Le Film
Critique de Loïc Blanchefleur
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
100 min
Nb Dvd
1
Comme son nom l'indique, le film est le journal filmé du réalisateur,
le constat plein d'humour et d'amertume d'une Italie contemporaine vue par le regard, le discours critique du citoyen italien à la fois amusant et sérieux qu'est Nanni Moretti.
Synopsis : Un quadragénaire solitaire flâne sur son vespa dans les rues de Rome en période estivale. Il rejoint un ami pour une retraite qui les entrainera peu à peu dans l'errance, à travers les îles italiennes, ne se satisfaisant jamais d'une seule d'entre elles. Suite à une maladie insupportable et inconnue, le personnage plonge peu à peu dans l'aliénante spirale des médecins incompétents.
Le film est donc découpé en trois chapitres :
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Sur ma vespa : documentaire en période estivale ou une promenade musicale en vespa à travers les rues de Rome. Nanni Moretti joue son propre rôle (puisqu'il s'agit de son journal intime). Emprunt aux souvenirs et désirs que lui apporte cette ville, il interpelle les habitants des quartiers visités. Il danse littéralement avec son vélomoteur sous la musique que lui évoque la vie dans la ville. Nous sommes dans la tête d'un homme qui vieillit mais qui reste un éternel adolescent. Il faut voir la scène où il rencontre, comme par hasard, l'actrice Jennifer Beals du film Flashdance qui lui a donné envie de danser. Bien sûr, tout ceci est de l'ordre du fantasme réalisé grâce à la mise en scène magique du cinéma. Néanmoins, il n'en reste pas critique envers sa génération qui ne le représente pas, envers une vie qui ne lui ressemble pas, envers un cinéma qui ne lui ressemble pas. Les extraits de films qui parsèment ce journal montrent son insatiable besoin de cinéma (en plus d'être réalisateur, Nanni Moretti possède une salle de cinéma dans la vraie vie). La scène, où il relit à un journaliste honteux ses invraisemblables critiques de cinéma, est jouissive pour un cinéaste comme lui. Dans toutes les scènes de ce premier chapitre, il fait ce qu'il lui plaît, comme il lui plaît.
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Les îles : fiction initiatique à travers plusieurs îles du protagoniste accompagné d'un ami ,cherchant définitivement à travailler dans le calme et l'inspiration (l'un sur un scénario, l'autre sur Ulysse de James Joyce). Hélas pour eux, ils rencontrent sur ces îles des populations peu communes, où l'étrange semble avoir pris d'assaut chaque habitant. Sur l'une d'entre elles, l'aliénation automobile prime, sur une autre, les enfants uniques des habitants semblent avoir pris le pouvoir... chaque île devient source d'errance pour les deux étrangers en quête d'absolu, de terre promise, comme autrefois pour le héros de l'Odyssée d'Homère. A noter la scène où le spécialiste d'Ulysse devient dépendant malgré lui des chants (des sirènes?) de la télévision italienne regardant de façon obsessionnelle des séries. Il faut voir encore la scène du médiateur que joue Nanni Moretti, passeur des prochains épisodes d'« Amour, gloire et beauté » entre son ami et des touristes américains sur l'île au célèbre volcan Stromboli (où Rossellini filma Ingrid Bergman en 1949). Ici l'antique et le cathodique se rencontrent avec humour et poésie, gardant une pointe d'amertume sur le rôle de transmission et de dépendance que peut offrir la télévision.
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Les médecins : reprise filmée d'un événement dramatique qu'il a vécu et subi; la maladie, le cancer. Ce qui frappe tout d'abord dans ce chapitre, ayant pris pour scénario les ordonnances de chaque médecin rencontré tour à tour vainement, c'est la différence de ton. La légèreté fait place au drame sans rentrer dans un principe larmoyant et facile.Il suffit juste de savoir par Nanni Moretti que les images qui suivent sont vraies pour que tout ceci prenne une autre direction. Savoir puis voir ces images crédibilisent la reconstitution qui suit. Aussi, grâce à cette séquence, les deux autres chapitres précédents prennent plus de poids. Cette remise en question du monde qui l'entoure, peuplé ou dépeuplé, fuyant ou proche, séduisant et aliénant, révèle une certaine angoisse du monde. Finalement, l'angoisse se dissout dans un verre d'eau, remède optimiste, pied-de-nez poétique qui résume assez bien cette comédie fraîche et limpide que nous offre ce cinéaste d'une grande profondeur critique.
NB : Mieux vaut écouter le film en V.O pour apprécier la voix italienne de Moretti.
Nanni Moretti explique ses intentions dans les Cahiers du Cinéma en 1998 :
« A travers la métaphore du match dans Palombella rossa, à travers les trois parties de Caro diario, et à travers Aprile, il y a une tentative de raconter ce pays, mais pas de manière frontale, en y mêlant mon sentiment face à ce qu'il se passe ici. Il y a la recherche d'un style qui exprime ce sentiment, et celle d'un mode de narration qui accompagne ce sentiment... »
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1
La qualité initiale de l'image : les contrastes et les couleurs vives ont été sauvegardée dans le transfert du dvd. La définition de l'image reste correcte.
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
1.0
Italien
1.0
Dolby digital.
Le mixage est très important et garde une certaine clarté.Le monologue du personnage et les nombreuses musiques et chansons s'accompagnent sans difficulté(surtout dans la première partie).
Les dialogues sont clairs et compréhensibles.
Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
15 min
Boitier
Amaray
La bande annonce. La filmographie du réalisateur. Certaines scènes commentées par Alexandre Tylski, directeur de la revue Cadrage dont l'analyse descriptive évidente est peu enrichissante, par contre ces propos sur l'auteur et l'ensemble du film ne sont pas négligeables.
Par contre, où est le court-métrage « The last customer » vanté sur la jaquette?
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage