L'artiste :
Avec 21 albums pour une carrière de plus de 30 ans, Joni Mitchell est une artiste majeure de sa génération. Auteur/musicien/inteprète mais aussi poétesse ou encore peintre, c'est d'une Artiste, avec un A majuscule, dont il s'agit ici.
Tori Amos,
Seal,
Annie Lennox ou bien
Prince se sont déclarés influencés par
Joni Mitchell. Ses oeuvres ont très souvent inspiré de nombreux artistes, et non des moindres, dont certains se sont aventurés, avec plus ou moins de bonheur, à l'exercice des reprises. On peut citer
Marianne Faithfull ou
Dave Stewart & Barbara Gaskin qui ont chanté "
Amelia" ou bien encore "
Free man in Paris" interprété par
Big Faith,
Neil Diamond,
Elton John et
Jonathan King. Mais c'est "
Both sides now" qui détient le record avec plus de trois cents reprises !
Le DVD :
La prestation en question a été filmée au County Bowl de Santa Barbara (Californie) lors de la tournée de 1979 en Amérique du nord. Joni Mitchell est en tête d'affiche mais on retrouve sur scène du beau monde avec
Pat Metheny (guitare),
Jaco Pastorius (basse),
Don Alias (batterie), Lyle Mays (claviers),
Michael Brecker (saxophone) et
The Persuasions aux choeurs qui, du reste, officiaient en première partie. Ce concert a été diffusé sur les chaînes cablées US puis édité en VHS, Laserdisc et enfin DVD. La programmation reprend des titres des albums
Hissing the summer lawns (1975),
Court and spark (1974),
Mingus (1979) mais surtout (six titres) du célèbre
Hejira (1976).
De la mélodie pop au passage plus jazz, en passant par les solos teintés de fusion, ce sont bien différentes ambiances qui sont distillées lors du programme. Bien sûr, les qualités d'interprète de Joni Mitchell et la superbe technique de ses musiciens "d'élite" n'est pas à mettre en doute. Et pourtant, on a du mal à entrer dans ce spectacle qui ne parvient pas vraiment à s'affranchir de son côté académique. A noter au passage que le public est bien sage et qu'il ne se manifeste que parcimonieusement, ce qui n'est pas l'habitude outre-atlantique. Les solos de
Jaco Pastorius et de
Pat Metheny ne laisseront pas non plus un souvenir impérissable, tout comme la mise en image typée "amateur" avec des microphones flous en plein champ et autres travelling hasardeux (par exemple à 24min20). On a également du mal a intégrer les quelques images insérées tout au long du show, celle de James Dean, celle d'un loup dans la neige ou encore celles des revues de Las Vegas : procédé peu efficace pour centrer l'attention sur un spectacle. L'arrivée de
The Persuasions sur
Why do fools fall in love ? laisse augurer d'une fin plus vivante mais il n'en est rien: le dernier titre Shadows and light a bien du mal à nous sortir de notre léthargie engendrée par une froideur qui n'est pas la "marque de fabrique" habituelle d'une Joni Mitchell tellement talentueuse ...
Tracklisting1 - Opening (1min58)
2 - In France they kiss on main street (4min08)
3 - Edith and the Kingpin (4min06)
4 - Coyote (5min)
5 - Free man in Paris (3min28)
6 - Goobye pork pie hat (5min54)
7 - Jaco's solo (4min03)
8 - Dry cleaner from Des Moines (4min18)
9 - Amelia (6min03)
10 - Pat's solo (3min54)
11 - Hejira (7min08)
12 - Black crow (3min52)
13 - Furry sings the blues (5min34)
14 - Raised on robbery (4min25)
15 - Why do fools fall in love ? (2min22)
16 - Shadows and light (5min32)
17 - Credits (1min19)
En conclusion :
Les qualités intrinsèques de l'artiste principale et de ses musiciens devaient concourir à nous offrir un moment musicalement intense, il n'en est rien. Le traitement technique et la pauvreté de l'interactivité, malheureusement, ne diminuent en rien la déception éprouvée au visionnage. Les fans de l'artiste pourront toujours se consoler avec le titre
"woman of heart and mind" ...