Le tueur à l'orchidée

L’histoire

Un mystérieux assassin s’attaque à des femmes et signe ses forfaits en laissant une demi-lune en argent sur les lieux de ses crimes. L’une des proies du tueur, rescapée de justesse, prend conscience que toutes les victimes sont reliées entre elles.

Critique subjective

Honnête artisan, Umberto Lenzi a, comme beaucoup de ses confrères réalisateurs, oeuvré dans plusieurs genres lorsque le cinéma italien a connu sa période faste. Nous évoquons ici une ère située entre les années soixante et quatre-vingt et au cours de laquelle la production est parfois grimpée à plus de cinq cent titres par an, c’est dire la vitalité du système. Dans ce contexte porteur, Lenzi a touché au poliziotteschi (La rançon de la peur, Brigade spéciale), à l’horreur (L’avion de l’apocalypse, La secte des cannibales, Cannibal ferox) mais aussi au film de guerre, au polar, etc. Entre 1970 et 1975, c’est l’heure de gloire du giallo, variante latine et codifiée du film policier. Umberto Lenzi va donc aussi s’illustrer dans ce genre avec Le tueur à l’orchidée, Sette orchidee macchiate di rosso en version originale.

Le tueur à l’orchidée, c’est cet assassin qui veut éliminer sept femmes reliées entre elles par un mystérieux évènement. Il signe ses crimes en laissant une demi-lune en argent. Dans le giallo, les détails comptent. Élément classique du genre, une enquête privée est menée parallèlement à celle des forces de l’ordre. Cet aspect investigation est assez laborieux. Ce n’est, hélas, pas le seul défaut narratif du métrage. En effet, Le tueur à l’orchidée manque de rythme, de rebondissements et les séquences de meurtres sont mal agencées dans le récit. Dommage car la forme du métrage est loin d’être mauvaise. Lenzi manie joliment son scope, mention spéciale aux scènes nocturnes très sombres qui fleurent bon le cinéma des seventies. L’ouverture du métrage, vue subjective à travers les yeux d’un assassin ganté de noir et armé d’un couteau à cran d’arrêt, laisse d’ailleurs augurer du meilleur côté réalisation. Si, giallo oblige, le raffinement est de rigueur dans la mise en scène des meurtres (cf. cette jeune femme morte sur laquelle se déversent des peintures à l’huile), le réalisateur ne dispose que de trop peu de moments forts à mettre en boîte.

Verdict

Giallo trop calibré, Le tueur à l’orchidée remplit donc son cahier des charges sans grande personnalité.

Une image correcte mais non exempte de défauts. Le rendu des couleurs est de bonne facture, la compression sans anicroche mais l’ensemble manque légèrement de piqué et le master affiche des défauts dus à l’âge relativement avancé de la pellicule (grain notamment). Les visuels demeurent tout de même satisfaisants pour un film de 1972.

Deux pistes qui seraient acceptables si elles n’étaient pas parasitées par un souffle omniprésent (surtout la version italienne). Excepté ce défaut majeur, le Dolby Digital 2.0 est, en VO comme en VF, plutôt dynamique et bien mixé. Dommage donc.

 

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