La Bataille d'Alger

Genre
Pays
Algérie (1965)
Date de sortie
mardi 9 novembre 2004
Durée
121 Min
Réalisateur
Producteurs
Saadi Yacef
Scénaristes
Saadi Yacef
Format
Dvd 9
Informations
Complémentaires
Une projection du film eut lieu le 27 août 2003 au Pentagone, à laquelle ont assisté des officiers d'Etat-Major et des civils. Dans son édition du 7 septembre, le quotidien américain The New York Times faisait état de propos tenus par un responsable du ministère, déclarant que "ce film donne une vision historique de la conduite des opérations françaises en Algérie" et que "sa projection était destinée à provoquer une discussion informée sur les défis auxquels les Français ont dû faire face". En d'autres termes, le haut commandement américain tentait d'étudier les erreurs de l'occupation française en Algérie afin de trouver une issue aux drames suscités par la présence des troupes américaines en Irak. Le 9 janvier 2004, le film ressort sur les écrans aux Etats-Unis. Après une projection spéciale deux jours plus tôt à Bethesda (Washington, DC), en présence de Saadi Youcef, La Bataille d'Alger est montrée à New York, Los Angeles, Pasadena, Chicago, Washington, et plus d'une douzaine de villes des Etats-Unis. Suivi d'un remarquable accueil critique et public, le film rapporte plus de 500 000 dollars de recettes.
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Français
Oui
Oui
Non
Le Film
Critique de Fabrice Navarro
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
121 min
Nb Dvd
1


Synopsis.

De 1957 à 1960, l'affrontement sanglant entre les paras du colonel Matthieu et les troupes du FLN pour le contrôle de la Casbah durant la guerre en Algérie inspirée du récit de Saadi Yacef, l'un des anciens chefs politiques du F.L.N pour la zone d'Alger et qui joue son propre rôle.

Critique Subjective.

Un film sulfureux.

1965 : Interdit en france

1966 : LION d'OR au festival de Venise. 3 Nominations aux Oscars (meilleur film étranger, meilleur réalisateur,meilleur scenario)

1971: Sortie en France, très vite retiré des écrans suite aux menaces d'attentats.

2003 : Projeté au Pentagone pour essayer de mieux gérer l'occupation de l'Irak. En clair, le haut commandement amèricain tente d’étudier les erreurs de l’occupation française en Algérie afin de trouver une issue aux drames suscités par la présence des troupes américaines en Irak. Selon Garry Casimir, spécialiste :, le film peut être vu comme une expérience de cinéma-vérité de ce qui se passe quand une nation occidentale s’impose d’elle même au peuple musulman.

2004 : Re- sortie aux Etats-Unis dans une vingtaine de Villes, présentation au Festival de Cannes

Un film historique.

Tourné seulement 8 mois après la fin des évènements d'Algérie, ce film permet de comprendre, de voir comment s'est organisé la rebellion pour l'indépendance de l'Algérie en 1957 et 1960.

1964.L’Algérie a gagné son indépendance. Saadi YACEF s’est battu pour libérer son pays et là, il vient de créeer CASBAH FILMS. Il veut mettre sur pieds un film retracant ces années de lutte. Il monte une co-production entre l’algérie et l’Italie et contacte Gillo PONTECORVO. Ce dernier accepte, à condition d’avoir une autonomie de point de vue et une totale liberté artistique.

Gillo PONTECORVO et Franco SOLINAS se plongent dans six mois de recherches intensives : Ils fouillent les archives de police, relisent  la presse de l’époque, interrogent aussi bien des vétérans des troupes francaises que des révolutionnaires algériens. A tout cela s’ajoutent les propres souvenirs de Saadi YACEF, qu’il a couché sur papier en prison, après avoir été arrêté par les francais.

Gillo PONTECORVO obtient l’autorisation de filmer sur les lieux mêmes de la bataille d’alger, y compris dans les anciens quartiers généraux des forces françaises dont les décors parfois délabrés sont reconstitués sur place. L’objectif : retracer la géographie exacte des événements. Dans la casbah, les rues sont si étroites que seules les caméras à l’épaule peuvent être utilisées.

Un trés bon film presque...objectif.

Au final, Pontecorvo signe un trés bon film, avec des éléments historiques il crée une histoire, un colonel Matthieu qui n'a jamais existé mais qui est tellement crédible qu'il aurait trés bien pu faire partie de l'histoire. Pontecorvo évite toute forme de clichés et filme la réalité de l'époque. D'un côté la Casbha, de l'autre les quartiers européens sans tomber dans une vision manichéene où les bons seraient les algériens et les français les méchants. Non, il montre l'atrocité et la bêtise de la guerre des 2 côtés avec entre autre les morts d'enfants innocents dont la fameuse image 'scandale' d'un enfant français en train de manger une glace avant que la bombe n'explose dans un café. Sa vision des combattants du FLN est fidèle, et celle de Matthieu, colonel des paras, d'une étonnante justesse et crédibilité bien loin des clichés à la rambo et le rendant profondément humain et intelligent.

