Bab el Web

Peut-on réaliser une comédie sur l’Algérie, sans sombrer dans la caricature ? La réponse est oui…et non. Oui et le réalisateur Merzak Allouache ( L’autre monde, Salut Cousin !), nous le prouve avec l’histoire de ce jeune Algérien, qui chaque jour se rend au Cyber Café de son quartier, astucieusement baptisé Bab El Web. Là, il tchatche avec une française, qui décide de s’inviter. A partir de ce moment, rien ne sera assez bien pour recevoir cette jeune femme.

Toute la simplicité de ce film, que ce soit l’histoire, le lieu, les situations ou encore les personnages, semble devenir la plus grande des richesses. Chaque plan est en accord parfait avec son sujet, rien n’est de trop, ni insuffisant. Car loin de toute satyre sociale, le réalisateur Merzak Allouache, nous raconte une histoire simple de gens simples dans une Algérie aux couleurs flamboyantes.

Faudel (Le Battement d’aile du Papillon) se révèle très convaincant dans le rôle de ce jeune homme, décidé à séduire une jeune femme qu’il ne connaît qu’à travers internet. Abusé par l’image que les Algériens peuvent avoir de la France, il essayera par tous les moyens de masquer ce qui, à ses yeux, peut être honteux. Le comédien impose son physique d’éternel adolescent à son personnage pour lui donner une crédibilité déconcertante. Jamais en surjeux, Faudel prouve avec ce rôle que le cinéma peut avoir raison de lui faire confiance.

Pour en revenir à la question de départ, il est inévitable, de trouver quelques points de caricature, dans une comédie telle que « Bab El Web ». Et en l’occurrence, la caricature vient énormément du personnage interprété par Sami Nacéri (Taxi, Indigènes), un frère toujours sur le fil du rasoir, dépassé par les agissements de son cadet, imbibé de substance illicite, il apporte la caricature nécessaire en incarnant l’image d’Epinal, que nous occidentaux pouvons avoir de l’Algérie, avec ses rues bruyantes, ses hommes aisément négociateur, facilement hors la loi, amoureux de la vie, souvent nonchalants, mais toujours honorables.

« Bab el Web », au delà d’une simple comédie devient une véritable carte postale de ce pays superbe où la chaleur des habitants rivalise avec celle du soleil qui illumine ses rues. En voulant masquer, ce qui fait le charme de son pays, le jeune Bouzib, le met encore plus en valeur à nos yeux de français, souvent aveuglés de préjugés.

En conclusion, une comédie pleine de fraîcheur, qui nous offre une vision différente de l’Algérie, à travers le regard de jeunes gens ancré dans leur pays. Un vrai plaisir pour les yeux, un bon moment de cinéma. 

Une belle image desservant avec grandeur celle de ce film, dont les couleurs du pays ressortent avec candeur. Rien d’exceptionnelle en soit, juste la simplicité d’un travail qui, associé à la beauté d’un pays devient très vite remarquable.

Une piste 2.0 suffisante, pour ce film qui ne bénéficie pas d’effet sonore particulièrement imposant. Pourtant la piste 5.1 permet de révéler un peu plus les ambiances extérieures du film.

Un making of très intéressant, où l’on découvre les obstacles inattendus qu’ont pu rencontrer le réalisateur et son équipe. Puis la bande annonce.