Printemps dans une petite ville

Titre Original
Xiao cheng zhi chun ou Spring of a small town
Genre
Pays
Chine (2004)
Date de sortie
jeudi 26 mai 2005
Durée
116 Min
Réalisateur
Producteurs
Paradis Films (France), Orly Films (France), China Film Co-Production Corporation (Chine)
Scénaristes
Ah Cheng d’après l’oeuvre de Tianji Li et son adaptation cinématographique
Compositeur
Zhao Li
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Mandarin
Non
Non
Non
Français
Oui
Oui
Non
Le Film
Critique de Laurent Berry
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
116 min
Nb Dvd
1


L'histoire :

1946. Au sortir d'une guerre terrible et d'un interminable hiver, voici enfin le retour du printemps – et d'un semblant de normalité – dans une petite ville du sud de la Chine. La maison des Dai reprend vie. Autour du chef de famille Dan Liyan, on y trouve son épouse Yuwen, sa jeune soeur Xiu, et Huang, la vieille gouvernante de toujours. Quand un ancien camarade de classe de Liyan leur rend visite, le foyer paisible des Dai se fissure en quelques jours à peine. Désir, passion et sexualité sont mis à nu. Et les conséquences seront imprévisibles pour tous...

Critique subjective :

Le réalisateur Tian Zhuangzhuang propose un remake de Printemps dans une petite ville, près de 10 ans après son dernier film, Le cerf-volant bleu (1993). La nouvelle de l’écrivain Li Tianji avait déjà été Adaptée en 1948 par le réalisateur Fei Mu et est devenu un classique du cinéma chinois. Tian Zhuangzhuang confie avoir tiré un apprentissage de la fréquentation de l’oeuvre de Fei Mu avec lequel il a eu l’impression d’entrer en communication comme si il s’agissait d’un maître, ce qui lui a permis de relancer sa carrière. C’est en regardant le film de Fei Mu pour la troisième ou la quatrième fois que Tian Zhuangzhuang a ressenti quelque chose de différent et décida après l’avoir regardé de nombreuses autres fois d’en faire un remake en forme d’hommage aux pionniers de cinéma Chinois.

Pour ce film le réalisateur a choisit de travailler avec de jeunes acteurs peu connus. On retrouve cependant Jun Wu (dans le rôle du mari Dai Liyan) qui a débuté sa carrière au cinéma en interprétant le rôle de Wen Hsiu (un enfant de 12 ans) dans Le dernier empereur (1987) de Bernardo Bertolucci. Il a peu tourné depuis. Hu Jingfan (dans le rôle de la femme Yuwen) et Xin Baiqing (l’ancien camarade de classe, Zhang Zhichen) tournaient pour la première fois semble-t-il.

Pour sa version du roman de l’écrivain Li Tianji, Fei Mu avait choisis des acteurs débutants dont Wei Li dans le rôle l’ancien camarade de classe, Zhang Zhichen, Yu Shi dans le rôle du mari Dai Liyan et Wei Wei dans le rôle de la femme Yuwen. Wei Wei est d’ailleurs passé voir le tournage de la nouvelle version et y est restée plusieurs jours en orientant les acteurs pour qu’ils n’imitent pas le jeu des acteurs de la première adaptation. En effet, il était nécessaire que les personnages bougent comme des personnes vivant aujourd’hui. Elle a également accompagné l’équipe lors de la promotion.

La version de Spring in a Small Town de Fai Mu est resté longtemps comme un film oublié et censuré par le gouvernement chinois, puis redécouvert en 1980 lors de la réouverture des archives chinoises fermées à cause de la révolution culturelle. Après avoir eu terminé le tournage de son film Fei Mu était parti s’installer à Hong Kong où il mourut. Il fut par la suite qualifié de Droitiste par les apparatchiks qui écrivirent l’histoire officielle du cinéma chinois pour le parti. Pour les mêmes raisons politiques Tian Zhuangzhuang a été black-listé pendant 10 ans après son film le cerf-volant bleu. Les conditions de diffusion du cinéma en Chine est soumis à une loi datant de 1987 qui interdit de distribuer un film sans l’accord de l’état cependant de jeunes cinéastes font des films underground qui n’ont pas obtenu de visas et sont donc illégaux. Tian Zhuangzhuang pense à cet égard que le cinéma est un instrument de promotion du pouvoir alors qu’il devrait être proche des gens.

Le réalisateur explique qu’en Orient les sentiments prennent traditionnellement du temps alors qu’aujourd’hui les jeunes chinois sont désorientés face aux changements de société. Aujourd’hui les gens n’ont plus le temps pour les sentiments et le réalisateur cherche à prendre le temps pour décrire le trouble intérieur qui est plus difficile à transmettre tout comme la part d’indicible qui fait la qualité d’une rencontre. C’est la confusion des sentiments qui est intéressante à décrire ce qui explique pourquoi il considère que la chute dans le film est moins importante que le fait qu’une femme aime deux hommes. Savoir avec lequel des deux elle partira n’est pas important.

