Liaison fatale

Synopsys

Michael Douglas joue Dan Gallagher, un avocat de New York qui a une aventure avec Alex Forrest (Glenn Close) tandis que son épouse (Anne Archer) est partie. Pour Dan, ce n’était qu’une passade, une erreur mais Alex ne supporte pas d’être ignoré. Et rien ne l’arrétera…

 

Critique subjective



Le film sort le 18 septembre 1987 aux États-Unis. Le début de l'automne n'est jamais une période très favorable aux nouveaux films, qui doivent affronter la concurrence des "blockbusters" de l'été. Pourtant, contre toute attente, "Liaison fatale" va remporter un énorme succès. Avec près de 150 millions de dollars de recettes, c'est un "sleeper hit", le hit dormant que personne n'avait vu venir.

 

Chronique d’une folie ordinaire

Cela aurait pu être un des titres de ce film ou on aurait pu avoir aussi : ne pas tremper son biscuit n’importe où.

Autour d’un scénario admirablement construit en terme de climax, le héros, ainsi que les spectateurs tombent de charybde en scylla. Ce film est surtout le meilleur remède pour vous mesdames qui souhaitaient garder vos maris à la maison et les dégoûter à tout jamais d’une aventure extraconjugale. Le héros est amené tout au long du film à regretter amèrement son envie de tirer un coup en dehors du territoire conjugal. Même si la fin est convenu et finalement très moral (à ce titre la fin initial proposé dans les bonus est bien plus intéressante ), les acteurs sont excellents, à l’image du film.

Pour Glenn Close, c'est son premier triomphe. Mais le public est si impressionné par sa performance qu'elle devient la "femme la plus haïe d'Amérique". Un soir, elle sera même agressée par un déséquilibré voulant éliminer une "corruptrice". L'actrice aura du mal à encaisser le coup et dira : « Le tournage et la sortie du film ont été des expériences aussi enrichissantes que traumatisantes. J'ai frôlé la schizophrénie, mais cela m'a valu une nomination à l'Oscar. Alors! »



Nous devons bien dire que ce film est prenant et renvoie le spectateur à la conséquence "fatale" d'actes anodins. Ce film est parcouru de scènes mémorables dont je ne vous dit rien pour ne pas vous gâcher votre plaisir. Un film à avoir et à faire circuler autour de soi, aux amis mariés bien sûr.

C’est dommage, voir un comble pour un film qui a été plébiscité à l’époque pour justement sa qualité d’image et le choix judicieux des éclairages. L’image a beaucoup de grain et la photo voulue à l’époque a bien du mal à briller dans ce DVD. Sans doute un problème de conservation du master original. Les noirs ne le sont pas parfaitement et ou tels couleurs prennent un ton un peu pal. (euh, le mauvais jeu de mot, désolé)

Version Française en Dolby Surround

Les voix sont étouffées et il va falloir pousser le son de la centrale. Tout est concentré à l’avant et les surrounds sont désespérément muettes. Toutefois un moment très surprenant dans la discothèque à 18’12.

 

Version Anglaise en Dolby Digital 5.1                          

Un son très enveloppant et une voix centrale mieux géré mais bon ce n’est pas la panacée mais est-ce bien nécessaire pour ce genre de film.

Menu et interactivité.

Le menu d’accueil apparaît progressivement sur fond blanc et laisse deviner ce qui sera le principal élément du film.

Un téléphone….

 
• L'interview des acteurs et de l'équipe du film : ou comment assurer l’autopromotion d’un film où tout le monde a été absolument formidable, mais alors formidable…
• Le phénomène culturel du film : deux featurettes de 10 mns qui analysent l’impact social et culturel du film à l’époque. Une bombe.. et pas seulement sexuelle.

Parabole sur le Sida, plaidoyer pour la fidélité conjugale (tu ne commettras point l'adultère), retour de la guerre des sexes, on a tout mis sur le dos de "Liaison fatale". Le film a entraîné un flot hallucinant de polémiques dans l'Amérique Reaganienne, devenant un vrai phénomène de société. Jusqu'aux philosophes comme Susan Faludi dans son essai "La guerre sans nom faite aux femmes américaines", qui considéra le film comme une offense: « Montrer qu'une femme indépendante n'est qu'une psychotique qui s'ignore, c'est indécent. », déclara-t-elle.
• Les coulisses du tournage : un making off classique pour ne pas dire banal
• Le commentaire du réalisateur Adrian Lyne : Le commentaire est pertinent et dévoile un choix esthétique et dramatique tranché. Le but avoué étant que la photographie du film traduise le malaise et les ressentiments des personnages.

 • Les fins alternatives commentées par le réalisateur Adrian Lyne : Avant même la sortie en salles, le film provoquait déjà tant de remous que les producteurs affolés demandèrent au réalisateur de concocter un autre final. Adrian Lyne s'exécuta à contrecœur. Dans la première version, Alex se donnait la mort en laissant les empreintes de Michael Douglas sur le couteau. Dans la deuxième version, beaucoup plus violente, la briseuse de ménage était franchement punie, d'abord à demi noyée puis abattue d'une balle.

Les amateurs de suspense et les cinéphiles apprécieront ce double "end" qui n'a rien de "happy!". Comme bien souvent , cette fin est bien plus intéressante que celle qui a été choisie par les producteurs. Elle reste parfaitement dans la logique du film et recentre le film sur le personnage d’Alex plus désespéré que psychopathe et c’est bien mieux ainsi. A découvrir absolument…