Les amants réguliers

Résumé

En 1969, un groupe de jeunes gens s'adonne à l'opium après avoir vécu les évènements de 1968. Un amour fou naît au sein de ce groupe entre une jeune fille et un jeune homme de 20 ans qui s'étaient aperçus pendant l'insurrection.

Critique

Réalisé en 2004, "Les amants réguliers" est un film remarqué par la critique avec le prix Louis Delluc en tant que meilleur film français de l'année 2005, avec le césar du meilleur espoir masculin pour Louis  Garrel en 2006 et le prix lumière 2006 pour la meilleure réalisation.
Une consécration pour le 27e film de Philippe Garrel avec son fils Louis dans le rôle principal, mais avec une apparition de son père Maurice. Les trois générations de cinéaste sur le même film !

Ce qui est incroyable avec "Les amants réguliers" c'est cet aspect hors du temps. On ne peut imaginer que le film a été réalisé en 2005. Toute la réalisation fait penser aux années 60-70.
Plusieurs scènes sont irréelles comme la théâtralisation de la longue scène des barricades où chaque camp est filmé séparément sur fond noir. Puis d'un coup, les révolutionnaires de 1789 apparaissent avant l'attaque des CRS.

Philippe Garrel arrive à mettre en images un amour fou sans même ne jamais montrer un baiser. Les acteurs sont pour beaucoup dans la réussite du film avec un Louis Garrel très convaincant et un premier rôle féminin tout aussi surprenant dans la personne de Clothide Hesme.

On reprochera tout de même quelques petits défauts de montage (dont une scène qui est présente 2 fois dans le film) et surtout un montage du son direct assez décevant contenant beaucoup de souffle. Heureusement, l'image en noir et blanc exploite parfaitement ce format avec des contrastes forts pour accentuer le grain de peau des vieux (Maurice Garrel par exemple) ou des contrastes doux pour les visages féminins.

Verdict

Bien entendu, les amateurs de la nouvelle vague, des auteurs engagés et des films complètement décalés sur leur temps seront plus sensibles aux amants réguliers. Sur le moment, je me suis dit que ce film était franchement bizarre (la fin est marquante) mais après quelques jours on y repense et on se dit que cette histoire qui a pu sembler lente (le film dure 3 heures) est en fin de compte intense et surtout réussie.

En 4/3, l'image est d'une compression excellente. Le grain de pellicule est parfaitement rendu sans artefact de compression disgracieux.

Bof, en mono avec pas mal de souffle, le mixage original n'était pas de bonne qualité alors chez soi c'est pas forcement mieux.

2 heures de bonus sont réparties sur le second DVD. Suivant votre sensibilité au travail de Garrel, vous pourrez trouver votre bonheur sur les documents de 2005 ou alors vous plonger dans les travaux plus anciens du groupe Zanzibar.

Un documentaire sur Zanzibar de 26 minutes qui donne la parole à ceux qui ont initié ce groupe artistique à la veille de mai 68.
6 cinématons de Gérard Courant qui filme durant 3 minutes une personnalité sans prise de son ni commentaire : Philippe Garrel, Daniel Pommereulle, Jackie Raynal, Patrick Deval, Frédéric Pardo et Serge Bard. La qualité des documents est très variable suivant la personnalité.
Vite, un moyen métrage de Daniel Pommereulle de 33 minutes
Festival de Venise 2005 conférence de presse avec Philippe et Louis Garell et  Clothide Hesme. Puis interviews des deux acteurs principaux.

J'ai personnellement accroché à la conférence de presse aux questions de journalistes passionnés et sur le documentaire Zanzibar, mais j'ai eu plus de mal sur les « cinématon » et « Vite ». Mais bon, c'est peut-être là un souci de génération !