Cette approche de Printemps dans une petite ville cherche donc à explorer le trouble à l’œuvre entre les trois personnages en déplaçant cette fois le point de vue principale du film du personnage féminin dans la version de 1948 vers une approche plus descriptive. Dans la version de 1948, la mise en scène proposait que l’on entende les pensées de la jeune femme en voix off. Dans la version la plus récente, on a un point de vue plus sociologique et le réalisateur a décidé que le mari aurait l’air moins atteint physiquement. Ainsi on a la sensation que le mari est en forme et que son mal serait plutôt de nature psychosomatique comme si son état était un reflet de celui de la bâtisse familiale à moitié démolie par les bombardements japonais de la seconde guerre mondiale. Sa maladie semble très mystérieuse et les ruines dans lesquelles évoluent les personnages ont quelque chose de symptomatique.

De la première version, Tian Zhuangzhuang a conservé l’usage des plans fixes et longs qu’il a encore amplifié ce qui contribue à creuser la profondeur de temps. A la manière d’un Hou Hsiao Hsien il laisse filer la durée et on voit la couleur des sentiments à l’écran. L’important c’est d’être proche des gens et Tian Zhuangzhuang s’y applique car où peut-on mieux l’être qu’au printemps dans une petite ville.

Verdict :

Le réalisateur Tian Zhuangzhuang propose un remake de Printemps dans une petite ville, près de 10 ans après son dernier film, Le cerf-volant bleu (1993). Son credo est de faire un cinéma proche des gens ce qu’il réussit plutôt bien en faisant oublier sa caméra au profit des personnages et de leurs sentiments. Une mise en scène tout en retenue mais qui donne le temps pour voir ce qu’on ne montre des sentiments.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1

Le master est très propre (quelques très rares taches blanches) et l’image particulièrement brillante. La photo du film est appuyée par une belle lumière qui contraste merveilleusement autant les scènes d’intérieur et d’extérieur. Les scènes sombres et contrastées des intérieurs sont très bien rendues. On en note que quelques scintillements sur les contours des formes mais cela reste discret. La compression se comporte très bien. Pas de problème.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Mandarin
5.1

Cette édition est proposée avec une piste audio Dolby Digital 5.1 en VO sous-titrée. Cette piste audio laisse une très bonne impression surtout pour un film qui pourrait se passer d’un codage 5.1. Les bruits d’ambiance sont souvent renvoyés sur les surround et certains sons comme le sifflet du train par exemple sont particulièrement bien exploités sur les enceintes avant. On a donc une piste qui exploite moyennement les surround mais reste sympathique.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
13 min
Boitier
Amaray


Bonus

- Le nouveau printemps de Tian Zhuangzhuang : entretien avec le réalisateur (13 mn) qui nous explique la genèse de ce film et parle notamment des conditions politiques et juridiques qui encadrent le cinéma en cHine. Une loi datant de 1987, interdit de distribuer un film sans l’accord de l’état en chinois cependant de jeunes cinéastes font des films underground qui n’ont pas obtenu de visas et sont donc illégaux. Le réalisateur pense que le statut d’un film indépendant dépend de sa situation économique et s’il ne doit pas sortir en salle ne vile pas la loi. En revanche si il doit sortir en salle cela devient un problème économiques avec la gestion de taxes et de contrôle de la diffusion de produits culturels. Il faut dire que la distribution de films indépendants n’est pas prévu par l’état chinois ce qui risque de devenir plus complexe à l’avenir.
- Note sur les deux versions du film
- Bandes-annonces
- Bio-filmographies : Tian Zhuangzhuang, Hu Jingfan (dans le rôle de la femme Yuwen), Wu Jun (dans le rôle du mari Dai Liyan), Ah Cheng (La scénariste)
- Catalogue DVD Ocean : Printemps dans une petite ville, Blind Shaft, Monrak transistor, The warrior, Last life in the universe, The mission, Millenium mambo, 2046, Les démons à ma porte, L’été de Kikujiro, In the mood for love, Mes voisins les yamada, Moi Peters Sellers, Last food fast women, Land of plenty, Historias minimas, Le fils d’Elias, Port Djema.
- Crédits DVD

Chapitrage :
1 – Liyan refuse de se soigner
2 – Zhang, un ami de dix ans
3 – Yuwen, un amour de jeunesse
4 – Promenade en famille
5 – Le vieux mur, lieu de confidence
6 – Une épouse dévouée
7 – Un mari pour Petite Sœur
8 – Le jeu à boire
9 – Irrésistible pulsion amoureuse
10 – Prêt à tout pour le bonheur de son épouse
11 – tentative de suicide
12 – Zhang s’en va

Packaging
Très belle jaquette au papier glacé et brillant.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
Jeux intéractifs
Filmographies
Clips vidéo
Bêtisier
Bonus Cachés
Court Metrage
Note sur les deux versions du film