PrésentationShowtime Networks, c’est le nom de la chaîne qui a diffusé en 2005 la série « Masters Of Horror ». Treize réalisateurs ont tourné treize films d’horreur d’environ une heure dans le but de réaliser la, première saison d'une série centrée sur l'horreur. Là où cela devient très intéressant, c’est que l’ensemble des réalisateurs invités sont des habitués du genre : John Carpenter, Dario Argento, Joe Dante et bien d’autres. À l’occasion de la sortie des premiers épisodes de la série, DVDCritiques vous propose une petite revue d’effectif. Sachez qu'une seconde saison est déjà en tournage.
Mick Garris « Chocolat »Jamie un jeune homme récemment divorcé qui crée des parfums artificiels pour l’industrie alimentaire, commence soudainement et sans explication à avoir de brefs et aléatoires flashes d’une personne et de lieux inconnus. Ces flashs se traduisent par des visions, sons, odeurs, sensations tactiles. Apprenant qu’il est en train d’expérimenter la vie à travers les sens d’une femme mystérieuse, il commence à tomber amoureux d’elle sans ne l’avoir jamais rencontrée.
Infos: Initiateur de la série « Masters Of Horror »,
Mick Garris est généralement plutôt habitué à collaborer avec son ami Spephen King. Mick a signé un bon nombre d'adaptations des romans de l'écrivain dont
Le fléau et The shining. Il propose là un épisode intéressant qui se démarque pas mal des autres. Le réalisateur innove en proposant un personnage malsain qui ressent graduellement les sensations de celle qu'il ne connaît pas. Vous reconnaîtrait sans doute l'esprit de Stephen King dans cette sensation malsaine non montrée qui vous tient tout au long de l'histoire. Malgré quelques longueurs et approximations, « Chocolat » se révèle être passionnant.
Dario Argento « Jenifer »Jenifer est le récit choquant d’une Lolita des temps modernes, qui avec ses pouvoirs de sirène, finit par détruire le corps et l’âme de tout homme malchanceux croisant son chemin. Après lui avoir sauvé la vie, l’officier de police Frank l’emmène chez lui et découvre qu’aucune bonne action ne reste impunie.
Infos: « Suspiria » étant un des films préférés de votre serviteur, il n'en fallait pas moins pour le pousser à visualiser l'épisode numéro quatre tourné par le maître du Giallo. Âme sensible, s'abstenir ! Même si le format réduit du programme n'aide pas
Dario Argento à approfondir ses personnages, il nous offre une succession de scènes cultes parfois presque choquantes (la scène d'amour, le chat, les morts...). Il faut dire que l'apparence physique de Jenifer met en condition. Vous aurez tout le plaisir de vous plonger dans l'histoire avant de découvrir son visage.
John Mc Naughton « Les amants d'outre-tombe »Ernest Haeckel trouve refuge dans une cabine isolée au coeur de la campagne sauvage de la nouvelle Angleterre. Il reçoit pour consigne de son hôte de ne sortir sous aucun prétexte. Alerté par les pleurs d’un bébé qui se mêlent à d’horribles gémissements, Haeckel désobéit et se retrouve au coeur d’une orgie peuplée de morts-vivants.
Infos: Le réalisateur de «
Sexcrimes » et « Harry: Portrait d'un sérial Killer » nous offre le treizième et dernier épisode de la série. John nous emmène dans une histoire qui se déroule dans le passé, ce qui ne le rendra pas moins macabre. On ne pourra s'empêcher de penser à Frakenstein dont
Mc Naughton a ici été fortement influencé. Après une trentaine de minutes plutôt cool, l'épisode va légèrement partir en vrille notamment à partir d'une scène d'amour un peu...spéciale. Comme « Chocolat », ce volume s'écarte un peu des histoires classiques du genre.
Stuart Gordon « Le cauchemar de la sorcière »Walter Gilman, un universitaire étudiant une théorie sur des liens interdimensionnels, loue une mansarde dans un immeuble délabré. Hanté par des cauchemars terrifiants mettant en scène une sorcière, un rongeur à tête humaine et peut-être Satan lui-même, Walter commence à perdre tout contact avec la réalité.
Infos: Stuart Gordon...
Stuart Gordon...Ah oui!
Ré-animator! LE film d'horreur le plus connu des cours de récréation. Le temps de la ré-animation est bien loin et Stuart nous invite à suivre le destin de Walter, un jeune qui va graduellement péter un câble. Cette plongée dans la folie est bien mise en image, mais on aurait aimé un peu plus de dynamisme dans la réalisation. Idem, l'acteur principal n'a pas le charisme d'un Bruce Campbell (vous comprendrez pourquoi ci-après) et son jeu légèrement soporifique n'aide pas vraiment à rehausser le souffle du film. C'est dommage car Gordon avait tout le loisir de nous préparer un épisode excellent sur un thème certes déjà traité, mais toujours très emballant. Les clins d'oeil à
Evil Dead et au
Necronomicon feront plaisir aux connaisseurs.
John Carpenter « La fin absolue du monde »Kirby Sweetman sait comment retrouver les bobines des films rares. Toutefois, rien ne pouvait le préparer au travail de recherche pharaonique sur « La Fin absolue du monde », un film prétendument montré une seule fois et dont la rumeur dit qu’il a poussé les spectateurs à une frénésie meurtrière avant que la salle de cinéma ne se consume mystérieusement.
Infos: Depuis "Ghost Of Mars", les fans attendaient une réalisation réussie de la part de
John Carpenter. C'est pourquoi son épisode se devait d'être irréprochable tout comme certains de ses films dont « Halloween », «
Christine » ou encore « L'antre de la folie ». Carpenter a l'habitude de proposer des personnages intrigants, flippants et complètement frénétiques. C'est toujours le cas dans « La fin absolue du monde » où le réalisateur parvient sans problème à entretenir cette sorte de climat dérangeant et malsain qui poussera en fin de compte son personnage principal à la folie. La réalisation est soignée, on constate que le réalisateur est un maître dans la préparation des plans. Tout est parfaitement cadré. Le meilleur épisode de la saison.
L’image offre une définition exemplaire malgré la présence de quatre pistes sonores et de nombreux bonus. Les couleurs sont éclatantes. On regrettera juste un manque de précision sur les plans les plus sombres.
Pour une fois, les possesseurs des DVD Zone 1 doivent bien nous envier. Sur chacun des titres, l’éditeur offre des pistes DTS exclusives disponibles en version originale et française. L'équipe technique est la même sur l'ensemble de la série, le traitement des pistes sonores est donc équivalent. La musique d’introduction du DVD vous mettra dans l’ambiance tandis que les pistes 5.1 mettront surtout en avant la bande originale. Les effets surrounds sont plutôt absents, c’est bien dommage sur les quelques scènes bien flippantes.