The ice harvest - Faux amis

L'histoire :

Wichita, Kansas. En cette période de Noël, Charlie, avocat douteux et son associé Vic viennent de dérober une grosse somme à un gangster local redoutable. Charlie espère pouvoir convaincre la belle Renata, gérante d’un strip club de quitter la ville avec lui.

La critique :

On était en droit d’attendre un bon film de l’association d’Harold Ramis avec une telle brochette d’acteurs. Mais le constat est sans appel : la déception l’emporte. Non pas que le film soit foncièrement mauvais, d’ailleurs ! Mais simplement parce qu’il est évident qu’un certain manque de créativité et d’enthousiasme habite cette comédie sombre.

Harold Ramis, le réalisateur du culte « Un jour sans fin » avec Bill Murray est en perte de vitesse. Il semble s’inspirer de deux (chefs-d’) œuvres des frères Coen : « Sang pour sang » pour le côté thriller décallé empli de losers sympathiques, et « Fargo » pour l’ambiance Amérique profonde, enneigée et paumée. Mais il n’atteint jamais la noirceur délicieuse du premier, ou l’ambiance enivrante du second. De plus, la bande sonore n’est pas à la hauteur pour susciter l’émotion là où la réalisation pêche par un trop grand académisme.

Certes, on peut se réjouir de la présence d’un quatuor d’acteurs dont il n’est plus nécessaire de vanter la qualité. Malheureusement, leurs confrontations ne s’élèvent jamais. Dialogues un peu pauvres, situations répétitives… Le spectateur a du mal à accrocher, et s’ennuie un peu. Pourtant, le film ne dure même pas une heure et demie. Rien que les présences de John Cusack en avocat véreux, et de Connie Nielsen en femme fatale donnaient l’eau à la bouche !

Alors si la réalisation n’est pas à la hauteur, et les dialogues non plus, peut être restera-t-il de l’intérêt du côté de l’histoire ? Que nenni ! Certes, on ne tombe pas dans les affres de la suffisance, et le scénario ne mérite pas les foudres de l’apocalypse, mais on est en droit d’attendre plus. Surtout lorsque l'on aperçoit à l'écriture la présence d'un Richard Russo plusieurs fois adapté au cinéma (Un homme presque parfait) ou à la télévision (Empire Falls, prix pullitzer).

Au final, le spectateur ressort plus déçu en raison de la grande attente que pouvait susciter une telle association, que par la médiocrité du film. « Faux amis » reste tout à fait regardable, mais ne sort pas vraiment du lot des thrillers made in Hollywood.

Une image de qualité, qui restitue bien les ambiances bleutées du Kansas enneigé, en opposition à certaines scènes aux tons plus colorés. La compression est excellente.

Le son est à la hauteur de l'image, aucun problème. La piste en 5.1 rend bien les dialogues, partie la plus importante du film.

Des bonus de qualité même si on regrettera, une fois encore, l'impossibilité de changer de langue sans passer par le menu, et l'obligation aux sous-titres en version originale. Une habitude chez TF1 Video. Voici le contenu de la section suppléments :

- 2 fins alternatives (5 et 6 min) : une fin un peu moins "commerciale" que la précédente. Les deux regroupent la même trame, la différence résident dans la seconde à l'ajout d'une séquence dialoguée entre les 3 protagonistes principaux sans grand intérêt.

- Bêtisier de Billy Bob Thornton (1min30) : Très drôle à condition d'avoir vu Sling Blade (de et avec Billy Bob Thornton) qui parodie là le personnage qu'il a incarné. Excellent !

- A l'origine (17min) : sans doute la partie la plus intéressante des bonus. Une rencontre entre l'auteur du roman (Scott Philipps) et les deux scénaristes (Robert Bunton et Richard Russo) qui nous en apprend plus sur l'approche de l'histoire. Très agréable à voir et instructif.

- Making of (13min) : le temps pour le réalisateur et ses interprètes de nous raconter à quel point ils adorent le film. Sans intérêt.

La scène sur le lac (6min) : un making of vraiment intéressant sur cette séquence clé du film, qui nous révèle entre autre la crainte de Billy Bob Thornton de l'eau.