Coffret Misumi : Tuer, Le sabre, La lame diabolique

Titre Original
Kiru (Tuer), Ken ki (La lame diabolique), Ken (Le sabre)
Pays
Japon (2005)
Date de sortie
mercredi 16 février 2005
Durée
249 Min
Réalisateur
Producteurs
Daiei
Scénaristes
Kaneto Shindô
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Japonais
Non
Non
Non
Français
Oui
Non
Non
Le Film
Critique de Julien Sabatier
Editeur
Edition
Coffret
Label
Zone
2
Durée Film
249 min
Nb Dvd
3


L'histoire :

Tuer : enfant adopté devenu expert dans le maniement du sabre suite à un long voyage initiatique à travers le pays, Shingo va faire la lumière sur la tragédie qui entoure ses origines.

La lame diabolique : simple jardinier au service d’un suzerain perdant la tête, Hanpei va devenir un bretteur redouté après qu’un samouraï errant lui ait enseigné l’art du sabre.

Le sabre : incompris par ceux qui l’entourent, Kokubu n’aspire qu’à atteindre l’excellence dans sa pratique du kendo, un art martial qui régit sa pensée et toute son existence.

Critique subjective :

C’est sous la bannière de sa collection Les introuvables que Wild side video édite cette trilogie de la lame regroupant trois oeuvres du cinéaste japonais Kenji Misumi : Tuer (Kiru - 1962), La lame diabolique (Ken ki - 1963) et Le sabre (Ken - 1964). Au-delà de la place importante occupée par le sabre dans ces films, qu’il soit d’acier (Tuer, La lame diabolique) ou de bois (Le sabre), le choix des titres composant ce coffret est des plus éclairés tant ils affichent de nombreux points communs, ce qui justifiera, par ailleurs, une critique « groupée » des trois oeuvres.

Né en 1921 et disparu en 1975, Kenji Misumi réalisa une quarantaine de longs-métrages entre 1956 et 1974. Injustement considéré comme un metteur en scène mineur, Misumi reste surtout connu pour Zatoichi et Baby cart, les deux franchises absolument incontournables du film de sabre japonais auxquelles il contribua très largement (une certaine exubérance présente dans La lame diabolique préfigure d’ailleurs la seconde saga).

Si, dans les trois films du présent coffret, la forme prime assurément sur le fond, la teneur narrative des métrages ne doit en aucun cas être éludée. En effet, si les histoires sont simples, elles brassent néanmoins des thématiques fortes si l’on prend la peine d’y regarder de plus près.
Tuer relate le destin tragique de Shingo, un enfant adopté aux origines lourdes de secrets qui deviendra un redoutable guerrier, grâce, notamment, à une botte dévastatrice lui ayant été inspirée par un joueur de luth.
Dans La lame diabolique, il est aussi question d’un enfant « honteux » (on prête sa paternité à un chien !), Hanpei, placé dans une famille. En grandissant, Hanpei épouse la profession de jardinier et est engagé par un suzerain dont la raison flanche régulièrement. Aussi rapide à la course qu’un cheval au galop, Hanpei devient un bretteur hors pair après que le maniement du sabre lui ait été enseigné pendant une année par un samouraï errant.
Contrairement aux deux titres précédents qui se déroulent à l’époque féodale, Le sabre, adaptation d’une oeuvre de Yukio Mishima, voit son action située au début des années soixante, soit l’époque à laquelle le film fut tourné. Le sabre nous dépeint un club de kendo agité par l’opposition entre valeurs modernes et traditionnelles, une habile métaphore sur la situation socioculturelle du Japon, à l’époque comme aujourd’hui.
Prenant pour héros des personnages nobles habités par des valeurs fortes, les trois films montrent que la voie du sabre représente avant tout une démarche spirituelle qui implique un code d’honneur auquel il est impossible de déroger. A ce titre, Kokubu (excellent Raizo Ishikawa), le personnage principal du Sabre, pratiquant acharné du kendo animé par une volonté de fer, se révèle particulièrement éloquent.. Personnage typique des écrits de Mishima, Kokubu n’aspire qu’à un idéal de simplicité, de rigueur et d’excellence incompris par les autres.

Sur le plan visuel, Kenji Misumi signe une mise en scène splendide, à la fois classique et différente, autre dans le sens le plus noble du terme. Faisant preuve d’un sens aiguisé de l’épure avec lequel la beauté trouve sa source dans la simplicité, Misumi atteint une parfaite maîtrise du cadre (l’emploi du scope est à tomber par terre). Utilisant à merveille l’espace et jouant sur les perspectives, le cinéaste nippon, aidé par un découpage aussi précis que la forge d’un katana, transcende des couleurs magnifiques (Tuer, La lame diabolique) ou un noir et blanc somptueux (Le sabre) pour composer chaque plan comme un véritable tableau à la charge picturale enivrante. Du grand art, ni plus ni moins ...

Verdict :

Réalisant successivement Kiru (Tuer), Ken ki (La lame diabolique) et Ken (Le sabre), Kenji Misumi donnait donc trois titres de premier ordre à un genre auquel il consacra la majeure partie de sa filmographie : le film de sabre.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1
Fidèle à sa réputation de perfectionniste, l’éditeur Wild side video a indéniablement apporté un soin méticuleux à la qualité vidéo des trois métrages puisque les visuels présentés sont le reflet d’un véritable travail d’orfèvre. La définition, tout d’abord, est proprement époustouflante. On ne voit guère comment les films, tous âgés de plus de quarante années (ce qui n’est pas rien), auraient pu bénéficier d’un contraste plus pointu. Que ce soit pour les deux titres en couleurs (Tuer, La lame diabolique) ou pour le métrage en noir et blanc (Le sabre), le rendu des couleurs s’avère admirable. Pour couronner le tout (ou plutôt terminer en fanfare), la compression est totalement invisible sur les trois films. Bref, c’est avec un confort visuel inespéré (et bien supérieur à celui de nombreux films récents sortis sur support versatile !) que l’on peut donc (re)découvrir ces oeuvres de Kenji Misumi. Chapeau bas.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Japonais
1.0
L’éditeur, en bon puriste, a fait le choix de rester fidèle au format sonore original des trois films, à savoir le mono, en japonais uniquement. S’il y aura sans doute certains habituels détracteurs grincheux, ce choix est tout à fait respectable, et ce d’autant plus que le mono proposé est de haute volée. Une sérieuse restauration est passée par-là et les ravages du temps ont été littéralement effacés. Les trois pistes sont ainsi d’une clarté cristalline et font preuve d’une bonne dose d’énergie. Voix, effets sonores et bandes originales sont savamment dosés et procurent des conditions d’écoute de très bonne tenue. Là encore, on ne peut qu’encenser l’impressionnant travail réalisé.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
38 min
Boitier
Coffret
Hormis quelques bandes annonces, on relève un supplément spécialement enregistré pour cette édition : 31 minutes d’interviews. Si la longévité de la population japonaise constitue un phénomène démographique intéressant, elle permet aussi, accessoirement, d’entretenir de vive voix la mémoire, notamment cinématographique. Plus de quarante années après la réalisation des trois films, l’actrice Shiho Fujimura (Tuer), l’assistant réalisateur Mitsuaki Tsuji et le chef décorateur Akira Naito (qui, gravement malade et alité, a eu l’extrême gentillesse de témoigner malgré tout) évoquent leur rencontre avec Kenji Misumi et le comédien Raizo Ishikawa. Avec moult anecdotes à la clé, c’est surtout une volonté de faire les choses différemment à l’époque (surtout sur le plan visuel) qui nous est ici contée.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage