Parce qu’elle est ruinée, une famille est contrainte de se séparer de sa chienne adorée, Lassie. Emmenée à des milliers de kilomètres, l’animal ne se résout pas à cet éloignement. Son jeune maître lui manque trop. Lassie entame alors un incroyable et fabuleux voyage à travers le pays pour retrouver ceux avec qui elle veut vivre…
Bon, autant le dire tout de suite, on est très loin la comédie où les gens hurlent de rire à s’en décrocher la mâchoire. En effet on pourrait même dire que le film aurait pu être sponsorisé par Kleenex, tant tout y est fait pour pleurer à chaudes larmes. Le petit garçon très attaché à son chien, la chienne refusant la fatalité, les coups qui lui sont portés par les méchants, etc…Rien ne nous ait épargné, et le regard triste du petit Jonathan Mason n’arrange rien à nos problèmes lacrymaux.
Plus proche du livre original qu’écrivit Eric Knight en 1938, le « Lassie » de Charles Sturridge (Le mystère des fées, une histoire vraie), joue la carte de l’émotion à fond. Comme dans les précédentes adaptations, dont les deux plus célèbres resteront la version de 1943 avec Elizabeth Taylor et la série télé de 1954 qui fut diffusée pendant 25 ans, la différence se situant dans un environnement plus austère et plus proche des images de l’Angleterre de Ken Loach, avec ses mineurs abîmés par le travail et par l’état, obligé de survivre, plutôt que de vivre. Ses lords anglais riche à en mourir, fier de leur prestance et insensible à la détresse des peuples qui les entourent. En cela le choix de Peter O’Toole (Lawrence d’Arabie) est une très bonne idée, car l’acteur s’amuse à nouer un grand-père autoritaire et attendrit par les regards implorant de sa petite-fille. Le comédien du haut de ses 74 ans s’amuse avec ce film familial et en profite pour presque voler la vedette au chien courageux.
Loin de faire dans la dentelle, le film de Charles Sturridge, en se rapprochant au plus près du roman de Eric Knight, n’évite que de très peu, de sombrer dans la pathos, où la souffrance de la chienne n’a d’égale que la détermination qui la mènera à retrouver son jeune maître. Tour à tour molester par un majordome très peu soucieux des convenances, pour être ensuite pourchassé dans les rues d’un village écossais, puis épuisée par des milliers de kilomètres pour finir dans un cirque tenu par un nain solitaire, et enfin molester par des brigands sans scrupules, Lassie est un enchaînement d’obstacles que l’on ne souhaite à personne, même pas à son pire ennemi.
Fédératrice et passionnante en même temps, l’histoire de cette chienne fidèle à l’excès est quand même symbolique de l’amour que l’on peut porter à ces animaux familiers et souvent inséparables des hommes. Lassie a fait pleurer des générations d’enfants, et avec cette nouvelle version cinématographique, cela n’est pas prêt de s’arrêter.
En conclusion, un film fidèle au roman original qui n’évite donc pas le côté larmoyant des aventures de cette chienne fidèle à l’extrême. On se fait toujours autant prendre au piège et les mouchoirs ne sont pas inutiles lorsque le générique de fin démarre.