Sans motif apparent

L'histoire

 

Un policier, Jack Friar (Samuel L. Jackson), sur le point de partir en vacances, accepte de donner un coup de main à l’une de ses voisines. Il s’agit de l’aider à retrouver sa fille fugueuse qui est partie avec son amoureux. Jack entreprend de frapper aux portes du quartier où est censé habiter le garçon, mais il ne trouve rien. Au moment où il décide de rentrer chez lui, il aperçoit une dame âgée qui a renversé son sac à provision devant sa maison.

Serviable, Jack aide la dame à récupérer ses affaires et l’accompagne chez elle. Alors qu’il lui raconte ce qu’il cherchait : un jeune homme blond aux yeux bleu, un pistolet est pointé sur sa nuque et un malfrat blond (Doug Hutchison) lui assène un coup de crosse pour l’assommer. Jack se réveille pour découvrir qu’il est prisonnier d’une bande d’escrocs sur le point de monter un gros coup…

Critique subjective

Le film, réalisé par Bob Rafelson (le facteur sonne toujours deux fois), s’inspire d’une nouvelle écrite par Dashiell Hammett : « The House on Turk Street » dans les années 20. Dashiell Hammett  est surtout connu pour son roman « The Maltese Falcon » (le Faucon Maltais) qui inspira le célèbre film avec Humphrey Bogart, réalisé en 1941. L’auteur est un spécialiste dans la création d’athmosphère pour des films « noirs ». Le scénario de Hammett a tout de même été fortement modernisé pour le film.

Dans « Sans Motifs Apparents », le réalisateur décide de confronter l’acteur Samuel L. Jackson, qui joue le rôle d’un policier de bas étage, diabétique et grand amateur de violoncelle, à une bande de truands hétéroclites. Celle-ci est dirigée par Stellan Skarsgard, truand cynique et sadique qui ne perd pas de vue que toute effusion de sang lui fait risquer de lourdes peines de prison. Il tient sous sa coupe la belle Milla Jovovich qui lui sert à appâter un banquier trop naïf.

L’ancienne top modèle joue ici pour la première fois un véritable rôle de femme 'presque' normale, après son rôle de « quasi divinité » dans « le Cinquième Element » ou de tueuse de morts-vivants dans « Resident Evil », sans parler du rôle principal qu’elle a tenu dans « Jeanne d’Arc ». Décriée par la critique, elle interprète pourtant ici parfaitement son rôle de femme à l’apparence fragile parfaitement capable de manipuler les hommes qui l’entourent. La belle photographie du film permet à l’actrice d’exprimer pleinement ses émotions lors de superbes gros plans de son visage.

Samuel L. Jackson joue parfaitement son rôle de policier qui se laisse tenter par la possibilité de devenir un ripoux et qui ne reste pas insensible aux charmes de la belle Milla Jovovich. Les seconds rôles sont un peu en-dessous et ne sont pas toujours servis par leurs dialogues, parfois un peu ridicule. Le film parvient à maintenir un rythme satisfaisant en alternant le casse et le huis clos Jackson/Jovovich, mais certaines scènes ne sont pas tout à fait dans le ton et ont tendance à casser légèrement ce rythme.

« Sans Motifs Apparents » reste tout de même un bon polar dont la fin est intéressante et inattendue. La grande qualité technique de ce DVD permet de profiter du spectacle de manière optimale et sera à même de satisfaire tous les amateurs de films policiers.

Le transfert de ce film sur DVD a été parfaitement réalisé. L’image est belle et précise. Les couleurs sont parfaitement équilibrées et saturées quand il le faut. Lorsque c’est nécessaire, les arrières plans sont parfaitement définis et le réalisateur joue très bien avec la lumière et les clair-obscure pour donner une ambiance à son film. La définition est excellente et des gros plans permettent d’apprécier à la perfection le grain du visage des acteurs. Enfin on ne remarque aucun problème de compression sur ce film dont l’image est finalement sans défauts !

Le DVD est proposé avec deux pistes sonores en Dolby Digital 5.1 française ou anglaise. La seule différence entre ces deux pistes est la voix des acteurs qui sont très bien doublées en français. De ce fait, on ne perdra rien à choisir une piste plutôt que l’autre, ce qui est assez rare sur un DVD ! L’équilibre de ces pistes est excellent. La spatialisation et les effets surround sont parfaitement maîtrisés et toujours utilisés à bon escient. La musique est agréablement répartie dans l’environnement sonore et le bon équilibre tonal permet de profiter des beaux morceaux de violoncelles qui agrémentent certaines scènes du film. Les basses sont bien utilisées, sans abus. On note en particulier la scène d’orage en début de film (à 5 minutes) où les grondements du tonnerre et les éclats de la foudre sont très bien dosés : on s’y croirait. De même, la scène dans les embouteillages (à 25 minutes) démontre le bon équilibre de la spatialisation car on a vraiment l’impression d’être dans le film. La qualité de ces pistes sonores est pour beaucoup dans le plaisir du spectateur.

Pour cette édition DVD, l’éditeur Fox Pathé Europa nous propose de petits suppléments qui n’apportent finalement pas grand chose au film. On retrouve la classique bande annonce, proposée ici en VO et en VF et une featurette, pompeusement nommée « Making of ». En fait, ce documentaire de 14 minutes est une succession d’interviews des acteurs qui font la promotion du film, entrecoupés de nombreux extraits. On apprend quelques anecdotes sur le tournage, mais l’ensemble est finalement bien maigre.

Heureusement, l’éditeur se rattrape sur les menus, qui sont esthétiques, même s’ils restent assez sobres.