Link

Synopsis.

Jane Chase (Elisabeth Shue), jeune etudiante en zoologie, a trouvé un job pour l'été chez le Docteur Steven Phillip (Terrence Stamp), celebre anthropologue. Elle est recue par Link, maitre d'hotel stylé qui n'est autre qu'un chimpanzé. Dans la maison, deux autres pensionnaires: Vaudoo, une femelle chimpanzée et son fils Imp, un bebe attendrissant et affectueux.

Critique Subjective.

Prix spécial du Jury.

Primé en 1986 au feu festival d'Avoriaz et sa célèbre station  de ski où votre dévoué rédacteur  séjourne de temps en temps l'hiver afin d'en perpétrer le côté jet set, Link accuse tout de même plus de 18 ans d'âge... On aurait pu craindre qu'il ait mal vieilli (j'en gardais en mémoire de vagues images d'une diffusion sur une chaîne cryptée à l'époque, comme une madeleine de  Proust), or ce n'est point le cas et nous allons voir pourquoi.

Link, c'est avant tout une ambiance oppressante.

Une ambiance liée à un huit clos mi "Shining-nien", mi Hitchcockien. Imaginez vous en Ecosse, seul dans une vieille demeure de flibustiers au bord d'une falaise où les vagues viennent se fracasser sur les rochers. Autour de vous rien, à part des belles prairies verdoyantes où il ferait bon flaner si elles n'étaient envahies de mystérieux chiens errants et féroces... Rajoutez à cela que votre hôte disparaisse mystérieusement vous laissant seul avec ses 3 drôles de chimpanzés bigrement intelligents et surtout 10 fois plus fort que vous et dont le comportement est plus qu'inquiétant... Que feriez vous... ? Partir en courant (il n'y pas de voiture...), n'y songez même pas....

Et bien c'est dans cette situation que Jane, venue rejoindre le célèbre professeur d'anthropologie Steven Phillip pour l'aider à mener à bien ses travaux sur les chimpanzés, va se retrouver...

Une montée en tension qui va crescendo.

Autant au début tout va bien, Jane apprend à connaître les chimpanzés, autant des petits détails viennent semer le trouble et le malaise (Link vient observer Jane quand elle prend son bain...La chambre de sa porte s'est ouverte la nuit,...) Trés vite on va se méfier des chimpanzés et en particulier de ce vieux Link... On va ressentir ce frisson que l'on rencontre quand un chien si gentil pour vous laisser rentrer chez lui se met à grogner au moment d'en sortir et que son maître a disparu, vous laissant seul face à face... Bref, inutile d'en dévoiler plus pour éviter de gâcher votre plaisir.

Pas d'effets sanguinolants, mais une angoisse bien maîtrisée.

Richard Franklin a su éviter de tomber dans les pièges sanguinolants grand guignol des films d'horreur (genre Halloween 15 et Vendredi 13 No 178) où le méchant trucide des étudiants planqués dans des placards. Ici on nous propose un scénario original, bien ficelé, donnant une délicieuse angoisse . De par sa façon de filmer la vision des chimpanzés, le huit clos qu'il crée autour de cette mystérieuse demeure dont on est prisonnier mais où pourtant on se sent si bien quand on sait qu'on a fermé toutes les portes et laissé les chimpanzés dehors... Seule la fin du film manque peut être d'un peu de maitrîse et laisse sur sa fin, quoique...(question de goût personnel, on va dire). On notera aussi la performance d'acteur assez extraordinaire du chimpanzé jouant Link.

Conclusion.

De par tous les éléments cités ci dessus, Link n'a quasi pas pris une ride et le mécanisme de terreur fonctionne toujours aussi bien. Tout concorde à nous faire frissonner : ambiance, lieu, personnages, et scénario. Bref le jury ne s'y était pas trompé, du tout bon ! Plus proche de fantastique que de l'horreur pure, Link de par son originalité mérite d'être revu ou découvert.

A part le téléphone, le reste n'a pas trop vieilli.

Au vu du pléthorique choix des pistes sonores (une...), on pouvait craindre que l'image ait fait l'objet de restrictions budgétaires aussi. Ouf ! On s'en sort bien, l'image a bien été travaillée. La définition est assez fine, un peu de grain malgré tout, le contraste pas mal et seules les couleurs peuvent paraître un peu terne. La compression est bonne. Le côté vieillot est du aux éléments du décor un peu "kitch" lié aux années 80 : téléphone, ordinateur monochrome, magnétophone à gros boutons et four micro ondes high tech ! ;)

Carton Rouge.

Oui, la il faut le dire c'est carton rouge à Studio Canal qui ne propose même pas de VO pour ce film...Passe encore que ce soit qu'une simple piste stéréo mais quand même...ne proposer qu'une piste française...

Heureusement, cette unique piste s'en sort assez bien avec des dialogues clairs (des fois un "chouilla" inégaux) et des effets stéréo qui donnent par moment une assez bonne spatialisation et accentuent l'ambiance. Bref, on aurait pu craindre le pire... on a droit au minimum syndical...

Menus : Animés, un peu basiques au niveau du curseur (un singe) mais dans le ton du film et fonctionnels.

Bonus : Une bande annonce et on rentre à la maison.

Bande annonce du film (1m43s) : en français et son monophonique d'origine... (oui, oui meme pas de stéréo...)

Conclusion : Link est un excellent film fantastique, primé à Avoriaz en 1986, qui vaut par son angoissante ambiance en huit clos et l'originalité de ses personnages. Malheureusement démuni de bonus et affligé du minimum syndical en matière de piste audio (1 VF stéréo), il aurait mérité un bien meilleur sort. A voir tout de même pour les amateurs de ce genre de film, à découvrir pour les autres. A quand une version VO 5.1 ?