Le sourire de ma mère

L'histoire

Ernesto, peintre reconnu, apprend par le mystérieux Don Pugni, secrétaire du non moins énigmatique Cardinal Piumini, que l’église veut sanctifier sa mère.



Ernesto est choqué par cette nouvelle, non seulement parce qu’il comprend que sa famille l’a tenu dans l’ignorance, mais aussi que cet évènement est en complète opposition avec sa vie d’artiste, d’homme libre et athée. En l’espace de quelques heures, les pressions pour qu’il participe au processus de béatification s’intensifient. Les conflits explosent. Le souvenir de sa mère et de son sourire le plonge dans le désarroi qui va le pousser à reconsidérer son passé, et à vivre différemment le présent.

Critique subjective



L’histoire du film a peu de chance d’arriver à la multitude mais elle est représentative des bouleversements qui peuvent survenir lorsque l’on se trouve confronter à une institution qui influence notre vie contre nos convictions et nos aspirations propres.


Le sourire de ma mère c’est le sourire énigmatique d’une femme dont les fils nous donnent l’impression d’avoir été une drôle de mère. Le film nous livre quelques clefs pour esquisser le caractère de cette femme postulante à la béatification mais un certain mystère est conservé aussi trouble que les motivations de ceux qui veulent qu'elle devienne une sainte.
Ce film iconoclaste qui a reçut à Cannes une mention décrit un microcosme oecuménique inquiétant et intriguant. Les luttes de pouvoir y semblent très présentes et tout le monde autour de cette béatification sont autant de comploteurs possibles. On ressent l’acteur principal, Ernesto le peintre comme cerné par sa famille qui a intérêt à avoir un membre de la famille béatifié.

Les personnages sont très forts et l’on perçoit pleinement leurs caractères secrets, intrigants. Sergio Castelitto qu’on a pu voir dans « Va savoir » est particulièrement efficace dans le rôle de l’artiste athée. Une des scènes du film est particulièrement étonnante, étrange et inquiètante à la fois car il s'agit d'un duel entre Ernesto et un noble italien. Ce dernier le provoque en duel afin d'obtenir réparation car Ernesto qui a hérité du sourire béat de sa mère a sourit de manière impromptue lors d'une des dicussions à propos de la possibilité d'évincer le pape du pouvoir et de rétablir une monarchie. C'est une scène un peu surréaliste mais on peut supposer que ce genre de projet n'est pas abscent du microcosme italien autour du Vatican.

Le film est bien servit par une bande son qui renforce l’impression solennelle et mystérieuse que l’on ressent et qui est nécessaire compte tenu des lieux dans lesquels se déroulent l'histoire.

Le réalisateur dénonce l’obscurantisme et la compromission d’autant que la béatification présentée ici semble d’avantage servir les intérêts d’une famille pour laquelle les retombées et les avantages ne sont pas négligeables.

Le caractère intriguant est rendu par une mise-en-scène tout en clair-obscur. Mention spéciale pour la lumière et les décors qui fournissent un cadre grandiose à cette intrigue.

L’image est impeccable et met bien en valeur les décors intérieurs et les vues de la ville italienne. La lumière du film a été très soignée et le dvd retranscrit correctement le clair obscur qui ponctue le film.

Rien à dire, le son est pur et les passages où un des personnages chante est électrisant. On a un son d'une très bonne qualité.

Les suppléments offrent surtout deux entretiens radiophoniques intéressants d'une durée totale d'1 heure et diffusés par France Culture. Globalement l'interface est graphique et élégante.