Alien Vs Predator

Pays
Etats-Unis (2004)
Date de sortie
mercredi 27 avril 2005
Durée
96 Min
Réalisateur
Producteurs
John Davis, Gordon Carroll, David Giler & Walter Hill
Scénaristes
Paul Anderson, Dan O'Bannon & Ronald Shusett
Compositeur
Harald Kloser
Format
Dvd 9
Informations
Complémentaires
"Quel que soit le vainqueur, nous serons tous perdants"
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Anglais
Oui
Non
Non
Français
Oui
Oui
Oui
Néérlandais
Oui
Non
Non
Le Film
Critique de Christophe Gauthier
Editeur
Edition
Collector
Label
Zone
2
Durée Film
96 min
Nb Dvd
2


SYNOPSIS

 Menés par un milliardaire industriel, scientifiques et archéologues se rendent en Antarctique afin d'enquêter sur des ruines pyramidales enfouies 600 mètres sous la glasse. Ces vestiges suggèrent l'existence d'une civilisation métissant trois cultures mythiques - aztèque, cambodgienne et egyptienne. L'équipe scientifique est néanmoins à des lieues de suspecter que cet endroit faisait autrefois office de sanctuaire sacrificiel, et au sein duquel Aliens et Predators s'adonnent à des joutes ancestrales.

 

 LE FILM, L’OBJET EN LUI-MEME

 

« Des évènements inattendus vont se produire »

 Qualités et défauts d’AVP se dessinent sous ces propres termes, sauf que le film nous fait miroiter une montée en puissance qui tarde à venir, et qu’il faudra attendre pas moins de cinquante minutes avant que les choses sérieuses ne daignent véritablement débuter. C’est au préalable le postulat cohérent d’une civilisation disparue qui vient apostropher le spectateur, la juxtaposition des cultures aztèque, cambodgienne et egyptienne promet beaucoup mais tarde à poser le décor antique d’un affrontement trop longtemps anticipé.

 La nécessité pour tout propos SF de trouver un « ailleurs » à la fois neutre et propice au récit est ainsi respectée. Le décalage du lieu et de l’édifice (une pyramide enfouie en plein milieu de l’antarctique) nous interroge et a pour vertu de proposer des décors crédibles et travaillés.

 

L’humain au sein d’un environnement menaçant, et l’ennui qui guette le spectateur

 Cela étant, une fois les préliminaires péniblement expédiés, le spectacle aurait gagné à davantage de claustrophobie, celle-ci non pas simplement délimitée aux décors, mais s’attachant à la notion de peur des humains lâchés en pâture au beau milieu de ce fatras, faisant rejaillir les angoisses des personnages plutôt que la démultiplication des scènes de combat. A défaut de souffle, c’est alors un véritable rythme qui manque au film pour combler nos attentes. Les vélléités bellicistes faisaient ici prétexte et ouvraient la voie vers un autre lieu commun aux deux franchises : la notion de traque (fondamentale et dont le dénominateur commun est l’humain), celle-la même qui pousse les protagonistes au bout de leurs limites, faisant ainsi monter la mayonnaise filmique. Par déni de ces points forts en puissance, il est dommageable que seul l’ennui guette le spectateur tapi dans l’obscurité.

 

Un Predator qui prend le dessus sur l’Alien

 S’il doit vraiment y avoir une issue au combat, plutôt que son alter ego Alien, c’est bien le Predator qui donne du corps au film, voire l’illusion de profondeur. Ainsi, la notion de rituel, brillamment amenée par occasions, se voit aussitôt éteinte, et ne répond pas aux attentes. Il y avait matière à utiliser rituels et offrandes afin de dramatiser un minimum le récit, les rites de passage spécifiques à un Seigneur Des Anneaux auraient pu trouver un écho au sein d’AVP. Mais en vain, n’est pas Peter Jackson qui veut.

 A la décharge de Paul WS Anderson, il est vrai que l’exclusivité accordée à l’action est un choix minimisant la part de risque. Mais c’est un constat qui intéressera davantage le producteur que le spectateur. On attendait plus de finesse de la part d’un réalisateur capable du meilleur (Event Horizon) comme du pire (Mortal Combat)

 

Prévalence des qualités sur les défauts ?

