettable.
Une filmographie et quelques images d'archives concernant Jean Yanne auraient pu enfin apparaître pour rendre un dernier hommage à la fois à l'homme et au comédien talentueux qu'il était.


Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
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