Au sommet d’une tour, se trouve ce que l’on appelle le service de sécurité des contes de fées. C’est là que toutes les histoires sont surveillées par l’enchanteur. Son « job » : s’assurer que tous les contes respectent le scénario et ce jusqu’au « Happy End ». Ceci explique l’existence de la balance du bien et du mal…et tant que tout reste bien équilibré, les histoires ne changent jamais. Mais profitant de l’absence de l’enchanteur chargé de maintenir cet équilibre, Frieda, l’ignoble belle-mère de Cendrillon prend le pouvoir. Son but : effacer à tout jamais la célèbre conclusion « Ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants ».
Bon, alors, il faut le dire dès le départ, prendre le contre-pied des contes de fées reste toujours une véritable aubaine pour réunir parents et enfants, Shrek en étant le plus bel exemple. Pourtant, il faut quand même faire attention à ne pas se prendre les pieds dans le tapis, sous peine de sérieusement décevoir. Ce qui est un petit peu le cas de « Cendrillon et le prince pas trop charmant ». Déception en premier lieu par un sentiment de réchauffé, car le prince charmant est subitement aussi débile (peut-être un peu plus) que Charmant chez l’ogre vert, et que Cendrillon (Cindy) se bat de la même manière que la voisine du marais. Déception encore, par le choix du doublage qui s’il est alléchant : Catherine Frot (La tourneuse de page), Laura Smet (Les corps impatients), Eric et Ramzy (La tour Montparnasse Infernale), Danny Boon (La Doublure) et enfin Bruno Salomone (Brice de Nice), il n’en demeure pas moins d’une innéficacité incroyable. Laura Smet en tête, qui ne cesse de réciter son texte comme un enfant de primaire récite sa leçon. Sans aucune crédibilité, l’actrice semble avoir perdu ses moyens devant les techniques de doublage d’un dessin animé. Cela est encore plus dommage d’autant que pour une fois le doublage français semblait prêt à dépasser l’original pourtant formé de Sarah Michelle Gellar (Sexe Intention), Freddie Prinze jr (Souviens toi l’été dernier), et Sigourney Weaver (Alien).
Pourtant, ne parlons pas de ratage complet, car ce dessin animé a d’abord la qualité de ses défauts. En effet, en voulant développer un peu plus le filon éprouvé par Shrek, « Cendrillon et le Prince.. » garde quand même un ton suffisamment décalé pour attirer l’œil et capter l’attention du spectateur. Ce qui en soit est une véritable performance à souligner. De plus l’histoire en elle-même recèle une bonne idée : celle d’offrir une règle aussi importante que la religion dans notre monde pour régir l’ordre de ces mondes désordonnés. La balance du bien est du mal en étant le symbole le plus représentatif.
Ensuite certains comédiens tirent quand même leur épingle du jeu, même s’ils n’offrent pas une composition d’exception, il s’agit d’Eric et Ramzy qui collent allègrement aux personnages de Munk et Mambo, ceux par qui tout arrive.
En conclusion un film aux sentiments mitigés, où l’inexpérience lové à l’ambition fini par accouché d’un spectacle amusant sans être éblouissant. A regarder une fois en famille, sans forcément en redemander.