Hallam Foe, 17 ans, vit en pleine campagne écossaise avec son père et sa belle-mère. Leurs relations sont assez difficiles. Perturbé par la disparition de sa mère, il a développé une étrange manie : espionner les individus qui l’entourent. A la suite d’une violente dispute avec son père, Hallam décide de quitter la maison pour Edimbourg. Un jour il croise le visage de Kate, et décide d’entrer dans sa vie.
Jamie Bell a décidé de laisser un peu de côté les grandes productions que furent « Jumper » ou « King Kong » pour retrouver un cinéma plus personnel, plus indépendant. Un cinéma qui l’a vu naître il y a plusieurs années dans le rôle de Billy Elliott. Et grand bien lui en a pris car l’acteur a mûrit et son jeu s’en trouve grandi. A 22 ans, Jamie Bell se permet de jouer encore les adolescents mais en leur donnant une véritable nuance et une consistance plus marquante. Et c’est effectivement le cas, ici avec Hallam Foe. L’acteur est incroyablement juste et donne une véritable dimension personnelle à son personnage. Jamais dans la caricature, bien au contraire, il en devient touchant dès lors qu’il amorce la solitude d’Hallam et sa douleur d’avoir perdu sa mère, totalement renversant lorsqu’il sombre dans la folie hypnotique qui l’amène à espionner celle qu’il croit reconnaître. L’acteur transcende une fois de plus son personnage de la même manière qu’il l’avait déjà fait dans « Billy Elliott » ou plus proche encore dans "The chumscrubber". S’il a su se rendre convaincant tout en restant discret dans les superproductions tels que « King Kong » ou « Jumper », une chose est sure Jamie Bell n’en n’a pas oublié ses racines et se permet de jouer les vedettes dans un film moins populaire en attendant la nouvelle superproduction que sera « Tintin et le secret de la licorne ».
Côté réalisation, le film joue intégralement l’aspect contemplatif pour mieux coller au personnage principal, le réalisateur parvient avec brio à emmener le spectateur dans l’esprit de son héros pour mieux lui permettre de comprendre sa complexité. David MacKenzie, à qui l’on devait déjà notamment « Young Adam » avec Ewan Mc Grégor, continue d’explorer les liens passionnels de ses héros avec une rigueur et un sens de l’esthétique incroyable. Le réalisateur pose sa caméra en témoin et associe les lieux et les êtres pour mieux faire apparaître l’invisible sentiment qui noue les personnages entre eux. En parfaite adéquation avec son acteur principal, il donne à l’histoire un véritable relief, qui empêche le film de sombrer dans les méandres d’un film trop universitaire et contemplatif pour intéresser.
En conclusion, « My name is Hallam Foe » est un film brillant sur la solitude d’un jeune homme rongé par la perte de sa mère, qui trouve refuge dans la vie des autres, en les observant. Magnifiquement interprété par Jamie Bell qui prouve ici, si besoin en était, un véritable talent de comédien dramatique.