Shooting Dogs

Genre
Pays
Grande Bretagne (2006)
Date de sortie
mercredi 17 janvier 2007
Durée
115 Min
Réalisateur
Producteurs
David Belton, Ruth Caleb, Pippa Cross, Jens Meurer et David M.Thompson
Scénaristes
David Wolstencroft
Compositeur
Dario Marianelli
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Anglais
Non
Non
Non
Français
Oui
Oui
Oui
Allemand
Oui
Oui
Oui
Néérlandais
Oui
Oui
Oui
Le Film
Critique de Emmanuel Galais
Editeur
Edition
Standard
Label
Zone
2
Durée Film
115 min
Nb Dvd
1


Nous sommes Blancs, nous sommes grands et puissants, autoproclamés maîtres du mondes, nous avons tout inventé, tout modernisé, tout organisé. Nous sommes blancs, nous avons sacrifié des populations entières pour notre bien être, nous avons fermé les yeux pour ne pas voir l’horreur à nos frontières. Mais nous avons prêché la bonne parole au nom de notre modèle, et grâce à cela nous avons façonné un monde pour qu’il nous ressemble. Nous sommes blancs et notre monde est fait de buildings, de lumières et de confort, d’oublie et d’aveuglement. Au fil des siècles, nous nous sommes émus du sort de peuples qui n’ont pas notre grandeur, nous en avons aidé certains pour en vaincre d’autres sans jamais oublier notre profit, puis quand cela était nécessaire, nous avons aussi donné un coup de main aux vaincus pour prendre leur revanche. C’est notre jeu favoris à nous les blancs. On a créé des modèles de vertu, comme le pays des libertés, ou encore celui des droits de l’homme, de la terre d’accueil. Et puis on a créé les Nations Unis pour faire que la paix règne dans le monde… Enfin dans notre monde, celui qui nous rapporte, qui aide à notre confort, en gros celui qui nous obéi. Mais que l’on ne s’y méprenne pas, le reste du monde nous intéresse : pour nos vacances, pour avoir des travailleur sans avoir vraiment à les payer, ou encore pour voir des bêtes sauvages. Quand à la population, s’ils ne sont pas blancs, finalement ça ne nous intéresse pas beaucoup. Mais quand même des fois on en parle : « Les tibétains » par exemple ! Seulement le problème c’est que leurs ennemis sont Chinois et qu’ils ont beaucoup d’argent, alors on préfère juste en parler surtout quand les chinois ne sont pas là.

Et puis il y a l’Afrique, alors là c’est compliqué ! D’abord, ils sont noirs, et c’est la couleur opposé à la notre, en plus y’a pas grand-chose à gagner là-bas ! Mais on a quand même envoyé des troupes pour surveiller la paix. Mais juste la surveiller, pas la défendre. Alors forcément lorsque deux peuples opposés dans un pays comme le Rwanda se font la guerre, ça n’intéresse pas grand monde !

Seulement voilà, quand la guerre devient un jeu de massacre, où tout un peuple est exterminé à coup de viols, de tortures, de machettes, on est en droit de se poser une question : « Où était donc le monde des blancs, le monde de la justice ? » Il semble bien que l’homme blanc ait montré son vrai visage lors de ce conflit au Rwanda. Il a montré que notre âme s’est perdue au fil de notre évolution. On a perdu l’amour, le courage. Nous sommes devenus les ombres de notre terre, le fléau de l’humanité. Par avidité, on a tué le peu de vie qui restait dans nos veines, l’humanité nous a fuie pour nous laisser regarder les résultats de nos excès. Et nous pauvres inconscients, nous laissons des enfants mourir, massacrés comme des bêtes, uniquement parce qu’ils ont la peau noire. Des femmes violées, éventrées aux yeux d’hommes blancs impassibles et distants.

Voilà de quoi parle, le superbe film de Michael Caton-Jones (Basic Instinct 2, Le Chacal). Il parle de ce génocide, en n’omettant rien, pas le moindre détail, la moindre larme perlant sur les joues de ces femmes et de ces hommes abandonnés aux mains de leurs bourreaux. Et le spectateur de se dire « Comment une telle barbarie peut-elle encore exister de nos jours ? », j’aurais envie de demander, au vu de ce film, « mais qui sont les plus barbares ? » «Ceux qui massacrent hommes, femmes et enfants ? » « Ou ceux qui regardent en se disant : cela ne nous regarde pas ? »

