L’histoire :
Ancien pilote rebelle, John Sands est chargé de récupérer un prototype d’avion tombé aux mains d’un réseau terroriste.
Critique subjective :
Petite star déchue du cinéma d’action (il ne tourne quasiment plus que des direct to video), Steven Seagal fut un temps le spécialiste du film musclé où le danger tenait à un moyen de transport : le bateau (Piège en haute mer), le train (Piège à grande vitesse), l’avion (Ultime décision). Pour tenter de remonter la pente, Saumon agile essaie désormais de renouer avec ses « grands rôles » au cinéma. C’est ainsi qu’il lorgne à la fois du côté de Executive decision (Stuart Baird – 1996) et de son personnage de Casey Ryback avec Vol d’enfer (Flight of fury), DTV que réalise un certain Michael Keusch, déjà coupable, entre autres, du navet Attack force (avec … Steven Seagal).
Produit et coécrit par Seagal, Vol d’enfer met le spectateur face à une situation de crise : le X-77, prototype d’avion furtif pouvant devenir littéralement invisible, a été détourné, de dangereux terroristes ayant réussi à soudoyer le pilote. Un pitch original donc, du moins pour toute personne n’ayant pas vu l’un des 10 000 actioners sortis ces vingt dernières années, Broken arrow en tête. Flanqué d’un jeune chien fou (le sidekick de service), John « Bad Mojo » Sands (Seagal), un ancien pilote dur à cuire, est chargé de récupérer l’appareil en Afghanistan. Plus bouffi que jamais, Steven Seagal incarne son personnage habituel : celui du vieux briscard qui reste zen quelle que soit la gravité de la situation. Aussi dodu qu’un boudin blanc généreusement farci aux truffes et au foie gras, notre casseur de bras se contente de faire des moulinets ridicules avec un couteau et d’assener quelques manchettes bien senties au détour d’une poignée de scènes d’action anémiques. Pire encore, Seagal, décidément usé, n’apparaît finalement que peu à l’écran. Il y a des signes qui ne trompent pas. A quand la retraite Steven ?
Si l’on passera rapidement sur la mise en scène (ralenti à la Michael Bay lorsque les pilotes se dirigent vers l’avion, plan final sur la bannière étoilée, …), on s’attardera davantage sur des dialogues bien gratinés qui valent leur pesant de cacahuètes. Exemples. Exposant son plan pour prendre d’assaut le QG ennemi, le personnage principal lance le plus sérieusement du monde : « On se les fait tous, on saute dans l’avion et on décolle. Si on n’y arrive pas, on fait tout péter. ». Plus tard, au cœur de l’action, le gentil afghan, à moitié mort, dégoupille ses deux dernières grenades en taquinant l’ennemi avec un « Baise mon cul d’arabe ! ». No comment.
Verdict :
Désargenté et paresseux, le film de Michael Keusch ne suscite qu’un ennui prononcé. Le titre nous avait pourtant prévenus : c’est du vol !
Une image convenable mais qui affiche tout de même deux défauts notables. La compression a tendance à venir régulièrement parasiter l’image et le master manque de piqué. A la décharge de l’éditeur, il faut bien reconnaître que la vilaine photographie du métrage n’était pas faite pour faciliter le transfert sur support versatile.
Des pistes 5.1 agréables. Le rendu sonore se montre limpide, bien spatialisé et très énergique. Immersion auditive garantie et scènes d’action qui dépotent (du moins au niveau des oreilles car à l’image ce n’est pas tout à fait ça …). Bon dosage entre dialogues, effets sonores et musique. On retiendra notamment l’apparition du titre du film sur fond de tirs de mitraillettes. Du lourd.