 A chaque médaille son revers, les maigres éléments de satisfaction rencontrés se situent justement dans cette capacité à montrer les franchises se démonter, bien plus qu’à démontrer. Ainsi la « cool attitude » des predators, assez jouissive, associée à une poursuite finale maîtrisée et donc parfaitement réussie. Tout ceci ne vient certes pas compenser l’usage stérile des décors en mouvement, qui font davantage penser à un mauvais recyclage de Dark City et autres Cube . Dans ces derniers cas, fond et forme frappaient un grand coup, se répercutant au sein d’un même grand tout cinéphilique, chose qui échappe à AVP dont la seule prétention reste bien de dégonfler nos neurones pour un temps. Et c’est donc de ce petit bout là qu’il faudra se contenter, d’un objet sympathique et frustrant, un OVNI sous contrôle mais sans folie ni véritable ambition.

 

L’humain pris à parti et pourtant résolument mis entre parenthèses

 Pris sous cet angle, AVP est une bonne série B qui s'appuie sur le spectaculaire plus que la psychologie. Pourtant, quelques éclairs de fulgurance au milieu de toute cette cacophonie nous laissaient entrevoir un potentiel inentamé. Si la part d’humanité au milieu de cette sauvagerie aurait dû constituer un atout fondamental (cf une scène très bien écrite où Weyland "Bishop" dévoile son cancer et affirme sa volonté de laisser une trace), ce potentiel reste inexploré et se limite au statut d’intermède dérisoire dont la seule utilité est bien de nous faire patienter jusqu’aux prochaines hostilités. Nul conflit en effet dans l’esprit du réalisateur. Celui-ci tranche sur le vif et nous convie à des festivités décérébrées. Le cahier des charges est ainsi respecté, mais nos attentes restent à combler.

 

Verdict

 En bref, vous l’aurez compris, si l’on oublie les quelques inepties disséminées ça et là (brillantissime mais qu’est-ce que vous faites ? distillé au copain predator, leitmotiv poussif de l’ennemi de mon ennemi est mon ami etc.) AVP prévaut surtout pour son côté jouissif qui ravira en quelques occasions les fans des deux franchises. Le travail sur les effets spéciaux et l’intégration sans faille des images de synthèse aux décors est une performance notable. Un montage pour le moins percutant lors des scènes de combat achèvera de convaincre ceux-là. Les autres, peut-être plus exigeants sur le fond, passeront leur chemin.

 Dans ces conditions, la collusion de ces deux heavyweights de la SF a-t-elle définitivement mis le spectateur KO ? Le différend sur ce point est à la mesure des attentes que chacun fondait sur ce projet. Pour en décider, il faudra attendre un rematch, ce qui est sûr c’est qu’à l’issue du premier round, la réunification des titres n’a pas eu lieu. Et puisque le final laisse présager d’une séquelle, attendons la suite des hostilités, plus exigeants que jamais sur l’intensité et la qualité du combat a venir …
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1


Définition exemplaire, l’image se pare d’atouts appréciables. Compression à l’avenant, le contraire aurait été regrettable sur la dernière partie du film, bien plus mouvementée. La colorimétrie respecte les souhaits du réalisateur, conférant parfois un aspect monochromatique à l’ensemble de la photographie.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Français
5.1
Anglais
5.1


Une piste DTS qui ravage tout sur son passage et fait preuve d’une précision chirurgicale, aussi bien dans sa capacité à solliciter les effets surrounds que dans la gestion à la fois fine, puissante et détaillée des basses fréquences. Ca dépote dans tous les sens et c’est tant mieux.

Petit bémol sur le doublage, le côté série B assumé de cette production ne nécessitait pas un grossissement des traits aussi caricatural. Pour cette raison là, les anglophiles préfèreront comme très souvent la piste DD5.1 en VO, toujours impressionnante bien qu’un chouia moins dynamique. Même remarque pour la piste DD5.1 FR, un peu moins ample que le DTS mais toujours nettement supérieure à la moyenne.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
432 min
Boitier
Amaray avec fourreau cartonné


DVD1

Présentation

Menus d’un goût discutable, néanmoins fidèles aux deux franchises. Chapitrage fixe.

Début alternatif

La version allongée de deux minutes n’apporte rien d’indispensable à la version cinéma, juste un prologue permettant à peine de resituer une ébauche d’intrigue.

