Roselyne et les lions

L’histoire :

Roselyne et Thierry partagent la même passion pour les lions. Ils décident de se consacrer au domptage. La route vers l’épanouissement n’est pas sans heurts…

La critique :

Beineix réalise ce film en 1989. Après le succès de 37°2 le matin trois ans plus tôt, le film ne rencontre pas le succès escompté. Roselyne et les lions est un film très personnel et proche des valeurs de son auteur. Car Beineix aime les marginaux. Thierry, le personnage campé par Gérard Sandoz, est un élève de terminale qui délaisse ses études pour se consacrer à sa passion pour les lions. Un choix discutable totalement assumé par le réalisateur : il faut vivre pour sa passion, sans retenue, sans préjugés, quoi qu’en disent les bien pensants.

Avec Roselyne (Isabelle Pasco), nos deux personnages principaux vont tenter d’atteindre leur Graal et de devenir dompteurs. Au cours du film, l’apprentissage se fait à partir de la base : le balayage ! A partir de là, tous les échelons devront être gravis, et les écueils sont nombreux. Mais la détermination des héros est admirable, et le film semble démontrer que la réussite sourit aux gens persévérants.

Les séquences proposées par Beineix avec les fauves sont remarquables. Il filme au plus près, en essayant de rendre palpables au spectateurs les sensations qu’éprouvent les dompteurs au sein de la cage, tout comme l’angoisse de celui qui reste en dehors. La tension est omniprésente lors de ces séquences, entre envoûtement pour les fauves et sensation de danger omniprésente. C’est d’ailleurs l’un des facteurs qui rendent le film si attachant, cette capacité à nous faire partager la passion, et à nous faire comprendre en quoi notre couple est tellement fasciné par le domptage.

C’est plutôt au niveau de l’interprétation que le bât blesse parfois. Plutôt hétérogène, on n’évite pas toujours la surenchère. Isabelle Pasco n’est pas toujours très convaincante, mais fait preuve d’une belle présence dans la cage. Et Gérard Sandoz n’arrive pas forcément à relever le niveau à la hauteur des espérances. Et le décalage avec la prestation de Philippe Clévenot est immense. Il est sublime dans ce rôle de professeur d’anglais. Chaque apparition de cet acteur est un pur moment de bonheur. Ses répliques raisonnent comme une voix de sagesse et presque de mentor pour nos jeunes héros. Il les pousse à atteindre leur rêve, et suit leur évolution de près.

Enfin, leur périple très riche, mêlant joies et peines, trouve son apogée dans une séquence finale magnifique. Un quart d’heure d’un spectacle avec les lions richement mis en scène et filmé au plus près. Un épilogue magnifique pour un joli film qui aurait sans doute gagné à se consacrer autant à des personnages principaux qui manquent d’épaisseur qu’à des seconds rôles formidables. C’est sans doute le seul bémol de cette belle histoire.

Une image soignée pour un film de presque 20 ans. Les lumières lors des scènes avec les fauves sont magnifiques.

Le son est très bon, et les rugissements des lions sont très présents. La musique ressort également très bien. 

Des bonus très riches sur le 2e DVD.
A noter que le 1er DVD comporte également les commentaires audio riches de Jean-Jacques Beineix.

Story Board (15min) : comparaison avec le film. Joliment mis en image, la scène se déroule en même temps que certaines images du story board viennent agrémenter celle-ci.
Galerie photo : en musique
Plusieurs bandes annonce de Roselyne et les lions, dont une allemande.
Le grand cirque (1h17) : Making of sans voix off, qui permet de se rendre compte à quel point Beineix s'investit sur le tournage. Il a une idée claire de ce qu'il veut. L'ambiance est très bien rendue, et l'heure et quart passe finalement bien vite.
Des fauves et des hommes (45min) : avec des interview des acteurs réalisées récemment. Beaucoup moins passionnant que le grand cirque.