Troie

Titre Original
Troy
Genre
Pays
USA (2004)
Date de sortie
mercredi 17 novembre 2004
Durée
156 Min
Réalisateur
Producteurs
Warner Bros - Radiant Productions - Plan B Films
Scénaristes
David Benioff
Compositeur
James Horner
Format
Dvd 9
Informations
Complémentaires
Homère, d'après l'Iliade
Critique Cinéma
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Anglais
Oui
Oui
Non
Français
Oui
Oui
Non
Le Film
Critique de Geneviève Silva
Editeur
Edition
Collector
Label
Zone
2
Durée Film
156 min
Nb Dvd
2
L'histoire : Sous prétexte de laver l'honneur de son frère le roi de Sparte Ménélas (Brendan Gleeson) qui vient de se faire enlever sa jeune et belle épouse, la reine Hélène (Diane Kruger) par le jeune et beau prince troyen Pâris (Orlando Bloom), Agamemnon (Brian Cox) lance la gigantesque et puissante flotte grecque à l'assaut de cette cité paisible et réputée impénétrable qu'il ne possède pas encore, Troie. Pouvoir, gloire, honneur régissent les ambitions des Grecs partis à la conquête de ce royaume fortifié sur lequel veillent le roi Priam (Peter O'Toole) et son illustre fils aîné, Hector (Eric Bana). A quelques encâblures de l'armada, la voile noire du vaisseau d'Achille (Brad Pitt) aborde le premier sur le rivage. Guerrier assoiffé par la reconnaissance éternelle, il fait face à son destin avec la vaillance qui l'élève au rang de meilleur des meilleurs. L'amour d'un seul homme sera-t-il plus fort que l'avidité de pouvoir d'un autre ?



La critique : Inspiré de L'Iliade, oeuvre épique attribuée au poète antique Homère, "Troie" représentait une entreprise ambitieuse et colossale dans laquelle se sont lancés le scénariste David Benioff et la productrice Diana Rathbun. Mais le réalisateur, Wolfgang Petersen, a su relever le défi avec talent alors qu'il n'était pas facile de porter à l'écran cette fresque tragique intimiste à la dimension universelle.
Les difficultés pleuvaient de tous côtés, il fallait à la fois ne pas trop dénaturer les chants homériques, restituer fidèlement un monde vieux de 3000 ans, trouver les acteurs qui sachent prêter vie et authenticité aux personnages mythiques qui ont fait l'histoire et sont passés à la postérité : pléthore de questionnements ont donc dû hanter à la fois la récriture de cet épisode de la littérature occidentale et les choix de réalisation pour parvenir à un résultat aussi brillant et édifiant. Car oui, si l'on prend en considération les objectifs des personnes à l'origine du projet, le produit est parfait mais si, comme beaucoup de critiques, l'on écarte leur ambition première alors, effectivement, on trouve des défauts, des erreurs, des manques au regard de l'oeuvre littéraire. Alors, une fois encore, avant de porter un jugement trop hâtif, sachons apprécier le dessein initial.

A l'image du poème d'Homère, le film se divise en une partie pour le moins "statique" avec les avancées d'un camp puis de l'autre et une partie plus "évolutive" avec la crise finale marquée par la mort de Patrocle (Garrett Hedlund) qui sort Achille (Brad Pitt) de sa léthargie, de son orgueilleux isolement, et nous conduit au dénouement avec le fameux duel des champions tourné telle une véritable chorégraphie, la prise de Troie suivie de sa destruction entraînant dans son tourbillon les destinées.
Wolfgang Petersen nous place in medias res en nous plongeant aussi bien dans le thumos des personnages que dans le coeur des combats régis par la furia guerrière. Néanmoins, alors que le film nous confronte à un nombre important de personnages (jusqu'à plus de 1000 figurants), l'intrigue se construit essentiellement en binômes mettant en relief avec finesse et efficacité la psychologie de chacun. Ainsi, ce sont ces "face à face" révélateurs qui façonnent l'atmosphère, qui oeuvrent pour la dramatisation et font glisser dans la prescience de la vie et de la mort.