Et d’ailleurs, le réalisateur signe là une mise en scène sans aucun excès. Il pose les faits, et ceux-ci suffisent à exprimer l’horreur du génocide Rwandais. Mais au-delà des corps gisant le long des routes, des hommes aux machettes ensanglantées, la force du film repose essentiellement sur le regard des (futures) victimes, sur la peur qui les envahie. Et surtout sur les témoignages des rescapés qui ont participé au tournage et qui ont pu parler de l’innommable, de l’insoutenable. Pourtant le film ne se veut pas démagogue, il ne cherche pas à minimiser les responsabilités de chacun, ni à amplifier celles des autres. Il présente une insoutenable vérité, où les soldats de l’Onu furent spectateurs passifs d’un génocide et au travers de ces hommes, c’est le monde qui se détourne. Une phrase du film raisonne encore dans l’esprit du spectateur : « Depuis que je suis là, je n’ai pas pleuré une seule fois, et je crois que c’est parce qu’ils sont noirs ! ». Dans cette phrase, toute la vérité de notre société est jetée à la figure du spectateur qui, bien assis dans son fauteuil, s’émeut de ces images fortes d’une mort commune infligée au peuple Rwandais, mais qui dès le générique de fin oubliera ce traumatisme pour une vie paisible retrouvée.

Le jeu des acteurs est à saluer, bien évidemment, car il porte la crédibilité de l’histoire sur leurs épaules. Le duo John Hurt (1984,  V for Vendetta) et Hugh Dancy (Basic Instinct 2, La chute du Faucon Noir) fonctionne à merveille. Il exprime sans conteste la dualité qui réside dans nos esprits de blancs mondialisés. Mais il serait injuste d’omettre de parler de la superbe Claire-Hope Ashitey (Les fils de l’homme), qui promène son regard partagé entre détresse et espoir. Elle porte toute la vérité du génocide sur son visage.

En filmant sur les lieux même du drame, Michael Caton-Jones, renforce son film d’une image réelle magnifiée par les paysages sublimes du Rwanda, mais aussi par la mémoire lugubre que renferme cette terre d’Afrique à jamais souillée du sang de ses enfants victimes de la barbarie des uns et de l’indifférence des autres. En foulant cette terre, les équipes, acteurs et techniciens se retrouvent face à un devoir de justesse autant que de mémoire. Ainsi le film profite d’un réalisme hors du commun, qui permet au spectateur de subir ce drame de plein fouet, et d’ainsi comprendre au plus près l’horreur du génocide et l’absurdité des décisions blanches.

En conclusion, un drame qui semble particulièrement d’actualité, sachant ce qui se passe au Darfour, et qui permet de réellement comprendre à quel point, nous les hommes blancs ne sommes finalement pas tout le temps des hommes d’honneur. En se trouvant face à cette horreur, on aurait presque envie de changer de couleur de peau pour pouvoir enfin se regarder dans une glace. A voir absolument.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
2.35:1
Particulièrement soignée, l’image est très belle et met merveilleusement en valeur les paysages africains. Les mélanges de couleurs qu’offre la terre Rwandaise, sont rendus avec un contraste remarquable. Rendant ainsi une justice de plus à ce continent unique, berceau de notre humanité.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Français
2.0
Anglais
5.1
Anglais
2.0
Une piste 5.1 qui rend à merveille les ambiances africaines. On se retrouve encore plus au cœur du drame Rwandais. Chaque violence est rendue plus féroce grâce à la qualité sonore du Dvd. Mais pour ceux qui ne possèdent pas le matériel adéquat, une piste stéréo est disponible, et n’empêche en aucun cas une plongée directe dans l’univers de ce sordide proche passé de l’histoire de notre monde.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
90 min
Boitier
Amaray
Tout d’abord les commentaires Audio de Michael Caton-Jones, qui permettent de mieux comprendre les choix et les doutes du réalisateur, comme celui d’imposer un tournage sur les lieux même du massacre. Puis un entretient avec lui qui n’amène rien de plus, mais pour ceux qui n’auraient pas écouté les commentaires audio, on peut considérer cela comme une séance de rattrapage. Un making of complet permettant d’avoir une vision globale ainsi que le point de vue des autres comédiens. Puis un émouvant témoignage des rescapés du génocide, revenant sur les lieux du massacre, un document particulièrement nécessaire à l’ensemble. Enfin la bande annonce du film, clos l’ensemble.
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
Story board
Multi-angle
Liens internet
Interface Rom
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Filmographies
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