Super Nacho

L'histoire

Nacho est un jeune orphelin qui a grandit dans un orphelinat du Mexique, devenant au fil des années le cuisinier du pensionnat. Mais, un beau jour, devant le manque de matières premières de qualités pour mitonner de bon plats aux enfants et les beaux yeux de la soeur Encarnacion, il décide de se lancer dans une passion qui plus est lucrative : la lutte. Masqué, il va tenter de gagner assez d'argent pour rendre la vie des orphelins un peu moins difficile.


Critique subjective

Film boudé, film critiqué, film mal distribué à la promotion incompréhensible, Super Nacho a dû subir bien des déconvenues (du moins en France) avant cette sortie DVD. Et pourtant, il s'agit d'un bon film, d'un très bon film même. Jared Hess perdure dans la veine de la comédie douce-amère à la Napoléon Dynamite en présentant une nouvelle fois un héros marginal en la personne de Nacho, jeune orphelin devenu moine cuisinier qui rêve de monter sur le ring face aux lutteurs les plus adulés pour enfin devenir l'un d'entre eux et gagner le coeur des enfants (et de la Soeur dont il est amoureux aussi...).

Dans la rôle titre, Jack Black. De tous les plans ou presque il fait preuve une nouvelle fois, après un King Kong surprenant où il se montrait plus que crédible dans un rôle dramatique, l'étendue de son talent. Grimaçant, exagéré ou carrément outré, il donne émotion et humour dans ce rôle casse-gueule où beaucoup se seraient cassé les dents, le film lui doit beaucoup. Mais Super Nacho (quel titre français ridicule) c'est aussi une galerie de personnage incroyable, et une ambiance attachante. Les acteurs ont tous une vraie "gueule" où sont tout simplement originaux (les luchadors constamment masqués).

C'est surtout cette ambiance assez unique qui donne au film ce cachet original. C'est une comédie. Elle n'est pas toujours drôle, mais c'est ce qui fait sa force... De scènes en scènes, on ne cesse d'être trimballé, parfois vraiment comique, parfois triste, le film surprend. Une réussite indéniable pour un film plein de charme qui mérite assurément mieux que le traitement qui lui à été infligé. Un mot enfin sur la partition de Danny Elfman, absolument excellente, qui retranscrit à merveille l'univers traditionnel mexicain et qui donne énormément de personnalité au film.


En conclusion

Comédie étrange, au ton décalé, jamais totalement drôle, parfois triste mais toujours tendre, Super Nacho laisse aussi éclater le talent d'un comédien qu'on ne soupçonnait pas il y a encore quelques années et qui prouve ici qu'il peut aussi bien exceller dans des rôles aussi différents que ceux tenus dans King Kong ou celui-ci. Un film tout simplement extrêmement attachant.

La compression et la définition est au-dessus de tout reproches. Les couleurs, déjà très vives en salles, semblent encore plus accentuées et encore plus chaudes... parfois même un peu trop.

Une bande son somme toutes discrète dans ses effets. On notera une belle spatialisation de la musique et des combats aux effets sympathiques. La version française, par contre, est vraiment décevante, passant même outre l'accent mexicain des protagonistes.

Une édition relativement complète et tout à fait satisfaisante pour un film ayant subit un sort si peu enviable en salles françaises.

* Commentaire audio : Jared Hess (réalisateur), Mike White (scénariste) et Jack Black (acteur) se retrouvent autour un repas mexicain (!) et réalisent un commentaire distrayant relatant anecdotes et détails techniques. Jack Black est bien sûr ici pour assurer le quota déconne de la piste qui s'écoute avec plaisir.

* Documentaire : à lire enchaînés ou séparément, ces  cinq documentaires se complètent bien et permettent de faire un tour d'horizon assez vaste sur le film. On commence par un making-of en bonne et due forme, amusant et révélant un tournage sous le signe de l'humour. Les dessous du masque de Jack Black s'intéresse à l'interprète principal du film et à l'univers des lutteurs mexicains. Super Lucha s'intéresse lui directement aux lutteurs, Hecho in Mexico s'attarde sur l'ambiance du tournage qui a été fait sur place et enfin le dernier module est un vis-à-vis entre Jack Black et Hector Jiménez, qui joue le rôle de El Squeletto.

* Jack chante : regroupe deux courts reportages sur la préparation et la composition des deux chanson du film

* Scènes coupées : trois scènes coupées sans grand intérêt

* Spots promotionnels et galerie de photos : le matériel promo du film