Hector (Eric Bana) et Achille sont les deux êtres d'exception que les deux acteurs interprètent avec le charisme qui fait d'eux des professionnels reconnus. La grande complexité psychologique du héros grec s'affine, se forge au fil de sa découverte de la guerre. C'est à la fois l'injustice, l'humiliation, la colère, le doute et la douleur qui le traversent l'aidant à acquérir une maîtrise de soi au point d'éprouver, à l'acmé d'une scène poignante, de la compassion. On sent, à travers le jeu du beau et talentueux Brad Pitt, que ce demi-dieu marginal, orgueilleux, insolent gagne en maturité et lucidité. Au miroitement de l'épée d'Achille répond alors la beauté flamboyante de cette volonté et de cette intelligence. De même, Eric Bana prête non seulement sa plastique mais aussi sa densité d'interprétation à cet être destiné à la fonction royale, à cet Hector à la fois chef, époux, fils de roi et père, descendant de Zeus qui voit d'un mauvais oeil le caprice amoureux de l'impétueux et puéril Pâris mais qui se range à ses côtés pour servir leur mère, Troie. Quel meilleur hommage pouvait alors leur rendre Wolfgang Petersen dans cette scène mémorable de l'affrontement des deux grands, pourvus de cette aristeria naturelle, de cette supériorité et cette valeur fondées sur le courage, qui encense leur beauté et leur puissance au moyen de plans superbes restituant une lutte à l'image d'une chorégraphie sensuelle et féroce à la fois. Virils et généreux, les deux hommes sont montrés dans un beau coeur à coeur.
Mais chaque rhapsôdie mise en scène révèle les autres puissants caractères de cette tragédie auxquels on ne peut rester insensible. Le magnifique Priam, à la tête d'un royaume florissant ne pouvait pas être mieux incarné par le grand Peter O'Toole qui crève l'écran dans l'interprétation de cette vieillesse douloureuse, attristée par la perte de son fils, le siège de Troie, la ruine de sa somptueuse ville prospère. Ce superbe roi à l'aveugle faiblesse pour Pâris qu'il accueille les bras ouverts avec sa conquête, Hélène, se charge d'une nouvelle dimension à la mort de son descendant. Mais c'est la force de son dernier regard qui en dit long sur le bilan amer qu'il tire de cette vie. Quant à Orlando Bloom (Pâris), Garrett Hedlund (Patrocle), Brian Cox (Agamemnon), Brendan Gleeson (Ménélas), eux aussi oeuvrent pour l'intensité dramatique de cette fresque avec la fragilité, la puérilité, la fougue, l'avidité, l'orgueil qu'ils représentent. Mais la guerre est aussi une affaire de femmes et les actrices de ce film, Diane Kruger (Hélène), Saffron Burrows (Andromaque), Julie Christie (Thétis), Rose Byrne (Briséis) ne font pas que de la figuration. Elles nourrissent l'intrigue et posent un autre regard sur l'amour et la violence guerrière accentuant ainsi le pathétique et le tragique de la condition humaine.
Enfin il faut saluer le réel souci d'authenticité, de réalisme de l'équipe de réalisation pour concevoir les batailles, les lieux, les vaisseaux, les costumes et surtout la légendaire monture: le cheval, ruse du grand Ulysse (Sean Bean) dont le rôle discret ne manque pas moins de pertinence dans l'évolution de l'histoire. Visuellement spectaculaire, techniquement irréprochable, l'image diurne ou nocturne illustre la crudité de l'horreur des combats pour mieux dénoncer la brutalité de la guerre, sublime la cité troyenne, sert le pittoresque esthétique de cette époque et salue l'ingéniosité d'Ulysse. Bref, la fluidité et la pureté de Wolfgang Petersen contribue à renforcer le souffle homérique de cette épopée pérenne.

