Lyra est une enfant de 12 ans, orpheline, elle est confiée par son oncle aux bons soins du Collège Jordan, un établissement de l’université d’Oxford, dans un monde parallèle au notre, sensiblement identique, mais dont chaque être humain est accompagné d’un Daemon, équivalent animal indissociable de l’esprit des humains. Mais le monde Lyra est en train de changer, car l’organisme gouvernemental: Le Magestrium resserre son étau sur le peuple. De nombreux enfants sont enlevés pour des expériences par les Enfourneurs. Lorsque son meilleur ami Roger disparaît à son tour, Lyra décide de voler à son secours…
Inspiré de la célèbre trilogie de Philip Pullman, « A la croisée des mondes : La boussole d’or », se devait d’être effectivement portée à l’écran malgré les nombreuses difficultés relative à l’adaptation. Fort de sa notoriété acquise notamment grâce à la trilogie du "Seigneur des Anneaux", New Line décida tout logiquement de se lancer dans l'aventure. Les points communs sont d’ailleurs légions dans ces deux œuvres : L’univers fantasy, le voyage autant initiatique qu’héroïque du personnage principal, le mentor dont l’ombre pèse sur le destin des protagonistes, l’objet de toutes les convoitises que personne ne doit jamais s’approprier, etc… Puis une horde de fans toujours plus intransigeants dès lors que l’on ose parler d’une adaptation cinématographique de leur œuvre de référence. Il n’est donc pas difficile d’imaginer l’horreur dans leurs esprits que l’annonce d’une adaptation par Chris Weitz (American Pie, Pour un garçon).
Et il faut le reconnaître, les producteurs ne se sont pas trompés. Le réalisateur, en toute humilité, a réalisé un film modeste à grand budget. Modeste, car il évite tous les pièges de prétention d’une superproduction. A savoir les plans inutiles, mais coûteux, les stars inutiles mais seulement bankable etc…Chris Weitz offre une réalisation spectaculaire, mais juste ce qu’il faut, incroyablement visuelle, mais juste ce qu’il faut pour coller au plus prêt de l’univers de la trilogie de Philip Pullman. Certains plans sont d’ailleurs particulièrement réussit comme l’arrivée de Daniel Craig dans la salle du Magestrium avec son Daemon, qui montre l’importance du personnage, ou encore l’impressionnante apparition de l’ours Iorek Bernyson en armure. Sans oublier de parler bien sur du titanesque combat d’ours qui reste longtemps en mémoire après la projection du film. L’ensemble de la mise en scène fourmille de références visuelles que le réalisateur distille avec brio pour mieux servir son adaptation.
Porté par une distribution alléchante et parfaitement adaptée à l’ensemble : « A la croisée des mondes : La boussole d’or » est ravissement de grande qualité. Si Daniel Craig (Casino Royal, Quantum of Solace) ne brille par particulièrement plus que d’habitude, sa présence s’impose au personnages et l’on n’a pas de mal à croire à son charisme. Mais la présence judicieuse de Nicole Kidman (Les autres, Moulin Rouge) est une véritable bénédiction. Aussi génialement ambigüe que dans « Les autres », on n’arrive jamais à savoir si Mrs Coulter est méchante ou au contraire aimante et autoritaire. L’actrice, comme à son habitude, magnifie son personnage par une aptitude incroyable à jouer sur les deux tableaux. Mais il serait injuste de ne pas reconnaître le charisme encore candide, mais déjà bien perceptible de la jeune débutante Dakota Blues Richards, qui pour son premier rôle s’offre le luxe d’affronter Nicole Kidman et de porter le film sur ces petites épaules inexpérimentées avec brio. La jeune fille s’en sort allègrement et donne une Lyra plus vraie que nature. La dernière bonne idée réside dans le choix des doublages des personnages animés comme les Daemons. Ni stridentes, ni enfantines à souhaits, les voix correspondent à merveille aux personnages et ne les discréditent en aucun cas.
S’il faut chercher un point négatif dans le film, il réside principalement dans le scénario qui utilise parfois des ficelles un peu trop évidentes ou des solutions de facilités un peu trop visibles, comme celle de faire que l’héroïne trouve en un quart de seconde comment lire les prédictions de la boussoles, ou encore comment elle parvient à mettre l’ours Iorek dans son camp. Tout cela semble un peu trop facile pour être crédible ou salué. Car même si le film s’adresse évidemment à un public jeune, l’ensemble méritait un peu plus de nuance pour être totalement réussit.
En conclusion, « A la croisée des mondes : La boussole d’or » est une adaptation réussit qui aurait pu friser la perfection de son illustre grande sœur, si le scénario n’avait pas utilisé des ficelles un peu trop simplistes pour arriver à ses fins. Le jeu des comédiens est brillant et les doublages impeccables. A ne pas louper !