City of ghosts

Jimmy, un malfrat américain est en exil forcé à Bangkok, suite à une escroquerie à l’assurance. Apprenant que Marvin, son partenaire et mentor, a refait surface au Cambodge, il se lance à ses trousses pour récupérer sa part. Mais l’homme qu’il cherche est introuvable et Jimmy ne va pas tarder à voir la situation lui échapper.

Pour sa première réalisation, Matt Dillon prend un risque tout en se gardant d’une certaine sécurité. Tout d’abord en ce qui concerne le risque, le comédien réalisateur décide de traiter de la solitude, de l’angoisse suite à un méfait et de la poursuite d’une cible invisible. Son personnage erre dans Bangkok, fait de nombreuses rencontres improbables et cherche indéfiniment un partenaire introuvable. Tout ces thèmes peuvent vite sortir le réalisateur de ses ornières et le faire dériver vers une œuvre austère et dénuée de relief. Il n’en est presque rien puisqu'il parvient à faire partager au spectateur l’errance de son personnage, au point presque de lui faire ressentir la souffrance de cette solitude et de cette impression que Jimmy a de ne plus rien contrôler. Pourtant, Matt Dillon, ne parvient que de justesse à éviter la frontière de l’ennui totale, car le film souffre tout de même de quelques longueurs et l’on se surprend à regarder sa montre en espérant que la blessure du personnage ne devienne pas la notre en définitive.

Matt Dillon se garde une certaine sécurité dans le fait d’interprété un personnage qu’il a déjà pratiqué maintes fois comme dans « Drugstore Cow Boy » de Gus Van Sant ou encore « Le saint de Manhattan » de Tim Hunter. L’acteur donne une composition honnête mais sans surprise de ce personnage perdu dans une ville qu’il ne connaît pas, dépassé par des évènements qu’il ne maîtrise pas. Toujours impeccable sans être original voilà le paradoxe du jeu de Matt Dillon. Par contre on peut d’ores et déjà saluer les prestation de James Caan et de notre Gérard Depardieu national qui joue encore à merveille les personnages odieux et malsains. Depardieu est incroyable dans son rôle de tenancier de bar sale et méchant.

En conclusion, la première réalisation de Matt Dillon « City of Ghost », ne manque pas d’intérêt, mais reste trop légèrement traitée pour totalement passionner le spectateur. On se surprend à regarder sa montre, tout en saluant le regard propre que le réalisateur pose sur son sujet. Vivement le prochain !