Monique

Pays
France (2002)
Date de sortie
mercredi 12 mars 2003
Durée
92 Min
Réalisateur
Producteurs
Philippe Godeau
Scénaristes
Valérie Guignabodet
Compositeur
Eric Neveux
Format
Dvd 9
Langues
PCM
Label
SS.Titres Film
SS.Titres Bonus
SS.Titres Commentaire
Français
Non
Non
Non
Le Film
Critique de Maxstar
Editeur
Edition
Simple
Label
Zone
2
Durée Film
92 min
Nb Dvd
1


L'Histoire : Un corps de rêve, toujours disponible, jamais de migraines, jamais de larmes, jamais de scènes : elle s'appelle Monique. Cette poupée gonflable (ou plutôt moulée ^_^) va bouleverser la vie de Claire et d'Alex, un couple qui ne "vivait" plus depuis quelques années, las d'un mariage trop vite consommé. Les réactions des principaux concernées vont être tout aussi étonnantes que celles de leur entourage...

 

 

 

Avis Critique :

"Y'a un moment où tout devient tellement prévisible, c'est même plus la peine de parler. L'autre sait déjà ce que tu vas dire, tu sais déjà ce qu'il va répondre. Ca commence avec ta femme, puis ça gagne tous les autres, c'est indéfiniment la même conversation... Prévisible... prévisible donc inutile... inutile donc ennuyeuse, inévitablement ennuyeuse... L'ennui contamine tout, toujours... Tu sais pourquoi l'ennui gagne toujours? Parce que c'est la seule chose contra laquelle on ne peut pas se battre; parce même se battre devient ennuyeux."


Alex (Albert Dupontel)
 

Monique aborde un sujet qui a été traité régulièrement au cinéma. Traité? Le mot est un peu fort probablement, étant donné la relative superficialité avec laquelle les relations de couple sont en général montrées. Malgré une trame scénaristique qui laisserait penser à priori à une comédie enlevée et pas forcément très fine, c'est à une thématique proche de celle de Eyes Wide Shut que s'attaque Monique (rêves compris...). Si le ton clairement comique de l'ensemble ne confère pas au film l'ambition et la gravité du film de Kubrick, le propos n'en est pas moins intéressant et pertinent jusqu'au bout, se refusant même à la traditionnelle happy end clairement définie et rassurante. Que Monique soit la poupée synthétique qu'elle est dans le film ou bien une maîtresse de chair, cette "poupée de 20 ans" que craignent les femmes de 30 n'est peut-être pas un élément vraiment important, si on y regarde de plus près. Parce que le sujet n'est pas vraiment là.
Le (soit disant) ultime objet du désir masculin va au contraire ici n'être qu'un prétexte pour évoquer quelque chose de bien plus intéressant. Si cette poupée permet de mettre en scène quelques séquences vraiment très amusantes, tout en étant par ailleurs assez tristes et même plutôt pathétiques pour les personnages impliqués, elle vient surtout rappeler un concept important du processus comique. Elie Semoun disait il y a quelques temps qu'un spectacle comique qui n'aurait pour but que de faire rire ne l'intéressait pas. Il semble que ça soit également le cas de Valérie Guignabodet, et tant mieux. En ce sens, c'est d'un autre film, français celui-là, que l'on pourrait rapprocher Monique. Ce film, c'est Le zèbre, de Jean Poiret (qui aura d'ailleurs été son seul film en tant que metteur en scène). Expérience absolument traumatisante s'il en est (et malgré là aussi le parti pris comique), le film montrait Thierry Lhermitte tomber dans l'extravagance afin de sauver son couple de la routine et de l'ennuis. Si Monique emprunte une voie sensiblement différente (au début du film, Alain Dupontel a déjà baissé les bras face à la morosité du quotidien), l'idée reste la même.

 

" - Et oui mais c'est comme ça la vie Alex. On compose, on s'arrange.
C'est jamais ni tout blanc, ni tout noir, c'est...


- Gris..."



 



Comment, au fil des années, le désintérêt pour l'autre se fait-il sentir? Comment l'enrayer? Peut-on seulement l'empêcher? Dans Monique, donc, nous découvrons un couple où le mal est déjà fait. Claire et Alex ne se parlent plus, ne vivent plus. Il ne vont pas mal ensemble, non. Le problème est bien pire : ils souffrent chacun de leur côté, incapables de comprendre la douleur et les attentes de l'autre. Les rêves se sont envolés. Seule l'habitude, tout aussi destructrice qu'elle est l'instrument du maintient (très théorique) du couple, fait que les choses n'ont pas changé. La culpabilité ronge l'un et l'autre, et chacun va devoir prendre un sérieux recul pour se retrouver. Le montage est à ce sujet plutôt intelligent, et fait se renvoyer par écho les doutes respectifs de Claire et d'Alex (voir par exemple les 2 plans furtifs où Alex se voit dans un miroir alors qu'il s'apprête à découper Monique, puis Claire qui rencontre sa propre image dans le rétroviseur de sa voiture, après avoir trompé son mari).
Monique est d'ailleurs plein de bonnes idées comme celle-là, permettant (comme doivent le faire les personnages du film pour s'en sortir) de s'écarter du sujet pour mieux y revenir. Cette poupée, qui incarne certainement le fantasme d'une certaine partie de la gente masculine, ne parle pas. Et ne fait donc pas peur. Peur? De faire face à l'autre, oui. De faire face à ses propres responsabilités, probablement. Et cette poupée qui ne parle pas est un moyen de mieux se retrouver soi, pour Alex, qui n'a plus à faire face à une personne capable d'exprimer sa vision des choses, de contredire. Claire, de son côté, suivra le même schéma, contrairement aux apparences. C'est dans une nouvelle forme de silence qu'elle aussi réussira (peut-être...) à se reconnaître elle-même. Alors qu'elle sera en train de baiser (n'ayons pas peur des mots ^_^) avec son amant, elle lui sommera de se taire ("Paul, fermez la et continuez").
Difficile de savoir si cette thérapie symétrique aura été efficace au sein de ce couple, tellement la vision du dernier plan du film prête au doute. Alex, libéré de lui même, assiste à l'enterrement d'un ami à qui il aura communiqué une partie de son ivresse retrouvée. Claire apparaît alors, dans une tenue qui ne peut que plaire à cet homme enfin prêt à recommencer là où il a échoué. Mais quelque chose est troublant : elle est trop conforme à ce qu'on peut penser qu'il imagine. Souriante, mais définitivement muette, elle lui fait face, immobile, à quelques mètres de lui. Il est distrait une fraction de seconde et quand il se retourne vers elle, elle a disparu. Instant annonciateur du retour du beau temps sur le couple, ou bien simple illusion? Il se pourrait bien en effet que tout cela ne soit rien qu'un rêve...
L'image
Couleurs
Définition
Compression
Format Vidéo
16/9 anamorphique couleur
Format Cinéma
1.85:1
Une image qui a tout pour plaire. La compression est extrêmement bien maitrisée, les couleurs sont d'excellente tenue, et respectent à merveille les différents tons du film (passages assez ternes pour la vie de couple et plus colorés pour les passages avec Monique). Tout ceci est agrémenté d'une défintion sans faille. Du tout bon pour France Television sur ce coup.

Le Son
Langue
Type
Format
Spatialisation
Dynamique
Surround
Français
5.1
Français
2.0
Une bande son plutôt discrète. Le film ne se prétait de toute façon pas à des effets dans tous les sens. La piste 5.1 sait néanmoins se réveiller lors des passages où la musique prends le dessus. Le reste du temps le principal est là : des voix bien claires à l'avant, avec des niveaux sur chaque enceintes correctements ajustés (ça n'est pas toujours le cas, autant le souligner ^_^)

Les Bonus
Supléments
Menus
Sérigraphie
Packaging
Durée
30 min
Boitier
Amaray


Peu de suppléments, mais des choses intéressantes, donc on ne va pas se plaindre. Enfin si, un commentaire de la réalisatrice aurait été vraiment sympa, étant donné les choses passionnantes qu'elle raconte dans son interview. Le détail :

 

Entretiens : Monique et les filles (26 minutes)
Quelques mots des actrices du film et surtout, surtout, d'excellentes interventions de la réalisatrice, qui parle de son film et de ce qu'il traite avec une rare intelligence. A voir.

 

Bande annonce du film au format (mais non anamorphique)

 

Photos de production : Quelques photos de Monique ;-)

 

DVD-Rom : Economiseur d'écran, liens internet...
Bonus
Livret
Bande annonce
Biographies
Making of
Documentaire
Interviews
Com. audio
Scènes sup
Fin alternative
Galerie de photos
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Multi-angle
Liens internet
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