Beau travail

Genre
Pays
France (1999)
Date de sortie
dimanche 30 mars 2003
Durée
90 Min
Réalisateur
Producteurs
La Sept-Arte-Pierre Chevalier-Pathé Télévision-Jérôme Minet-SM Films-Patrick Grandperret
Scénaristes
Jean-Pol Fargeau
Compositeur
Eran Tzur
Format
Dvd 9
Site Internet
Informations
Complémentaires
"Beau travail" a remporté le Prix spécial du jury au Festival de Genève, un Louvre d'Or à Montréal, ainsi que le César de la meilleure photo en 2001.
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Français
Non
Non
Non
Le Film
Critique de Frédéric Deschryver
Editeur
Edition
Simple
Label
Zone
2
Durée Film
90 min
Nb Dvd
1


L'histoire

 

L'adjudant chef Galoup est instructeur dans une compagnie de la Légion étrangère basée à Djibouti. La vie s'y déroule sans histoire entre les entraînements et le rituel des tâches journalières de la vie du soldat. Arrive Santain, une nouvelle recrue. Le jour où, par un acte de bravoure, Santain sauve un de ses camarades, le jeune homme gagne l'affection de son commandant, Bruno Forrestier, et la haine de Galoup, en proie à une absurde jalousie à l'égard du soldat. Galoup s'ingénie alors à s'acharner sur le jeune éphèbe.

 

 

 

Critique subjective

 

L'origine

Suite à une commande de Pierre Chevalier, le directeur du département fiction de la chaîne Arte, sur le thème d'"être étranger", Claire Denis, la réalisatrice de "Nénette et Boni" décide d'adapter librement une nouvelle d'Hermann Melville, "Billy Bud", histoire d'un jeune marin, enrôlé de force sur un navire de guerre, qui subit les foudres d'un sous-officier jaloux, malgré la sympathie que lui porte son capitaine. Claire Denis décide de transposer l'histoire à la légion française, et de situer son intrigue sur la terre africaine, à Djibouti, là où s'entraînent ces soldats de diverses nationalités. Pour ce long métrage au budget très limité, Claire Denis retrouve donc les paysages de ce vaste continent où elle a passé son enfance, et où elle avait déjà réalisé "Chocolat", en 1988.

 

Chronique d'une autodestruction

"Beau travail", c'est l'histoire de l'adjudant chef Galoup (Denis Lavant), qui, de retour à Marseille, évoque en voix-off ses récents souvenirs, au travers de son journal. Evincé de la légion, Galoup est maintenant "inapte à la vie, inapte au civil". Galoup dont le seul but est d'être un bon soldat, de servir la bonne cause et mourir, à l'instar de la phrase tatouée sur sa poitrine, lui qui idolâtre son commandant, un homme désabusé, sans ambition, vieux et fatigué, joué par Michel Subor qui interprétait également un militaire dans "le petit soldat" de JL Godard en 1960. Le soldat chez Godard, portait d'ailleurs le même nom, Bruno Forestier, que dans le film de Claire Denis. C'est l'arrivée du jeune et beau Gilles Santain, superbement interprété par Grégoire Colin, qui précipitera Galoup vers sa perte. Quand Sentain s'accapare les attentions et l'affection du commandant, c'est la jalousie absurde de Galoup qui en résulte, et son acharnement à détruire son jeune concurrent.

 

Des images somptueuses

"Beau travail" est un film essentiellement visuel, dans lequel les dialogues sont rares, cédant la place aux images somptueuses, hypnotiques, des paysages africains, la beauté plastique des corps, sur la photographie d'Agnès Godard. Chaque plan est un modèle d'esthétisme. La caméra de Claire Denis s'attarde longuement sur les paysages d'Afrique et leurs contrastes, entre le bleu du ciel et de la mer et les immenses terres arides et désertiques, déserts de pierres, vastes étendues de sel, sous un soleil écrasant, où la chaleur en devient palpable. C'est dans ce cadre grandiose, imposant que s'entraînent Galoup et ses hommes. Tel Sisyphe poussant son rocher, les soldats creusent, déplacent des pierres, marchent au pas cadencé sur ces terres, oubliés du monde. Scènes d'entraînement, où les corps bougent, se déplacent en des mouvements chorégraphiés, en des danses rituelles, animales, visages en gros plans, Claire Denis s'attarde longuement sur la beauté des corps, en plein effort, tannés par le soleil, aux allures d'athlètes antiques, coordonnés par le chorégraphe Bernardo montet, en longs ballets poétiques, desquels s'estompent les aspects militaires.

 

La musique du compositeur contemporain Benjamin Britten vient, au travers des chœurs wagnériens de son opéra "Billy Bud", lui aussi inspiré de Melville, magnifier le lyrisme de ces scènes intemporelles, en contrepoint des airs raï et techno des boites de nuit de Djibouti.

 

 

Un dernier mot

A découvrir sans attendre, pour l'interprétation magistrale des comédiens, pour l'émotion, pour les images magnifiques couronnées par le César de la meilleure photo en 2001.
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1
Présentée dans le format 1:85, l'image est très bien définie, aux couleurs magnifiques, sans problème de compression. La photographie d'Agnès Godard est très bien mise en valeur. Les superbes images aux couleurs contrastées trouvent ici un support à leur mesure. Il est à noter quelques défauts qui proviennent non pas du transfert vidéo mais de la qualité de la pellicule. En effet, on aperçoit de temps en temps quelques griffures et points blancs qui ne nuisent pas au spectacle.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
2.0
En stéréo 2.0, précise, aucun reproche n'est à apporter à la bande son qui laisse clairement s'exprimer les voix très rares, "Beau travail" étant un film essentiellement visuel. Les musiques sont diffusées par une piste audio de bonne qualité, et les scènes de boites de nuit contrastent efficacement avec les séquences de jour, par leur très bonne dynamique.

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
0 min
Boitier
Amaray avec fourreau cartonné


Le commentaire audio

La réalisatrice Claire Denis, Denis Lavant (Galoup) et Bernardo Montet sont réunis pour commenter la projection de "Beau travail". Peu habitués à cet exercice, semble-t-il, tous trois, se laissent aller à leurs réflexions, dans un commentaire à l'image du film: calme, interrompu par de longs silences. C'est Claire Denis qui mène la barque et qui nous parle pèle-mèle de la conception du film, des difficultés rencontrées en raison du faible budget, de l'équipe technique. C'est également une évocation collective des souvenirs de l'aventure qu'a constitué la vie en Afrique durant toute la durée du tournage, les rencontres avec les habitants, les militaires djiboutiens venus collaborer et conseiller l'équipe, le recrutement de comédiens sur place.

 

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