L'arnaque

L’histoire

A Chicago, dans les années 30, un jeune escroc, Johnny Hooker (Robert Redford) et son complice Luther Coleman (Robert Earl Jones) parviennent à pigeonner le courrier d’un bookmaker et à lui dérober dix mille dollars. Malheureusement, le propriétaire de l’argent, Doyle Lonnegan (Robert Shaw) est aussi un patron de la pègre de la ville et, furieux, il lance des tueurs aux trousses des deux voyous. Après l’assassinat de Luther, Johnny décide de tout faire pour le venger.
Il contacte donc un ancien ami de son complice, Henry Gondorff (Paul Newman) qui va parfaire son ‘éducation’ d’arnaqueur et monter une opération de grande envergure pour ridiculiser Lonnegan et lui soutirer le maximum d’argent.

A propos du film

L’idée de ce film est venue à David S. Ward alors qu’il cherchait des renseignements sur les pickpockets pour le film « Steelyard Blues ». Fort de sa documentation il a conçu un scénario qui respecte tout l’univers de la délinquance des années 30, une période de récession économique propice au développement du banditisme. Pour l’histoire, il s’est basé sur celle des frères Gondorf qui avaient mené une célèbre arnaque en 1914. Mais contrairement à son scénario, cette histoire vraie s’est terminée par l’incarcération des deux frères à la prison de Sing Sing dont ils ne furent libérés qu’en 1924.

Le passage à la pellicule engendra un petit moment de flottement. En effet, Ward avait écrit son scénario en pensant à Robert Redford, mais celui-ci refusait de tourner avec un débutant. Les producteurs durent se résoudre à embaucher le réalisateur George Roy Hill qui avait déjà dirigé Paul Newman et Robert Redford en 1969 dans « Butch Cassidy and the Sundance Kid ». Celui-ci avait lu le scénario et le trouvait à son goût, ce qui ne l’a pas empêché de le remanier pour lui apporter davantage de rythme. C’est aussi Hill qui fit entrer Paul Newman dans le film, ce dernier ayant également apprécié le script.

Le réalisateur souhaitait tourner en décors réels, mais la production ne lui en donna pas les moyens. L’essentiel du film est donc tourné dans les studios Universal de Hollywood. Du coup, certains décors ont été repris dans d’autres longs métrages, comme le bar où attend Johnny qui a été repris dans « Retour vers le futur ».

L’un des points forts de ce film vient de l’utilisation du Ragtime. Bien que ce style musical soit antérieur aux années 30 et plutôt joué au début du XXème siècle, ses rythmes légers et dynamiques s’intègrent parfaitement avec l’action. Le thème du film est une composition de Scott Joplin écrite entre 1900 et 1910. Reconnaissable dés les premières notes, il est la véritable marque de reconnaissance de « l’Arnaque » et a obtenu un Oscar en 1974. Le film aura obtenu sept de ces récompenses, dont celui de ‘meilleur film’, pourtant, on raconte que Robert Redford ne l’a vu pour la première fois qu’en juin 2004 !

 

Critique subjective

« L’arnaque », avec ses excellents acteurs qui interprètent leur rôle avec un dynamisme communicatif, son scénario élaboré et plein de rebondissements et son suspens maintenu jusqu’à la dernière seconde, est un film superbe film qui n’a pas pris une ride. Cette édition DVD permettra de l’apprécier dans de très bonnes conditions et de retrouver ainsi, avec beaucoup de plaisir les grands Paul Newman et Robert Redford au sommet de leur art.

Le film est présenté dans une version très propre et largement remaniée afin d’effacer les nombreux défauts que l’on peut tout de même encore voir sur le générique. Seuls les arrières plans souffrent d’un fourmillement parfois trop voyant. Les couleurs sont un peu délavées mais restent belles et précises. La définition est globalement assez bonne et permet de saisir les moindres mimiques des différents acteurs. Au final, tout est en place pour profiter au mieux du spectacle.

Le DVD nous propose deux pistes sonores : une version originale en Dolby Digital 5.1 et une version française en Dolby Digital 2.0. Cette dernière bénéficie de doublages honorables, mais qui ne mettent pas toujours en valeur le jeu des acteurs. La scène sonore y semble également bien plate. C’est nettement mieux sur la piste originale où les voix surround profitent à la musique qui y gagne en volume sans pour autant s’étaler vraiment vers l’arrière. Dommage qu’il soit impossible de changer de piste sonore à la volée.

Dés le lancement du DVD, on ‘appréciera’ la nouvelle présentation de l’éditeur Universal qui nous assène deux publicités contre le piratage, pour une durée totale de 1 min 30s, impossible à zapper ! Le film n’étant pas vraiment récent et ayant été diffusé sur de multiples supports (TV, K7…) l’intérêt de la démarche est très discutable et ne fait que culpabiliser l’acheteur honnête !

Le film lui-même est proposé avec des menus simples qui donnent accès à quelques suppléments :

L’art de l’Arnaque (55 minutes)

Dans ce document, David Ward, scénariste du film, raconte comment lui est venue l’idée du film tandis que Robert Redford, Paul Newman et les autres acteurs expliquent l’état d’esprit sur le tournage et la mise en place de la production. David Ward revient sur l’importance qu’a prise la musique du film et le choix du Ragtime qui correspondait à l’époque évoquée. Les interviews permettent de comprendre la bonne ambiance sur le plateau du tournage et d’apprendre de nombreuses anecdotes sur les acteurs. Enfin, la fin du reportage est consacrée au réalisateur sur lequel ses anciens acteurs ne tarissent pas d’éloge.

Le film annonce

C’est le film annonce original en 4/3 du film. Il permet de constater à quel point l’image a été restaurée pour cette édition DVD.