L'histoire :
1999. Condamné à mort pour le meurtre de son supérieur, devenu fou lors d’un exercice de combat mené conjointement entre les armées américaines et coréennes, Chan Suk-lee est fusillé. Quelques jours cependant, Suk-lee se retrouve enrôlé de force dans l’équipe du Phantom, un sous-marin nucléaire top-secret. Dépossédé de son identité (comme tous les membres d’équipages) au profit d’un simple numéro, Suk-lee comprend rapidement que la mission du Phantom consiste à s’autodétruire.
Critique subjective :
Phantom The Submarine (1999) est le premier long-métrage du réalisateur Min Byung-chun qui a également travaillé en 1999 sur la série Télévisée Ghost, et a signé Natural City (2003), son deuxième long-métrage scénarisé par ses bons soins. Le scénario de Phantom The Submarine est signé par le jeune scénariste Bong Joon-ho qui est notamment connu pour l’excellent
Memories of Muder (2003) son deuxième film, qui est avec Old Boy (2003) de Park Chan-wook, l’un des deux films coréen évènements de l’année 2004 en France. Bong Joon-ho tourne en ce moment The Host (prévu pour 2006).
Le réalisateur Min Byung-chun vient du monde des effets spéciaux et du clip vidéo ce qui explique probablement en partie la photo très travaillée et la colorimétrie étudiée de Phantom The Submarine. Il faut dire que l’univers d’un sous-marin est le prétexte parfait pour
un travail spécifique de la lumière et des couleurs (rouge, vert ou bleu) dans un milieu clos où des éclairages particuliers interviennent selon certaines règles. La scène en flash back revécu par le matricule 431 (Woo-sung Jung) profite d’ailleurs d’un rendu avec une belle texture jaune oranger qui se retrouve lors de la scène ou il découvre le sous-marin pour la première fois dans son hangar.
A coté du jeune Woo-sung Jung (
La princesse du désert, 2002)on retrouve l’acteur Choi Min-su dans le rôle du capitaine et que l’on verra par la suite dans Seoul (2002),
Yesterday (2002) ou Sword in the Moon(2003) aux côté de Jae-hyeon Jo, acteur très gâté par Kim Ki-duk dans L’île (2000),
Bad Guy (2001) ou Adresse inconnue (2001, en DVD chez Cinemalta en octobre 2005).
Enième film de sous-marin pourrions-nous dire après Le bateau (Das boot, 1981) de Wolfgang Petersen, A la poursuite d’octobre rouge (1990), USS Alabama (1995) de Tony Scott ou Abimes (2001) de David Twohy, mais
Phantom The Submarine flirte avec le fantastique et le film d’espionnage. L’histoire du Phantom est assez étrange d’autant que son équipage est composé d’hommes privées de leur identité au profit d’un matricule et l’on découvre qu’ils pourraient être des ressuscités. Le climat secret et confiné du sous-marin fait penser au roman Vingt mille lieues sous les mers de Jules Verne, scénario archétypal pour les films de sous-marin. On retrouve un équipage dépossédé de son identité et comme imbriquer dans l’engin à la vie à la mort pour poursuivre une mission à l’issue incertaine.
Le scénario mélange autant les codes du thriller psychologique que des figures obscures comme le capitaine qui veut prendre le contrôle du navire afin de servir sa folie quitte à tuer ceux qui s’opposent à lui.
Phantom The Submarine explore le risque que fait courir les armes nucléaires tombées entre les mains de personnage extrémistes ou de pays belliqueux ou à la politique ambiguë comme c’est actuellement le cas avec la Corée du nord ou du Pakistan. Un film qui réunit plusieurs qualités mais peut donner la sensation de manquer de petit quelque chose pour être un très grand film.
Verdict :
Phantom The Submarine dont le scénario est signé par le jeune scénariste Bong Joon-ho (Memories of Muder, 2003) permet de plonger dans l’ambiance confiné et inquiétant d’un thriller sous-marin flirtant avec le fantastique et baigné dans la lumière presque surnaturelle du phantom. Une très belle image pour ce DVD procure une excellente expérience visuelle que les pistes audio complètent fort honorablement.