 

Commentaire audio #1 de Paul Anderson, Lance Henriksen et Sanaa Lathan

 Le principe du commentaire n’inspire visiblement pas Sanaa Lathan, qui finit par nous le faire savoir. Un Paul WS Anderson, évidemment plus impliqué que ses acteurs, ne nous apprend rien en nous révélant avoir tiré le meilleur parti d’un budget qu’il estime assez bas, le but avoué étant de faire plus d’argent avec un budget modéré. Beaucoup d’anecdotes de tournage parfois amusantes, mais peu surprenantes. On se surprend au final à entendre Anderson conclure sur la présence de Michael Mann, affairé à son propre commentaire audio sur Collateral non loin de la.  A regrets ;-) …

 

Commentaire audio #2 d'Alec Ginnis, Tom Woodruff Jr. et John Bruno

 A préférer au premier, les intervenants semblent ici davantage concernés et nous font partager une passion bien plus audible que sur le premier commentaire audio.

 

Exclusivités coulisses

 Previews de Trouble Jeu, Electra, et Robots

 

DVD2 (environ 4h de bonus)

 
  • Pré-production


 Conception (vost 25mn) : Intéressant, toute la phase de conception détaillée sur fond de comics et storyboards, mais malheureusement plombée par l'autosatisfaction pour le moins agaçante de John Davis (producteur de Predator) et Paul WS Anderson.

 

L'atelier d'ADI (Amalgamated Dynamics Inc. vost 7mn) : Animation entre autres bestioles des Facehuggers et présentation du Predator (incarné par Ian Whyte, basketteur de 2.20m) ainsi que de ses armes.

 

Galeries de storyboards et concepts : Un classique du genre, les concepts représentant les nombreux artworks ayant inspiré les différents décors.

 

La conception et ses suppléments : Aisément dispensable, redite inutile.

 
  • Production


 Le making of (environ 1h) : Constitue le plat principal des bonus. On retiendra parmi la pléthore d'anecdotes que le site de Prague se justifiait pour de multiples raisons. Lance Henriksen nous dévoile par ailleurs ses impressions sur son rôle en particulier dans AVP et le resitue dans un contexte plus général. On regrettera là encore cette auto-congratulation béate, qui confine au nombrilisme et nous interroge sur la sincérité des propos formulés. On sombre parfois dans le sensationnel, davantage lié à l'auto-promotion qu'à l'information. On a vu plus décisif dans le genre.

 

Maquette du port baleinier (7mn) : On en tire de nombreux enseignements, notamment le primat accordé aux miniatures sur les images de synthèse, chose plutôt surprenante au vu de ce qui se pratique généralement par ailleurs. 

 

Sauter au visage et pondre des oeufs (vost 15mn) : Tout le savoir-faire de l'équipe dédiée. Minutie et précision d'horloger (les oeufs vont jusqu'à être numérotés par souci de rigueur) afin d'arriver à un résultat concluant.

 

Ennuis dans le tunnel (vost 4mn) : Episode des caméras menacées par un incendie, au grand dam du staff, qui tient à ses outils de travail ;-) on apprend aussi comment des trésors d'ingéniosité sont déployés afin de pallier à d'éventuels soucis logistiques.

 

Le making of avec supplément : Aucun autre atout que de remplir la galette inutilement.

 
  • Post-production


 Déclinaison des effets spéciaux (vost 30mn) : John Bruno, responsable des effets spéciaux, s'attache à expliquer que les images de synthèse doivent être distillées dans une faible proportion et ne pas détonner par rapport aux plans réels. Mais n'est-ce pas là le secret de la réussite dans ce domaine ?

 

Scènes inédites (vost 9mn) : Assorties (ou pas, c'est au choix) du commentaire réalisateur. On ne se plaindra pas de leur absence du cut final, tant celles-ci semblent superflues.

 
  • Franchiser la marque :


 Le Comic Book convaincra assurément les fans du genre. Très instructif quant au caractère précurseur de la Bande Dessinée, qui a réunit deux franchises auparavant bien distinctes.

 

Les Figurines figurent justement toute la passion de Todd MacFarlane, inspiré à l'origine par les produits dérivés de Disney.

 
  • Marketing : "Reportage" HBO, bandes-annonces ... sans grand intérêt.


 

 

 

Au final, un DVD débordant d'éléments croustillants qui donneront satisfaction aux mordus du genre. Très beau packaging en relief par ailleurs. Mais nombrilisme ambiant et auto-congratulation parfois dignes de la langue de bois viennent incidemment gâcher la fête. 
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
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