Une jeune fille en mal de repère dans sa propre famille, trouve refuge dans les histoires fantastiques, où les gobelins côtoient d’autres créatures toutes aussi fantastiques. Un soir, alors qu’elle doit garder son petit frère Toby, la jeune fille excédée rêve que les gobelins enlèvent son frère. Mais lorsque le rêve devient réalité, la jeune fille se retrouve prise au piège et se laisse lancer un défi par le Roi des Gobelins : Jareth.
Ah Jim Henson, le roi, sinon le dieu de la marionnettes ! Surtout connu par nos contrées pour être le père des « Muppets » avec son célèbre couple : Kermitt la grenouille et Piggy la truie. Celui qui offrit aux marionnettes leurs titres de noblesse, un illuminé qui espérait voir ses créatures envahir le grand écran et embarquer le public dans un univers fantastique incroyable d’inventivité. Décidé à ne pas laisser les marionnettes aux petits théâtres de quartiers où à la lucarne télévisuelle, Jim Henson rêvait grand et majestueux. Il s’essaya d’abord en transposant les Muppets au cinéma, mais il prouva que son rêve était fondé notamment grâce à « Dark Crystal » en 1983 qui en s’ouvrant les portes de l’Héroïc Fantasy, lui permit de prouver l’incroyable talent que ses équipes avaient pour mettre en scène ses créatures ficelées. Fort de ce succès, Jim Henson revint trois ans plus tard avec « Labyrinth », une nouvelle aventure où cette fois les acteurs humains, se partagent la vedette avec les marionnettes.
Porté par la musique d’un David Bowie particulièrement inspiré, « Labyrinth » reste surtout l’occasion pour Jim Henson de prouver une fois pour toute, la compatibilité narrative de son art avec celui du cinéma. Et c’est en effet le cas, la mise en scène du réalisateur est d’une inventivité incomparable, le rythme narratif ne souffre plus de lenteur comme ce put être le cas dans « Dark Crystal » notamment. Jim Henson aime opposer ses Puppets avec de véritables stars. Et à ce jeu là, on peut d’ores et déjà se dire que les Puppets ont gagné en crédibilité, car, si la jeune Jennifer Connelly (Le jour où la terre s’arrêta) ne rechigne pas sur les efforts, on la sent particulièrement mal à l’aise face à ses partenaires en peluches. L’actrice ne parvient jamais à totalement convaincre et l’on n’arrive jamais à vraiment la suivre dans sa quête. Le spectateur se sent subitement toujours plus proche des Puppets que de l’actrice. Même chose pour David Bowie. La star bien que beaucoup plus à l’aise de par son expérience semble toujours se mettre en retrait par rapport aux créatures qui l’entourent. L’acteur n’arrive pas à imposer son charisme et l’on peine à croire qu’il puisse être le roi des Gobelins. Serait ce de la faute de son incroyable collant gris ? Aurait il un problème pour assumer ses costumes ? Plus sérieusement, David Bowie, sur qui repose le film, ne semble vraiment pas à l’aise et seules les chansons qu’il interprète viennent lui sauver la mise.
Pourtant, la magie opère et l’on plonge aisément dans ce film incroyablement kitsch, à l’univers débordant d’inventivité, et à la touche si personnelle de son réalisateur. Jim Henson, par son rythme narratif, par sa vision résolument novatrice de l’art des marionnettes, nous entraîne avec brio dans cette histoire où les gobelins gardent jalousement un bébé, que leur roi aimerait bien gardé pour panser sa solitude en espérant attirer sa sœur.
En conclusion « Labyrinth », est un film de marionnettes avec quelques humains venus nous conter une histoire originale, où magie et enchantement opèrent à chaque instant. Jim Henson magnifie son art et nous ramène à notre enfance avec une incroyable inventivité. Et même si les humains ne sont pas convaincants, les marionnettes viennent rapidement rattraper le niveau.