Conclusion : L'atè, cette puissance redoutable, est donc restituée avec fidélité dans cette belle fresque. Car même si les Dieux ne sont pas réellement invités à jouer leur rôle, ils sont présents dans les paroles et dans l'action des hommes. Respectons donc ces choix d'autant que le combat homérique n'en souffre pas et resplendit d'une beauté sauvage aussi puissante que violente. De quoi faire pâlir les détracteurs du cinéma américain.

 
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.20:1


 Avec autant de costumes, paysages et autres scènes d'action, l'image se devait d'être à la hauteur, sous peine d'amoindrir fortement les sensations. Rassurez-vous, on n'est pas loin du zéro défaut avec un traitement vidéo absolument somptueux. Les détails sautent aux yeux, les images des cascades restent fluides, les couleurs sont naturelles et ne bavent jamais : le grand spectacle est bien présent et l'image occupe l'un des principaux rôles ...   

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Anglais
5.1


 VO et VF disposent du même format audio : le Dolby Digital 5.1. La restitution s'avère de bonne tenue mais le mixage est relativement sage, comparé aux images qui ne font pas dans la demi-mesure. Un environnement sonore orienté sur les voix frontales alors que les surround se réveillent lors des batailles, sans effet vraiment marquant. La musique s'en sort bien, même lorsqu'elle se mélange avec des bruitages. En revanche, les voix sont plus présentes sur la VF qui remporte le duel avec également une absence d'agressivité, contrairement à la VO.     

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
57 min
Boitier
Amaray avec fourreau cartonné


DVD 1
Le menu principal offre quelques images des principaux personnages qui défilent en fondu-enchaîné au rythme de la musique. L'habillage, sans être excessivement original, est assez beau mais la place réservée à l'inscription des différentes sections, trop rapprochée, est bien trop petite : la lisibilité et la navigabilité s'en ressentent.
-  Démarrer le film : lancement du programme principal.
- Accès direct à une scène : un triste chapitrage muet avec des petites vignettes fixes numérotées : on a vu mieux.
-  Langues : présentation brouillon pour la sélection de la version et de l'un des quatre sous-titres disponibles.

DVD 2
Moins inspiré, le menu général s'ouvre après une courte animation graphique sur le nom "TROIE". Plus figé, il s'avère néanmoins plus lisible que celui du DVD 1. Une musique accompagne la première page écran mais disparaît sur la seconde (sic !).
- "Au coeur de la bataille" (17min15 - DD 2.0 - VO s/t Fr) : on découvre les moyens mis en oeuvre pour réaliser les séquences de bataille depuis l'entraînement de figurants mexicains jusqu'aux duels dans toute leur violence. Un bonus intéressant qui permet de mieux apprécier encore l'esthétique donnée aux exploits guerriers.
-  "Des ruines à la réalité" (14min06 - DD 2.0 - VO s/t Fr) : il s'agit là d'un véritable hommage rendu aux décorateurs du film qui, tels des magiciens, ont redonné vie aux ruines de l'ancienne Troie en recréant leur propre version de cette étonnante, fascinante et légendaire cité. On découvre ainsi que l'ingéniosité n'a pas de limite pour satisfaire les yeux du spectateur.
-  "Troie : l'Odyssée des effets spéciaux" (10min59 - DD 2.0 - VO s/t Fr) : les techniciens des effets spéciaux nous révèlent quelques secrets techniques qui leur ont permis de montrer à l'écran la fabuleuse armada de 1000 vaisseaux et aussi ceux qui les ont secondés dans le rendu des combats brutaux de l'Antiquité. Une belle maîtrise des moyens techniques actuels.
-  Langues : même présentation que sur le disque 1.
- "Le Panthéon Grec" : une parenthèse culturelle qui nous brosse un portrait succinct des attributs de quelques dieux et déesses grecs. Un peu simpliste.
- Bande-annonce originale (2min02 - DD 2.0 - VO) : toujours très efficace, comme de coutume.

En considérant que nous avons affaire ici à un double DVD Collector, il va sans dire que c'est un peu léger d'autant que le sujet, la complexité du film et des personnages se prêtaient à un élargissement pertinent. C'est bien dommage !

 
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage