Casablanca

Rick et Ilsa se sont aimés, puis séparés. Quelques années plus tard, dans le chaos de la seconde guerre mondiale, Ilsa débarque à Casablanca avec son époux, héros de la résistance. Rick devenu un propriétaire de Night Club, cynique et détaché de tout, est le seul à pouvoir aider le couple à s’échapper. Mais il refuse…

Film mythique par excellence, que ce soit pour la crédibilité de son couple Humphrey Bogart et Ingrid Bergman ou pour l’incroyable inventivité de son scénario, « Casablanca » est le symbole de l’excellence à bien des niveaux. Et pourtant, il est l’exemple même du naufrage évité. Car, tourné au début de la deuxième guerre mondiale, sur un sujet mettant en avant la résistance, le film n’était pas promis à un avenir brillant. Il en allait de même pour les acteurs, plus préoccupés de leur avenir que de celui du film lui-même. Ce détachement des comédiens permet d’ailleurs au film de posséder une âme différente de toutes les productions de l’époque. Un certain détachement, qui fait s’unir les comédiens à l’écran et donne une véritable référence en matière de jeu d’acteurs. Humphrey Bogart n’a jamais été aussi bon que dans ce rôle de personnage cynique et détaché, lui ouvrant, par la même occasion, les portes de la légende. Et Ingrid Bergman n’est jamais aussi attachante que dans son personnage de jeune fille partagée entre son amour du moment et celui du passé.

Mais la véritable force de « Casablanca » réside bien évidemment dans la qualité et dans l’inventivité des dialogues écrit par Julius J. et Philip G. Epstein et Howard Koch. Ceux-ci écrivaient au jour le jour, au grès de l’avancement du tournage, de l’actualité du jour et de l’emploi du temps des acteurs, donnant ainsi une cohérence parfois décousue, mais une qualité dans les répliques qui reste encore une référence de nos jours. Des répliques cultes ou détournées fusent à chaque plan que ce soit : « Joue la encore Sam ! » ou encore « Prend soin de toi, bébé ! » ou encore « Arrêtez les suspects habituels (The Usual suspects), le scénario est brillant et les répliques incroyablement efficaces.

La réalisation de Michael Curtiz est à l’image de l’ensemble sobre et intelligente, n’hésitant pas à pousser le comédien dans ses propres retranchements pour nous offrir l’une des scènes les plus émouvantes de sa carrière. Le réalisateur offre une œuvre sobre et brillante en utilisant tous les travers de ce tournage incertain qui le fit rentrer dans l’histoire.

En conclusion, si vous n’avez pas vu « Casablanca » c’est le moment de vous rattraper et de profiter de ce chef d’œuvre intemporel.