Le destin de deux familles russes, les Rostov et les Bezoukhov, pendant les campagnes militaires contre Napoléon au début du XIXème siècle.
Nouvelle adaptation du roman de Tolstoï, « Guerre et paix » de Robert Dornhelm s’inscrit avant tout dans la volonté du groupe France Télévision de proposer des adaptations d’œuvres littéraires très soignées. Dans la même veine que la série « Maupassant », cette adaptation se veut avant tout particulièrement fidèle au roman et loin de toute vulgarisation. En cela, l’ensemble est une réussite totale, car le soin apporté à la mise en scène, rend toute sa grandeur au roman de l’auteur Russe. Les décors sont particulièrement resplendissants et donnent une image totalement fidèle de la Russie impériale du XIXème.
Autre grande idée, celle de ne pas s’éloigner du roman original pour ne pas en perdre l’essence ainsi que la grandeur narrative de son auteur. Car « Guerre et Paix » fait partie de ces œuvres, à l’image de « Les misérables » qui ne supportent pas l’ « à peu près » , le talent dramaturgique de leur auteur suffit à donner à l’œuvre, ce qu’il faut d’émotion, de passion et de force à l’histoire. En cela les scénaristes Enrico Medioli, Gavin Scott et Lorenzo Favella ont réussit une adaptation pleine de bonnes idées et collant au plus prêt aux choix narratifs de Tolstoï. Ainsi les dialogues ne sont jamais réellement caricaturaux et les personnages sortent grandis de l’adaptation.
Pourtant, il existe bien une faiblesse dans « Guerre et Paix », et elle réside dans le jeu des acteurs, qui semblent dépassés par l’ampleur de l’œuvre. Jamais totalement à l’aise, souvent en retrait, ils ne parviennent jamais vraiment à se laisser porter par le rôle qu’ils tiennent. Particulièrement concernant la jeune Clémence Poésy (Le dernier gang, Bons baisers de Bruges). Cette dernière n’arrive que très rarement à trouver la petite flamme qui la révèlera définitivement dans le rôle de Natacha. La comédienne joue beaucoup trop en retrait et semble prisonnière de ses mots. Une remarque qui peut se référer à l’ensemble des comédiens qui semblent pétrifiés à l’idée de jouer un personnage dans une adaptation de Tolstoï. En éprouvant un style trop classique, les comédiens dans leur ensemble, ne parviennent jamais à se libérer un peu et alourdisse d’un coup la narration.
Si l’ensemble reste passionnant pour tout un chacun, les lauriers reviennent évidemment à l’auteur lui-même qui créa une histoire particulièrement bien construite à la charge émotionnelle réellement bien dosée. Cette adaptation reste donc le meilleur moyen de découvrir « Guerre et paix » lorsque l’on n’a pas eu l’occasion de le lire.
En conclusion, une adaptation fidèle au roman, qui brille par la qualité de ses décors et de ses costumes, mais qui souffrent d’une interprétation un peu trop en retenue pour en être passionnante. Reste l’œuvre de Léon Tolstoï toujours aussi grandiose et maîtrisée.