Le clan des pourris

L’histoire :

Afin de retrouver une fillette kidnappée, un policier va faire équipe avec un truand pittoresque.

Critique subjective :

Tourné la même année que Brigade spéciale, Le clan des pourris possède peu ou prou les mêmes têtes d’affiche. On y retrouve Dardano Sacchetti au scénario, Umberto Lenzi à la réalisation et Thomas Milian devant la caméra. En 1976, le film sort dans le double contexte que l’on connaît : prospérité du cinéma de genre italien (le nombre annuel des productions transalpines est considérable) et années de plomb (l’Italie est embourbée dans une phase de guerre civile larvée).

Il trucido e lo sbirro repose sur une histoire que Sacchetti qualifie lui-même de banale. Difficile de contredire le scénariste tant le métrage reprend consciencieusement moult codes du genre. Holdups, poursuites automobiles et éclats de violence sèche sont donc de la partie. L’objectif des deux personnages principaux, retrouver rapidement une fillette kidnappée par de dangereux malfrats, s’inscrit dans une intrigue très linéaire où chaque nouvel indice conduit au suivant. Heureusement, un personnage vient mettre du relief dans un titre qui, sans sa présence, aurait pu être d’une fadeur confondante.

Le singulier individu en question, c’est Monnezza (Fumier en version française), un truand gouailleur en diable (chapeau bas à l’acteur qui double Milian en italien). Tiré de sa cellule par un policier avec qui il fera équipe, Fumier va collaborer avec les forces de l’ordre en leur apportant sa connaissance du milieu de la pègre. C’est l’acteur caméléon Thomas Milian qui campe brillamment Monnezza (un personnage qu’il avait pourtant beaucoup de mal à interpréter), affublé d’une épaisse chevelure bouclée et d’une barbe en friche. Monnezza n’est d’ailleurs pas sans évoquer une version plus sympathique du Bossu, personnage que campait Milian dans Roma a mano armata. Haut en couleurs, Le Fumier insuffle au Clan des pourris une touche humoristique loin d’être déplaisante (répliques mémorables à foison). A noter que le personnage reviendra l’année suivante dans le bancal L’exécuteur vous salue bien et sera officieusement fondu dans celui de Giraldi, un rôle que Milian endossera à de très nombreuses reprises. Dardano Sacchetti songera même un temps à intenter un procès pour ce « détournement » de sa création.

Verdict :

Moins réussi que ses homologues plus âpres (les poliziotteschi purs et durs), Le clan des pourris restera surtout comme le film à l’origine du concept de duo entre un policier et un sympathique truand, une idée depuis reprise dans des dizaines de titres (un film comme 48 heures de Walter Hill doit beaucoup à Il trucido e lo sbirro).

Une image correcte pour un petit budget de 1976. Si le contraste est perfectible et que la colorimétrie est loin d’être optimale, cette édition DVD n’en demeure pas moins plutôt satisfaisante sur le plan visuel,  pour un film de ce cru s’entend (on se doute bien que le master disponible ne devait pas être de première qualité).

Un 2.0 honnête. Sans faire des étincelles, l’ensemble est plutôt clair et énergique. Le rapport voix, effets sonores et musique est idéal en VO mais pas sur la piste française où les dialogues sont prépondérants. On préférera aussi cette version originale italienne car elle nous offre des dialogues plus colorés qu’en VF.

 

- Présentation du film par Dardano Sacchetti (1 minute) : Un petit « coucou » du scénariste pour un bonus sympathique mais sans le moindre intérêt.

- Dardano Sacchetti sur Il trucido e lo sbirro (25 minutes) : Passionnant et doté d’une bonne mémoire, Sacchetti évoque la genèse du script, les références qu’il a placé dans le scénario, les résonnances qu’a eu le personnage de Monnezza, Thomas Milian et l’accueil public du film.

- Bande annonce (3 minutes).

- Filmographies.

- Galerie photos.