On reprochera (?)  juste à Portecorvo, malgré sa recherche d'objectivité, de donner l'impression d'avoir choisi son camps (celui des fellaghas) en faisant de longs plans, accompagnés d'une trés belle musique, sur les morts algériennes quand il en accorde beaucoup moins aux morts françaises aprés les 3 attentats à la  bombe simultanés. Impression qu'il confirme dans une interview sur le 2ème DVD où il  déclare sa sympathie au peuple qui se bat pour son indépendance.

Mais une vision quelque peu manichéene d'Alger...

Car si l'on se fie à la vision d'Alger que Pontecorvo nous propose, on avait d'un côté les européens vivant dans les beaux quartiers comme il le présente dans le film, et de l'autre les algériens "parqués" dans la Casbah. Or cette vision est galvaudée. Contrairement à ce que l'on pourrait croire il y avait une mixité des populations dans les quartiers européens entre européens et algériens. Pour exemple flagrant, certains chefs politiques du FLN vivaient dans les quartiers européens et non pas reclus dans la Casbah.

Ce n'est qu'à partir des évenemments de 1956, que la donne a changé avec le "bouclage" et la mise en place de barrages filtrant autour de la Casbah. A partir de ce moment là, les algériens pouvaient toujours aller dans les 2 quartiers, mais si un européen s'aventurait dans la Casbah rien ne garantissait qu'il en ressorte. Et cette réalité Pontecorvo ne la montre pas.

Autre aspect non évoqué par Pontecorvo, les luttes internes au sein même du FLN, puique qu'au cours de cette bataille eurent lieu des réglements de compte entre partisans du FLN (on en devine un dans le film) et que plusieurs membres du FLN ont choisi de rejoindre l'armée française, aspect totalement occulté durant le film.

Le film s'arrêtant en décembre 1960, il n'est jamais question de l'OAS, créee en 1961.

Ceci dit la "Bataille d'alger" n'est pas un film qui  se raconte, mais qui se voit et se vit.

Conclusion.

Un film superbement bien réalisé et joué, symbôle d'une époque et qui devra rester dans toutes les mémoires, aussi bien algériennes que françaises, comme le souvenir d'un énorme gachis...
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1


Un superbe aspect vieux documentaire.

Pontecorvo le dit, il a passé beaucoup de temps à chercher la photographie et la pellicule qu'il voulait utiliser pour obtenir le rendu final. Au bout du compte, l'image donne l'impression de voir de vieux documentaire tourné à l'époque donnant ainsi un effroyable réalisme et une grande authenticité au film. Exploit d'autant plus remarquable qu'il n'y a aucune récupération d'extraits de documents d'époque dans le film comme on pourrait le croire. Bref un joli faux vieux rendu en noir et blanc qui ne souffre pas d'aucun problème de compression ou autres.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
2.0


Rempli sa mission

Une piste stéréo dolby digital est présente sur le DVD. Point d'exploits ou d'effets faramineux. Non  mais des dialogues audibles et de belles musiques par moments. On notera  toutefois une saturation de la bande son sur certains passages aigus.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
75 min
Boitier
Amaray


Menus : Animés et sonorisés avec le beau thème musical du film, fonctionnels. Tout bon.

Bonus : Variés, instructifs et qui offrent un bon prolongement au film.

Le soucis de la vérité (16:12) : Dans un entretien récent, Pontecorvo revient sur les conditions de tournage du film et ses divers aspects (pellicule, photographie, acteurs, son , etc...)

Dans la peau d'un para (13:35) : Dans un entretien récent, Jean Martin qui joue le Cnl Matthieu, revient sur son rôle, les conditions de tournage et l'ambiance de la Casbah.

Alger 1956/57, retour sur une insurrection (17:42) : Benjamin Stora, historien revient sur les évènements de cette période avec une vision historique.

40 ans de bataille (5:42) : De sa sortie en 1966, à Venise, son interdiction en France, en passant par les USA et à nouveau la France en 2004, le récit tourmenté de la vie du film sur les écrans de cinéma.

D'une bataille à l'autre (19:20) : Yacef Saadi, personnage réel de la libération de l'Algérie, revient sur le livre retraçant la guerre vue du FLN pendant ses années de prison avant d'être gracié par De Gaulles. Il raconte son autre combat pour que son livre devienne film et sa rencontre avec PonteCorvo. Un monsieur empli de sagesse.

Diaporama (2:04) : de photos du film avec les bruitages sonores des scènes concernées.

Conclusion : Un film superbement bien réalisé et joué, symbôle d'une époque et qui devra rester dans toutes les mémoires, aussi bien algériennes que françaises, comme le souvenir d'un énorme gachis...Studio Canal nous propose une jolie édition double DVD d'un niveau technique tout à fait correct et de bons bonus.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
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