Poussière d'ange

L’histoire

Simon Blount (Bernard Giraudeau), inspecteur à la section criminelle a été abandonné par sa femme (Fanny Cottençon), qui le trompe, et se retrouve seul avec sa fille. Déprimé et sombrant dans l’alcool, il rencontre une jeune fille (Fanny Bastien) qui squatte la réserve d’un supermarché. Fasciné par son allure d’ange, Simon va progressivement découvrir que celle-ci lui cache un lourd passé. Mais surtout, elle semble étroitement liée à une vague de crimes sanglants…

Critique subjective

Ce film a été réalisé en 1987 par Édouard Mermans. Il est dans la droite ligne des livres de la série noire. Le réalisateur met en scène un environnement glauque et délicieusement malsain où les flics ripoux côtoient prostitués et psychopathes avides de vengeances. Le montage peut semble curieux puisqu’Édouard Mermans a choisi de présenter cette histoire comme un flash-back raconté par le policier enquêteur, incarné à l’écran par le talentueux Bernard Giaudeau.

Celui-ci parvient parfaitement à traduire la lente évolution d’un homme qui est d’abord anéanti par la trahison de sa femme et qui va trouver un réconfort moral auprès d’une Fanny Bastien qui incarne si bien ce mélange de folie et de douceur qui rend son personnage si crédible. Le côté enquête criminelle, essentielle dans tout bon film policier, n’est pas oublié, avec une enquête assez classique, mais présentée de manière suffisamment originale à travers la vie personnelle de l’enquêteur pour parvenir à renouveler le genre.

Si l’environnement des années 80 donne au film un côté un peu rétro et légèrement décalé, le placement temporel du film est tout de même amoindri par l’absence de vue de voitures qui permettrait de marquer trop fortement l’époque. Mais « Poussière d’ange » vaut donc surtout pour son jeu d’acteurs et son excellent casting où l’on sent bien que tout le monde est à sa place. Ce nouvel opus de la série ‘Crime et Cinéma’ est donc à (re)découvrir, surtout si vous êtes amateur de policiers et de films à l’atmosphère travaillée.

L’image du film est assez belle, avec un grain cinéma et une colorimétrie qui renforce bien l’atmosphère froide et glauque des immeubles abandonnés, des squats et des nuits ‘chaudes’ de la proche banlieue où, le soir venu, la prostitution prend possession des trottoirs. Les couleurs sont précises et la définition rend hommage à une photographie assez travaillée. Aucun problème de compression ne viendra gâcher le spectacle.

Une seule bande sonore est proposée en Dolby Digital Mono restauré. Si la diction des acteurs est bonne, il faudra toutefois monter le niveau sonore, car la dynamique n’est pas toujours excellente. La musique reste discrète et l’histoire est peu propice aux effets sonores. Il ne faut donc pas s’attendre à un DVD qui déchaînera une installation home-cinéma ! Mais la bande-son reste satisfaisante pour ce type de film.

L’éditeur, Studio Canal, propose ce DVD avec des menus animés simples et sonorisés, un chapitrage complet et quelques suppléments, dont la bande-annonce et deux interviews :

Édouard Niermans : cinéaste (14 minutes)
Dans cette interview, le réalisateur du film raconte comment il a été contacté par Jacques-Eric Strauss, puis, comme il a écrit le scénario et tournée le film. Le réalisateur explique ainsi la création de sa ‘ville composite’ à partir de scènes tournées à Lyon, Marseille et Paris, sa direction d’acteur… Il donne également de nombreuses anecdotes sur le tournage pour une interview qui intéressera sans aucun doute les amateurs de cinéma.

Jacques Audiard et Alain Le Henry – Scénaristes (10 minutes)

Les deux principaux scénaristes du film racontent la genèse, dans la douleur, du script du film. Ceux qui se passionnent pour l’écriture trouveront sans doute un intérêt dans cette explication détaillée de l’écriture des auteurs. Mais dans le fond on n’y apprend pas grand-chose sur le film.