Ze Film

Résumé : Un jeune homme aidé de ses camarades de cités, va tenté par tous les moyens de réaliser son film.

Le réalisateur Guy Jacques (Violetta, la reine de la moto (1996)), nous propose de découvrir la banlieue à travers les yeux d’un jeune homme passionné de cinéma. Même si l’on peut reproché les inévitables clichés, le frère magrébin autoritaire à l’excès face à une sœur qui ne demande qu’à  s’émanciper, le jeune homme qui passe sa vie à faire du business, le vieux voisin raciste et violent. Autant de clichés qui alourdissent tout en amplifiant le charme de l’ensemble. Et chacun d’y aller de son talent pour rendre parfaitement crédible et léger, un film qui pose la question, malheureusement habituelle : Peux-t-on réaliser son rêve, lorsque l’on vit dans une banlieue ?

Alourdit par une actualité particulièrement brûlante (sans aucun jeu de mot déplacé !), le sujet pouvait être « Casse-Gueule », mais le réalisateur pose ses personnages impose leurs difficultés, sans jamais sombrer dans l’inévitable « La banlieue c’est pas rose, La banlieue c’est morose ! ». Les personnages rayonnent, évitent les obstacles avec un applond qui ferait rougir n’importe quel négociateur aguerri. Sans jamais se morfondre dans leur malheur, ils s’accrochent à leurs chimères pour les faire vivre.

Bien évidemment ; l’ensemble ne serait pas aussi convaincant sans le talent des acteurs. Avec en tête, un Clément Sibony (Déjà mort, 97, Avril, 05) particulièrement à l’aise dans le rôle de ce jeune homme, résidant dans une banlieue, qui ne laisse aucune place aux entraves afin de réaliser son premier film, fédérant ainsi tout un quartier. Lorant Deutsch (Jet Set, 99, Jean de la Fontaine, 06), sans avoir un jeu particulièrement exceptionnel, rayonne à chaque apparition, imposant sa diction et son énergie si particulière au comédien.Totalement crédible, jamais en dessous, le comédien emporte dans son sillage tous ceux qui lui donnent la réplique. N’oublions pas la jeune Karina Testa (Il était une fois dans l’Oued, 04) qui illumine l’écran de son regard, mêlant force et douceur, ou encore joie et tristesse.

Mais il serait injuste de finir cette critique sans parler des autres comédiens Dan Herzberg (Cours toujours, 00, Tu vas rire mais je te quitte, 04) en tête qui offre toute sa crédibilité au film. Chacun à leur manière ils imposent un style, une « Gueule », évitant souvent le surjeu ou le minimalisme, ils composent des personnages aussi attachants que surprenants, réalisant ainsi une mosaïques de nos banlieues, beaucoup moins sombre que ce que l’on a put le voir jusqu’ici.

Si l’œuvre en elle même ne relève pas du génial, Guy Jacques nous offre une vision différente des cités, avec des jeunes que l’espoir dirige, que l’enthousiasme mène au-delà de toutes considérations. C’est une œuvre pleine de poésie, où l’on rit de bon cœur, où l’on s’attache aux personnages. Un film qui donne envie d’aller dans ces quartiers et de partager avec eux un moment de bonheur, loin de la violence des uns ou des blessures des autres.

En conclusion, un film sur la banlieue qui utilise les clichés afin de mieux les détourner. Des performances d’acteurs à la hauteur des personnages

Une image soignée sans être exceptionnelle. Les couleurs ne bavent pas, on remarquera seulement quelques grains lors de scènes un peu plus sombres. Rien de bien grâve en soit.

Le choix entre 5.1 et DTS, n'était pas forcément nécéssaire, mais dans les deux cas le son laisse agréablement filtré les ambiances du film. L'ensemble ne souffre pas d'effets de basse assourdissants.

Ze making Of : Un intéressant sans être transcendant petit reportage sur le tournage du film. C’est amusant de connaître les petites manies des uns et des autres, les façons de travailler des acteurs et du réalisateur.

Ze Tournée : Un agréable petit moment passé avec l’équipe du film lors de la tournée de promotion, principalement lors de la présentation du film à Bobigny sur les lieux du tournage.

Et enfin la bande annonce.