IP5

L’histoire :

Un tagueur et un enfant de 11 ans partent de Paris avec un camion rempli de nains de jardins pour aller vers la montagne. En route, ils rencontrent un vieil homme énigmatique. Tout les oppose, mais une complicité se noue.

La critique :

IP5 aura été le dernier film de Yves Montand, décédé peu avant la fin du tournage. Jean-Jacques Beineix aura donné à cet acteur hors normes un ultime film magnifique et poétique. Le titre IP5 signifie « l’île aux pachydermes ». Le 5 représente le cinquième film de son réalisateur. Le titre a de quoi décontenancer. Voire rebuter. Mais le spectateur ne doit pas s’y tromper, IP5 est avant tout un magnifique voyage, aux frontières de la magie et du merveilleux, empli d’une douce mélancolie, entre fatalisme et espoir.

Le scénario, très bien ficelé, nous offre des dialogues vrais, pleins de vie et de poésie. Il faut dire que les acteurs sont totalement à la hauteur des textes qui leur ont été écrits. Vincent Martinez joue très vrai, avec une énergie créatrice admirable. A ses côtés on découvrait le jeune Sekkou Sall (que l’on aura également revu dans Elisa, aux côtés de Vanessa Paradis). Véritable révélation, ce jeune enfant de 11 ans est incroyable ! Sa faculté à transmettre les émotions est impressionnante, et son association avec Olivier Martinez fait des étincelles. La touche féminine, même si discrète, est offerte par la belle Géraldine Pailhas. Enfin, Yves Montand est très touchant dans ce rôle de vieil homme un peu perdu, obstiné par l’ultime quête de sa vie. 

Une distribution remarquable pour un scénario à la hauteur, que rêver de mieux ? Sans doute une excellente réalisation ? Eh bien on l’a ! La mise en image de Beineix est sublime. Que ce soit la cité parisienne, la petite ville provinciale ou encore (et surtout) la magnifique forêt, le réalisateur fait toujours ressortir des images grandioses. Très inspiré, il parvient par le biais des acteurs et de l’histoire à nous transmettre des émotions rares. Toujours autant attaché à des personnages marginaux, Beineix nous transmets cette affection.

Enfin, il serait malvenu de passer sous silence la très bonne composition musicale de Gabriel Yared. Utilisée avec parcimonie et intelligence, elle souligne quelques séquences magiques.

Le film se clôt sur une scène poignante d’une grande force. IP5 est un grand film.

Une image irréprochable, surtout compte tenu de l'âge du film. Les couleurs sont vives et agréables. La forêt est d'ailleurs magnifiquement rendue, offrant de très jolis plans.

Aucun souci concernant le son. La musique s'intègre toujours à merveille avec les séquences dialoguées.

Ce DVD, comme tous les DVD de la collection Beineix offre l'avantage d'avoir un sous-titrage pour sourds et malentendants. Une excellente initiative.

En plus de ces sous-titres, le DVD offre
- Les commentaires de Jean-Jacques Beineix : Le réalisateur revient avec passion sur le tournage, évoquant ses rapports avec les comédiens, dont bien sûr Yves Montand. Beaucoup d'anecdotes également pour un éxercice auquel semble prendre plaisir Beineix.
- Des bandes annonce des films de Jean-Jacques Beineix.